Lettre ouverte : Un opérateur économique interpelle le ministre de la justice Christian Sow…

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Lettre ouverte à son Excellence Monsieur le Ministre d’Etat en charge de la Justice Garde des Sceaux, Maître Christian SOW
Monsieur, 
 
  Avant d’entrée dans le vif du sujet permettez-moi Excellence de porter certaines remarques sur le comportement de certains de nos compatriotes qui jettent l’anathème sur des gens en se servant de leur statut social, le refus singulier de l’autre, quand ils jugent ou pense que vous êtes soit chef, instruit, nanti ou que vous êtes simplement un homme capable.
 
Sous le régime défunt de feu Général Lansana CONTE (paix à son âme), j’ai rencontré dans ma vie d’opérateur économique beaucoup de difficultés. A titre d’exemple,  il a été rapporté au président que c’est moi qui finance le parti du professeur Alpha CONDE, à l’époque opposant. En se servant des nouvelles technologies de l’information, on a montré une photo où j’étais avec Alpha Condé. Je déchargeais deux (02) navires, l’un contenant du riz et l’autre de sucre quand cela est arrivé. Ordre a été aussitôt donné d’envoyer les deux navires en rade et attendre que le professeur soit président pour faire mon commerce. Ne se reprochant de rien, j’ai cherché à rencontrer le président qui m’a reçu et écouté. Après vérification, il s’est rendu compte que tout ce qu’on disait de moi est faux. C’est ainsi que Lansana Conté (paix à son âme) a donné instruction qu’on laisse décharger mes marchandises. Ce qui fut fait et les 1 200 000 dollars de surestarie déjà payés m’ont été remboursés.
 
Mais les ennuis ne faisaient que commencer car, ces mêmes gens qui voulaient ma chute pour des raisons que moi-même ne sais, sont allés m’incriminer auprès de Monsieur Fodé BANGOURA alors ministre Secrétaire Général à la présidence. En lui racontant que j’étais entrain de fomenter un coup d’Etat. Ainsi, que c’est pourquoi, j’ai transporté tout tous mes stocks de riz en Haute Guinée ma région d’origine. Sans chercher à comprendre, Fodé Bongoura a donné instruction à Madame Diènè Saran CAMARA à l’époque Ministre du Commerce et à la gendarmerie nationale de s’occuper de Hamana. Ils ont fait venir la RTG pour filmer mes stocks de riz et de sucre. Le but de cette opération était, certes, de me jeter en prison. Mais par miracle j’ai échappé à leurs griffes.
 
Excellence, peu après cette situation malsaine, nous avons assisté à l’avènement du Gouvernement de Consensus avec la nomination de Monsieur Lansana KOUYATE comme Premier Ministre. 
 
A la veille du mois de Ramadan, il n’y avait pas suffisamment de sucre en Guinée, je n’avais que 7 000 TM comme stock dans mon magasin. Le Gouvernement a acheté cette quantité qu’il a vendue à la population. Après l’opération vente, il a été procédé à un rapprochement avec mes magasiniers, au cours duquel les inspecteurs du commerce ont contesté  un certain nombre de bons de sortie, indiquant que ces bons ne viennent pas du ministère du commerce malgré l’existence de leur signature. Pour clore ce chapitre, je me suis résolu à rembourser les bons contestés.            
 
Excellence, j’ai vécu une nouvelle mésaventure à l’arrivée du président Moussa Dadis Camara, en 2008, des marchands d’illusions l’ayant  rapporté que la société Hamana reste devoir à l’Etat guinéen la somme de quinze millions cinq cent mille (15 500 000) dollars US. Ce qui avait fait à l’époque, l’objet d’un battage médiatique. J’ai été convoqué au camp, où je suis resté trois (03) jours durant au cours desquels on m’a demandé si j’ai transféré l’argent ou si je l’ai ici. J’ai demandé à la commission d’apporter la preuve que Hamana doit un tel montant à l’Etat. Après une heure d’audition, aucune preuve n’ayant été apportée la commission a décidé de me libérer. [/I]
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  Mais je dois  dire qu’avant cette vérification, j’ai été beaucoup fatigué.
 
  A l’arrivée du professeur Alpha CONDE, j’ai cru que la Guinée avait tournée cette page, contre toute attente, j’ai appris à travers les ondes que la  société Hamana reste devoir à l’Etat guinéen la somme d’un milliard de francs guinéens.
 
J’ai été une nouvelle fois invité à s’expliquer devant la commission de recouvrement, installée à cet effet. Heureusement après vérification, il s’est avéré  que c’est plutôt l’Etat qui reste devoir à Hamana et non le contraire.
 
Ce qui n’aura toutefois pas découragé nos détracteurs qui ont continué à jeter l’opprobre sur la société. Pourtant, il faut rappeler que, depuis sa création, il y a plus de 30 ans,  Hamana n’a jamais bénéficié d’un quelconque don de contrepartie de l’Etat, elle n’a jamais pris un seul sou avec l’Etat et  ne lui dois pas non plus un centime.
 
Malheureusement en Guinée, dès que vous êtes victimes d’une quelconque situation malencontreuse, pour s’en sortir, il vous faut un véritable parcourt de combattant ce, dès lors que le mensonge prime sur la vérité.
 
L’affaire qui oppose depuis quelques mois, une société indienne dénommée LT Food à la société Hamana illustre davantage cette volonté manifeste de certains cadres véreux à verser dans le mensonge pour assouvir leurs intérêts égoïstes au détriment du pays.
 
En effet, récemment dans le cadre de nos activités commerciales nous avons pris contact avec la société indienne LT Foods à qui nous avons passé une première commande de riz, qui a été honorée. Au bout de deux semaines nous avons pu écouler toute la quantité de marchandise commandée. Encouragé de cette première opération, nous avons lancé une deuxième commande pour une quantité de 27 000 TM de riz, la lettre de crédit a été domiciliée à Ecobank- Guinée.
 
Dans les conditions normales le navire met environ un mois de trajet entre l’Inde et la Guinée.
 
Cette fois ci, pour des raisons qui nous échappent, le fournisseur a embarqué sur le navire les marchandises de Sierra Leone, du Togo et de la Guinée, ainsi le navire au lieu d’un mois de trajet a mis huit (08) mois.
 
Arrivé à Freetown le premier port d’attache, il a été arraisonné par les autorités de ce pays qui l’accusent d’avoir  trompé un client léonais, en livrant des sacs de riz de 40 kg au lieu de 50 kg, faisant l’objet de commande. Le non respect de l’engagement a valu au navire indien d’être bloqué pendant deux mois et demi, avec à son bord les 27 000 TM de la société Hamana.
 
Inquiet de cette situation, j’ai adressé une correspondance au ministère des Affaires Etrangères, suite à laquelle j’ai été reçu par le Secrétaire Général du département. Après notre entretien, il a aussitôt adressé une correspondance au Ministre des affaires  étrangères de Sierra Leone à travers notre ambassade. Dans cette correspondance, il a  souligné que la cargaison d’un citoyen guinéen ne doit faire l’objet d’un blocus à cause d’une telle situation. Outre cette lettre, le secrétaire général a multiplié les interventions, amenant les autorités léonaises a relâché le navire. Je profite de cette présente pour vivement remercier l’ambassadeur de la Guinée en Sierra Leone Son Excellence Monsieur CONDE, son homologue indien et la Secrétaire Générale de l’Union du fleuve Mano River, Hadja Saran DARABA qui ont déployé assez d’efforts pour diligenter le dossier.
 
Le Ministre de la justice léonais en réagissant aux différentes requêtes a précisé que ce n’est pas la marchandise qui fait l’objet de saisie, mais plutôt le navire du fournisseur indien qui a causé des dommages à un citoyen léonais. Les autorités léonaises ont ainsi exigé que le préjudice causé, qui a été évalué à un million de dollar US soit payé. Le fournisseur paiera finalement une caution de six cent mille (600 000) dollars US pour obtenir la libération du navire.
 
Quand le déchargement a commencé au port de Conakry, on a constaté que la qualité de marchandise n’est pas celle que nous avions commandée. Pis, on a trouvé dans notre commande  1665 TM de riz pourris. Ayant constaté cet état de fait, j’ai adressé deux correspondances, la première à la Société LT Foods notifiant la mauvaise qualité de la marchandise, la seconde à Transco le manutentionnaire ordonnant l’arrêt immédiat de l’opération de déchargement.
 
En réponse à cette correspondance le fournisseur a promis de me rembourser compte tenu de l’état de la marchandise et de la récupérer. Mais depuis, le navire a mis deux (02) mois, je n’ai pas été remboursé.
 
Par la suite, il est venu me voir cette fois dans le but de négocier en vue de trouver une solution acceptable pour tout le monde. Il m’a proposé d’accepter la marchandise à l’état cette fois avec un rabais. Mais, il se trouvait que j’avais déjà un connaissement de 22 000 TM sur les 27 000TM. Et sur les 5 000TM restant, j’avais payé pour 2 000TM, il ne reste plus que 3 000TM. Il a alors promis de rembourser la valeur en marchandise et de payer le solde en espèce. Les jours suivants, il m’a envoyé un message pour dire qu’il a un connaissement au consulat qu’il va me remettre. Voici en terme clair le contenu de notre convention, c’est compte tenu de tout cela que j’ai accepté la reprise du déchargement.
 
A notre grande surprise, c’est l’ambassade de l’Inde à Abidjan qui a appelé le consul de l’Inde en Guinée pour lui dire de régler l’affaire de riz de la société LT Foods.
 
Le consul nous a reçus à cinq reprises, chaque partie a donné sa part de vérité. Après cela, le consul et le fournisseur se sont rendus à la présidence, pour soumettre le différend à Monsieur Mady Kaba Camara, Ministre conseiller à la présidence, en se plaignant que Hamana leur doit de l’argent qu’elle refuse de payer. J’ai été convoqué par le ministre, je lui ai expliqué le litige. Après notre entretien, Mady Kaba Camara a jugé nécessaire de transmettre le dossier au Ministère du Commerce qui, à son tour, après nous avoir écouté, a décidé d’envoyer une mission de vérification au port de Conakry. Après le passage de cette mission au port, le fournisseur a disparu de la circulation.
 
Excellence, j’ai cru au départ qu’il a été trompé par ses collaborateurs. Mais j’ai réalisé par la suite que tous ces scénarios étaient montés uniquement dans le seul but de me tromper, c’est pourquoi je me suis résolu à arraisonner le navire.
 
Ma surprise fut aussi grande lorsque le représentant de la société Safricom s’est présenté au port muni d’un document du fournisseur l’autorisant à prendre 5 000 TM de riz sur le même navire.
 
C’est en ce moment que je me suis rendu au tribunal de première instance de Kaloum pour demander une ordonnance de déchargement de 5 000 TM.
 
Suite à cette demande, le président du tribunal a diligenté une mission pour attester la pourriture ou non d’une partie de la cargaison. Cette mission lui a permis de se rendre compte de l’évidence des faits et de nous délivrer une ordonnance de déchargement avant son départ pour la Mecque.
 
Nous avions commencé le déchargement lorsque mon avocat m’a informé d’avoir été informé par le Ministre de la justice sur l’existence d’une plainte contre Hamana au tribunal de première instance de Kaloum. Alors que nous n’avions pas été saisis auparavant et aucun document ne nous avait été signifié dans ce sens.
 
Le président étant à la Mecque l’intérim a été assuré par Madame M’Balou KEÏTA. Au cours du jugement en référé mon avocat a déclaré que la société Hamana a commandé 27 000 TM de riz, il lui a été livré 26 550 TM et il lui reste 450 TM.  Se rendant compte de cette erreur, il est aussitôt revenu sur sa déclaration pour affirmer haut et fort que Hamana a commandé 27 000 TM et il a été livré 22 000 TM.  Mieux, Transco le Manutentionnaire dans son témoignage (soutenu par des documents) a confirmé que Hamana a commandé 27 000 TM et qu’il lui a été livré 22 000 TM.
 
Egalement, le commandant du navire a déclaré être rentré à Conakry avec une cargaison de 27 000TM.
 
Enfin, la douane a affirmé avoir reçu un manifeste du navire de 27 000 TM.
 
Malgré tous ces témoignages soutenus par des documents, le juge s’est focalisé sur la première déclaration de mon avocat pour rendre son arrêt. En refusant catégoriquement de prendre en compte les déclarations des différents témoins. Plus grave, selon l’arrêt il y a  5000 TM dans la cargaison appartenant à Safricom. C’est dire qu’en plus des 27 000 TM de Hamana, Safricom a 5000 TM, ce qui donnerait un total de 32 000 TM.
 
Ce qui est pourtant contraire à la vérité d’autant que les documents et les différents témoignages ont attesté que le navire est rentré à Conakry avec 27 000 TM ni moins ni plus. Le connaissement de 27 000 TM se trouve sur le dossier au nom de Alizé, vous n’avez qu’à vérifier monsieur le ministre.
 
En somme, il faut dire que madame le juge a profité de l’erreur de mon avocat pour livrer ma marchandise à la société Safricom.
 
Selon aussi l’arrêt de la Cour d’appel de Conakry, ‘’la société Hamana a commandé 27 000 TM, il lui a été livré 126 550 TM et 5 000 TM appartenant à Safricom’’. Là aussi en faisant le total, on dira que le navire est arrivé au port de Conakry avec une cargaison de 132 000 TM de riz. 
 
Excellence monsieur le ministre, c’est le lieu d’attirer votre attention sur les difficultés qu’ont les commerçants guinéens avec notre justice a du mal à faire sa mue. Tenez bien, récemment une société indienne dénommée GAMAL a réussi l’exploit en Guinée en vendant  une seule et même marchandise à trois opérateurs économiques différents. Pouvait-elle le faire sans la complicité de certains de nos cadres qui marchent à contre courant de la justice ? Personnellement, je ne le crois pas.     
 
NB : en Guinée, hormis Hamana la marque Alizé ne peut être importée par une autre société. Donc en aucune manière Safricom n’a le droit d’importer cette marque, encore moins, payer une marchandise commandée se trouvant déjà en Guinée. En dépit de tout, monsieur le ministre vous avez jugé utile de livrer cette marchandise à Safricom.
 
D’autre part, l’ambassadeur de Guinée en Inde a rédigé un rapport qu’il a adressé à la présidence en incriminant Hamana qui, selon lui, est entrain de tricher un investisseur indien. Alors que c’était plus responsable de sa part de se référer au Ministère des affaires étrangères qui est bien imprégné de ce dossier.
 
Excellence monsieur le ministre, je constate avec regret que vous et notre Ambassadeur en Inde m’avez causé assez de tort dans cette affaire. Sinon, à voir les documents (joints à cette lettre), l’on se rend facilement compte que la société LT Foods m’a triché. J’ai commandé du riz étuvé clair, elle a livré le riz étuvé rouge. Vous n’avez qu’à passer voir dans mes magasins, où la marchandise est stockée, vous  vous rendrez compte de l’évidence des faits.  
 
C’est Ecobank qui a financé en partie cette marchandise pour une valeur de huit millions (8 000 000) de dollars soit cinquante six milliards (56 000 000 000) de francs guinéens. La qualité de marchandise commandée était de deux sortes : le riz étuvé et le riz blanc. Le riz blanc étant de bonne qualité vous l’avez livré à Safricom.
Avec la complicité de certains cadres et la faiblesse de notre justice, LT Food va calmement empocher l’argent au détriment de Hamana. Je risque donc de perdre les huit millions (8 000 000 us) de dollars parce que certains ont voulu que ça soit ainsi.
 
Monsieur le ministre, j’ai l’impression que vous tirez personnellement les ficèles dans cette affaire.
 
C’est cela aussi le mal du guinéen. Quand vous êtes victimes d’une situation, si vous réagissez pour être rétablis dans vos droits, on oublie carrément celui qui est l’auteur de votre mal pour s’en prendre à vous. On va jusqu’à vous accuser d’être un ennemi du régime ce, dans l’intention de vous faire taire. C’est pourquoi la plupart des victimes s’en remettent tout simplement au bon Dieu.
 
Je vous remercie
 
  Ce contenu n'engage pas Africaguinee.com!
 
Créé le 20 décembre 2013 14:45

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