Guinée: « Les caméras de surveillance seront expérimentées dans les salles d’examens… »

CONAKRY- C’est l’une des mesures phares annoncées par les autorités du ministère de l’Enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation pour lutter contre la fraude pendant les examens nationaux, session 2023.

L’installation de caméras de surveillance dans certains centres d’examens. Ce dispositif vient renforcer d’autres dispositifs anti-fraude, tels que les détecteurs de métaux, déjà en vigueur depuis quelques années.

La mesure qualifiée de populiste par certains, salutaire pour d’autres, est loin de faire l’unanimité. Mais pour les autorités de l’Éducation, cette expérimentation a ses avantages que Mohamed Ansa Diawara, porte-parole du ministère de l'éducation nationale et de l'alphabétisation a tenté d’expliquer.

"Nous avons décidé d'expérimenter l'utilisation des caméras de surveillance dans les salles d'examens. Mais pour cette année, nous choisirons des centres pilotes. Ça veut dire que des caméras ne seront pas installées dans tous les centres d'examen. Sur toute l'étendue du territoire national, nous allons choisir quelques centres, ici à Conakry et dans les régions.

C'est une expérimentation qui ne concerne pas seulement les centres d’examens. Nous le ferons aussi dans les centres de correction, les centres de secrétariats. Tous les centres à haut risque de fraudes ces caméras-là seront installées à quelques jours du début des examens nationaux", explique M. Diawara.

L’année dernière les résultats enregistrés dans les différents examens nationaux étaient catastrophiques. A l’élémentaire, le taux de réussite était de 17,61% alors qu’au Brevet d'études du premier cycle (BEPC) c’est 15,04%. Le taux le plus bas a été enregistré au BAC avec 9%. Des chiffres qui témoignent véritablement la carence dont souffre le système éducatif guinéen.

Beaucoup s’interrogent sur la pertinence d’installer des caméras de surveillance dans les centres d'examen. Mais pour le Ministère de l’Éducation, la mesure se justifie. L'objectif étant de favoriser l'excellence.

"Nous ne sommes pas les premiers utilisateurs des caméras de surveillance. L'importance de l'utilisation de ces caméras de surveillance, est qu’elles permettent de retracer le film de tout ce qui s'est déroulé durant l’examen. Alors, ces caméras vont filmer avant l'épreuve, pendant la passation de l'épreuve, après l'épreuve et l'extérieur du centre même de l'examen.

Elles permettront de comprendre le comportement de tout le monde. Aussi bien en dehors du centre qu’à l’intérieur mais aussi dans la salle d’examen. Nous savons qu’il y a des brebis galeuses, mais avec cette méthode, on prendra les fraudeurs », indique le porte-parole du ministre de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation.

Mamadou Yaya Bah

Pour Africaguinee.com