Qui a vendu la « peau » de Roger Bamba à la police? Dr Bérété brise le silence

Dr Mohamed Bérété

CONAKRY-Accusé d'avoir vendu la "peau" de Roger Bamba à la police, Dr Mohamed Bérété, le Secrétaire Général de l'Assemblée Nationale a livré sa part de vérité ce lundi 28 décembre 2020 dans cette affaire.

Alors que les circonstances de la mort en détention de ce militant de l'union des forces démocratiques de Guinée, ne sont toujours pas élucidées, une autre inconnue demeure. Comment Roger Bamba a-t-il été interpelé ? Si certains affirment qu'il a été arrêté dans le bureau du secrétaire général du parlement, le mis en cause s'est défendu. Dr Mohamed Bérété affirme qu'il n'est nullement impliqué dans cette arrestation. Il dit plutôt avoir œuvré pour que les droits de feu Roger Bamba soient respectés.  Voici sa version des faits.

"Ce que j’en sais sur le cas d’arrestation de Roger Bamba. Je vous annonce que je n’ai jamais connu Roger Bamba, ni physiquement ni en tant que collaborateur, encore moins en tant qu’un activiste politique. Donc, c’est quelqu’un que je ne connaissais ni d’Adam ni d’Eve. Alors, le 9 septembre alors que j’étais à mon bureau, quatre agents de la police judiciaire sont venus à mon bureau, ils ont demandé à rencontrer le secrétaire général. Je leur ai demandé à quel sujet ? Ils m’ont dit qu’ils ont une convocation à faire valoir à l’administration parlement concernant un fonctionnaire parlementaire. Je leur ai demandé de quoi s’agit-il ? Ils m’ont dit qu’ils ont une convocation en bonne et due forme à l’adresse de monsieur Roger Bamba fonctionnaire parlementaire. Je leur ai dit que je ne connais pas Roger Bamba et qu’il n’était pas fonctionnaire parlementaire.

Par la suite, j’ai appelé Hadja Mata, la responsable de la gestion des ressources humaines à qui j’ai demandé. Elle m’a confirmé qu’effectivement Roger Bamba était membre du personnel administratif de notre Assemblée Nationale. Après, j’ai dit aux agents que leur requête institutionnellement parlant est recevable. Donc, c’est une convocation qu’on devrait remettre à Roger Bamba. J’avais dit compte tenu de la nature de la convocation, parce que ce n’était pas une convocation relevant du droit commun (…) il était indiqué "subversion et atteinte à la sureté de l’Etat". Donc ça frisait vraiment le crime. Ce sont des infractions prévues par le code pénal et réprimées comme tel. Voyant la nature de la convocation, j'ai dit que je ne vais pas la prendre, je vais appeler Roger et le lui dire. C’est ainsi que j'ai dit à Roger qu'il y a une convocation à son adresse qui a été déposée par la police judiciaire qui souhaiterait de rencontrer et l’entendre.

Donc en venant, effectivement Roger Bamba savait qu’il venait pour prendre sa convocation. Ceux qui avancent l’hypothèse d'un guet-apens, moi je n’ai rien à voir dans l'inculpation ou dans une quelconque instigation de son arrestation. Je n’en ai ni la qualité, ni la morale à faire cela. Donc Roger savait pertinemment ce, pourquoi il a été appelé. Ça lui été signifié par moi directement au téléphone qu’il viendrait le 10 et la police lui remettra la convocation à ma présence et puis il prendrait le temps de s’y rendre. Ce qui fut fait le 10. Roger est venu à mon bureau, je lui ai dit écoute : ils vont venir te remettre ta convocation et puis tu prendras tes dispositions pour te rendre. Effectivement, la police est venue et les quatre agents lui ont remis sa convocation devant moi. Roger a pris sa convocation, j’ai dit à la police de repartir. Roger, avant de sortir de mon bureau je lui ai dit : nous sommes tous des citoyens. Nul n’est au-dessus de la loi, si on est convoqué par les autorités de la police judiciaire, on doit y répondre. Prend tout ton temps en tant que bon citoyen pour aller y répondre. Ensuite Roger aussi est sorti de mon bureau. J’avais dit aux agents qu’il n’était pas question de l’arrêter au moment de la remise de la convocation, là j’étais vraiment opposé. Je leur ai dit : n’entreprenez rien, laissez-lui le temps d’aller se préparer pour se rendre librement.

Quand ils sont sortis de mon bureau, quelques temps après, on est venu me dire que les agents de police ont interpellé Roger Bamba sous les fromagers, et qu’ils l’ont embarqué dans leur véhicule et qu’ils sont allés avec lui à la police judiciaire. J’ai dit non. Parce que ce n’était pas indiqué que ça se passe de cette manière. J’ai pris ma voiture, je suis allé à la police judiciaire pour deux choses:  d’abord, constater qu’effectivement Roger Bamba a été amené là-bas et qu’on n'a pas porté atteinte à son intégrité physique et signaler à la police qu’elle n’avait pas besoin de l’interpeller dans l’enceinte du palais du peuple pour le conduire ainsi alors qu’il n’a manifesté aucun refus de répondre à la convocation. Et la police judiciaire m’a rassuré que le reste de la procédure sera régulièrement appliquée et suivie.

Voilà ce que j’en sais. Et à partir ce de moment-là, la séparation des pouvoirs oblige, je n’avais plus à suivre ce dossier. Donc Roger Bamba n’a pas été interpellé, ni dans les locaux de l’Assemblée encore moins dans le bureau du secrétaire général. Ils l’ont interpellé en dehors des locaux de l’Assemblée et du bureau du secrétaire général. Il a été arrêté sous les fromagers. Mais après plus de trois mois, les gens attendent juste que Roger décède pour se saisir de cela et aller dans tous les sens dans les commentaires pour en faire une pub. Que ceux qui veulent en tirer une dividende politique là-dedans, qu’ils aillent chercher d’autres mobiles. Parce que la démarche sur laquelle ils ont bâti leur information ou leur intoxication ne tient absolument à rien. Je suis très serein, je suis très tranquille dans ma conscience".

Bah Boubacar Loudah

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 655 311 113

Créé le 28 décembre 2020 22:37

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