Montage de vidéos ‘’obscènes’’ sur IA : Un expert informaticien révèle le « secret » des auteurs
CONAKRY- La montage et la diffusion des audios, images ou vidéos obscènes sont devenues le quotidien de certains internautes guinéens. Ces derniers jours, d’importantes personnalités du pays en ont été victimes. Face à ce phénomène inquiétant, un de nos reporters a interrogé, Youssouf Joseph Gomez informaticien et spécialisé dans la conservation de l’intégration des solutions sur les conséquences de l’Intelligence Artificielle en imageries pour la société guinéenne.
Selon notre interlocuteur, les professionnels des TIC sont formés dans l’esprit de faire avancer les choses de façon positive mais selon lui, il existe des apprenants qui peuvent décider d’adopter la voie contraire. Un comportement qui pourrait une menace pour la société.
« Vous savez, lorsqu’on forme un étudiant, on développe en la personne des compétences. Lorsqu’on forme un étudiant en imagerie, on lui permet de jouer avec l’image ou de modifier comme il veut. Mais en NTIC, il y a deux catégories de personnes : il y’a celles qui sont spécialisées pour arranger, améliorer et faciliter la vie de tous les jours et celles qui le font pour faire du mal. Malheureusement c’est qui se passe ces derniers temps avec l’intelligence artificielle au niveau de l’imagerie. Ça fait très mal de voir que vous formez quelqu’un pour faire bien et que celui-ci utilise cet élément pour autre chose. C’est comme si vous avez raté l’objectif de la formation. L’appel que lance c’est de faire très attention. Aujourd’hui, les réseaux sociaux sont publics et il faut toujours éviter de mettre sa vie privée sur les réseaux parce que si vous lisez les conditions d’ouverture du compte sur les réseaux sociaux, il est écrit en petit caractère que tout ce que vous y mettez revient le droit de manipulation du réseau.
Donc je conseillerais tous ceux qui utilisent les réseaux sociaux, ceux qui maîtrisent des compétences liées à l’imagerie d’essayer d’utiliser leurs compétences pour faire du bien, aider leur prochain en les utilisant de façon responsable », a-t-il expliqué.
Grâce à l’IA on peut aujourd’hui, manipuler des vidéos, reconnait cet informaticien spécialiste en conservation de l’intégration des solutions. Il précise que cette pratique ne demande pas forcément une exigence de grandes compétences. D’où son danger.
« Il est très facile aujourd’hui, avec tous les logiciels qui existent de manipuler une image d’une vidéo. Vous savez ce que qu’on appelle des Depp fake, ça existe c’est très facile et disponible. Il suffit d’avoir une connexion, un téléphone et une petite connaissance de l’informatique. Ainsi, la manipulation de l’image devient de plus en plus facile même un profane peut le faire, c’est pour ça qu’il est très dangereux de publier des photos sur les réseaux. Comme je le dis souvent à mes étudiants, les réseaux sociaux, c’est une lame à double face, vous l’utilisez bien, vous faites du bien, vous l’utilisez mal ça peut vous nuire. Mal utiliser les réseaux sociaux peut vous nuire et peut être utilisé pour déstabiliser une personne, déstabiliser toute une nation. On a vu dans plusieurs pays comme le printemps arabe par exemple ou on utilisait les réseaux pour déstabiliser les régimes », rappelle l’expert.
Au regard de la montée en puissance de la publication des vidéos à caractères impudiques sur les réseaux sociaux en Guinée, Youssouf Joseph Gomez invite l’État guinéen à vulgariser la loi sur la cybercriminalité. La seule manière selon lui, de freiner ce fléau.
« Je pense que l’État doit vulgariser la loi sur la cybercriminalité, la loi est votée depuis 2015 mais elle est méconnue par beaucoup. Si vous voyez ce qui se passe sur les réseaux sociaux, vous vous rendrez compte que les gens ne maitrisent pas la loi sur la cybercriminalité, ils ne la connaissent même pas. Donc, c’est à l’Etat de vulgariser cette loi pour permettre à chacun de comprendre quelle est la limite par rapport à la cybercriminalité. C’est la seule solution parce que vous ne pouvez pas interdire à quelqu’un de prendre une photo ni une vidéo mais pouvez l’interdire sur un espace publique. Pour ce qui est des réseaux sociaux, il faut que les gens sachent, qu’ils ont des limites à ne pas franchir en les utilisant », conseille Youssouf Joseph Gomez.
Sayon Camara
Pour Africaguinee.com
Créé le 4 mars 2024 17:20Nous vous proposons aussi
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étiquettes: Cybercriminalité