L’aéroport de Labé à l’abandon : Des militaires montent la garde…

Aéroport de Labé

LABÉ-Jadis considéré par certains comme un lieu de divertissement voire même de "débauche" où l’alcool coule à "flot", l’aéroport de Labé est devenu méconnaissable, après le passage du ministre des transports et des infrastructures. Situé au quartier Tata dans commune urbaine de Labé, l'aéroport ressemble à un endroit « fantôme ».

Lors de son passage à Labé à l’occasion de l’immersion gouvernementale, Yaya Sow avait piqué une colère noire lorsqu’il a découvert que les lieux servaient de vente de boissons alcoolisées. Sa première décision, a été de suspendre le directeur de l’aéroport Bah Mamadou Siita.

Après l’acte de suspension, les occupants du bar restaurant ont été sommés de plier bagages. Depuis, les lieux sont méconnaissables, l’ambiance habituelle n’y est plus. Un PA composé de quelques agents monte la garde sur place, toute personne qui arrive sur les lieux doit justifier le motif de sa présence. Africaguinee.com à travers l’un de ses correspondants, y a fait un tour.

 

De loin, on n’aperçoit aucune lumière, l’on entend non plus aucun bruit sonore. Au niveau du parking, aucun véhicule n’est visible alors que d’ordinaire on y trouve une cinquantaine de véhicules et des motos stationnés. Au niveau de la véranda qui accueillait un monde branché, on ne voit aucune âme. La gargote d’en face se perd dans l’obscurité, tandis que la partie arrière du bâtiment est tout aussi vide.  C’est un silence de cimetière qui règne.

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 De passage, un agent se détache et vient vers notre direction pour demander les raisons de notre présence. Il lance : « Monsieur bonsoir, qu’est-ce que vous voulez ? Les lieux sont fermés désormais. Il n’y a pas de bars encore moins de restaurant. Nous sommes chargés de veiller sur l’aéroport ici. Si c’est pour vous recréer que vous venez ici, ce n’est plus la peine de revenir. La nuit, même les espaces vides sont interdits aux citoyens jusqu’au transfo là-bas » a dardé le militaire à notre égard.

Ibrahima Sory Diallo, agent de développement local est habitué des lieux. Il travaille dans les communes rurales. Mais à chaque fois qu’il vient à Labé, il part à l’aéroport pour prendre de l’air. Revenu en fin de semaine à Labé, il a été surpris par la fermeture inopinée des lieux.

« Habituellement après mes jours de travail dans les communautés villageoises, à mon retour à Labé, je passe mes temps libres à la véranda de l’aéroport ici avec des amis. Nous discutons de politique, de foot, vie sociale et même de développement local. Parfois aussi, on suivait certains matchs derrière le bâtiment. L’immersion s’est tenue à mon insu. Dimanche soir, après la prière de 19 heures, je suis venu.

Mais à mon fort étonnement, je n’ai vu aucune âme. Des agents m’ont dit que les lieux sont fermés et que désormais, il n’y a plus de buvette. Je n’ai plus trouvé de mots à dire. J’ai quitté les lieux sans trouver où aller. Je suis rentré à la maison. J’ai appelé certains amis qui m’ont expliqué que la décision émane du ministre des transports qui n’a pas dirigé la vente d’alcool sur les lieux », explique cet agent de développement local

Certains apprécient la fermeture des lieux. C’est le cas d’Abdourahmane Sow, membre de l’association des jeunes pour le développement de Labé (AJDL). Pour lui, c’est une situation dénoncée depuis plusieurs années qui vient de trouver une réponse avec le passage du ministre des transports.

« Ce qui se passait à l’aéroport de Labé était regrettable. C’est inadmissible de transformer ces lieux comme une buvette où on l’on consomme de la Chicha.  C’est un acquis de faire libérer les lieux. Je pense qu’il faut penser à rénover désormais l’aéroport pour restaurer son image.  Depuis très longtemps, des citoyens sérieux de la ville ont interpellé les autorités locales et administratives sur la consommation d’alcool à l’aéroport de Labé, mais elles ont fermé les yeux.  Tout le monde a trouvé cela anormal, ça été une surprise agréable cette fois de voir le ministre lui-même prendre la décision de fermer les lieux. C’est un soulagement. Il faudrait désormais veiller pour ne pas que d’autres reviennent exercer la même chose ».

D.S, un nostalgique des lieux, trouve inadmissible la décision du ministre. Mais il n’a pas d’autre choix que d’accepter. « C’est un endroit où les gens venaient passer du temps après le travail, prendre de l’air et boire un peu afin de se diminuer le stress. Mais le ministre est venu ici casser tout ça avec une décision ferme et radicale », a-t-il déploré.

Reportage réalisé par Thierno Oumar Tounkara

Correspondant régional d’Africaguinee.com à Labé

 

Créé le 27 juin 2022 02:18

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