A.Diallo, 26 ans : « Comment ma vie a viré au cauchemar…»

CONAKRY-Elle a échappé à un mariage forcé avec un quinquagénaire aventurier en perte de situation à l’âge de 12 ans. Nous la surnommons A. Diallo. Cette jeune dame au moral d’acier, a perdu tôt ses deux parents biologiques dans l’intervalle d’une année au village alors qu’elle n’avait que 6 ans. Issue d’une famille polygame, sa vie a basculé presque dans tous les sens de l’inimaginable. Elle est l’unique fille d’une défunte mère de 5 enfants. Le récit de sa vie est digne d’un film dramatique. Elle a connu une enfance douloureuse avec ses deux frères aux côtés d’une marâtre presque sans pitié.

A l’âge de douze ans, alors qu’elle était au village, certains de ses cousins lui ont donné en mariage à un homme qu’elle ne connait pas. Alertée par les manigances qui se tramaient en coulisses, elle fugue avec son petit frère, aidée par un autre cousin basé en Côte d’Ivoire.  Arrivée à Labé, elle s’embarque pour Conakry où elle s’est réfugiée chez son oncle maternelle.  Trois ans plus tard, ce qu’elle avait fui au village la rattrape. Elle fut donnée en mariage à 15 ans à un fonctionnaire âgé de 50 ans, en service à Labé. C’est là où l’enfer commence. A cause des violences que son mari l’infligeait, elle divorcera quelques années plus tard, laissant une fille derrière. Elle vit encore les séquelles de cette union. A. Diallo a convolé ensuite en noce avec un homme vivant en occident qui l’aimait. Soudain, elle est rattrapée par la folie. Elle divorce de nouveau. Aujourd’hui âgée de 26 ans, A. Diallo a décidé de partager sa déchirante histoire.  Elle accepte son sort avec dignité. Témoignage.

« Je suis A. Diallo aujourd’hui âgée de 26 ans et mère d’une fille. Je suis issue d’une famille polygame, je suis orpheline de père et de mère. Je viens dans un village du Fouta Djalon dont je préfère taire le nom. Chez ma mère, je suis l’unique fille parmi les (5) enfants. J’ai deux grand-frères et deux jeune-frères. Mon instruction s’est arrêtée en 1ère année de l’élémentaire. C’était en 2002. J’ai abandonné l’école suite au décès prématuré de ma mère le 4 novembre 2002. Elle avait laissé un bébé d’un mois. Après son inhumation, les proches avaient demandé à ce que ma marâtre s’occupe du bébé. Ce qu’elle avait refusé en dépit de toutes les insistances.  Étant l’unique fillette de ma mère on m’a fait abandonner l’école afin que je m’occupe de mon jeune-frère M.A.D, âgé de 21 ans aujourd’hui. L’année d’après en 2003, j’ai perdu également mon père. C’était le 8 décembre 2003.

Je suis donnée en mariage à 12 ans en 2008

En 2008, on m’a donnée à un premier mariage sans que je me rende compte. Je n’avais que 12 ans.  Je n’étais pas au courant du jour de mon mariage. Un matin j’étais allée au marché hebdomadaire de notre village, tout le monde m’indexait comme la future mariée, je ne comprenais rien. Parmi mes amis d’enfance, une m’a conduite à la rivière pour m’annoncer la nouvelle. Je lui ai dit que je ne savais pas. Elle me dit que le mariage c’est le dimanche en huit. Elle me dit tu es orpheline on te donne déjà en mariage, elle en prenait comme une bénédiction. Je lui ai dit personne ne va me marier sans m’informer à l’avance alors que j’ai deux jeune-frères que personne ne veut s’en occuper. Mes frères ainés avaient déjà quitté le village pour tenter l’aventure. Elle me dit de toute façon ne dit pas que l’information vient de moi.

Quand je suis rentrée à la maison très démoralisée, le grand-frère, un fils à mon oncle qui m’a donné en mariage me voyant a compris que je présente des soucis. Il me demande de quoi il s’agit ? J’explique ce que j’ai appris. Il me dit d’accepter parce que c’est chez mon prétendant que je dois vivre désormais, pour le restant de mes jours. Mes deux grand-frères de lait déjà en aventure personne n’a été informé aussi. J’évoque le souci de laisser mes jeunes frères qui sont des bébés encore presque. Le frère me dit en tout cas le mariage c’est le dimanche en huit », relate l’orpheline devenue majeure, en larmes.

Sauvée par un cousin installé à l’étranger…

« Le jeune-frère de celui qui m’a donné en mariage, un autre cousin qui vivait en Côte-d’Ivoire a appris la nouvelle, il n’était pas d’accord. En 2008, il n’y avait qu’un seul point où on pouvait avoir le réseau au village. Je pense qu’il y avait un seul Monsieur qui avait un téléphone portable dans le village également. Tout le village venait répondre aux appels chez lui ou pour émettre. Mon cousin de la Côte d’ivoire a appelé celui qui avait le téléphone dans le village pour lui dire qu’il avait besoin de me parler. Ce dernier a transmis la commission.

Je suis allée me pointer le cousin a appelé, il me qu’il a appris la nouvelle me concernant et que son grand-frère direct est derrière le coup. Il me dit qu’il n’est pas associé. Il précise également que le monsieur qui me veut en mariage était en Côte-d’Ivoire presque perdu. Il a fallu qu’un de ses parents aille le chercher. Il avait dépassé les 50 ans il est sans responsabilité. Et avec mon âge, ce n’est pas évident. Le cousin me dit au téléphone si je suis d’accord, il peut m’aider pour que le mariage n’ait pas lieu à conditions que je ne dise à personne. Il dit que c’est dans une semaine le jour du mariage. Il me dit quelqu’un viendra me faire partir du village clandestinement.

Le plan de sortie…

En fait pour sortir de la maison et prendre la direction de Labé, j’ai reçu le plan de faire semblant d’aller laver les habits à la rivière. J’ai mobilisé tout pour partir en même temps que mon jeune le plus petit M.A.D qui pleurait pour me suivre. Je lui ai dit que la rivière est dangereuse de ne pas y aller. Ma marâtre aussi insistait pour que j’amène mes deux frères à la rivière avec l’argument qu’elle doit sortir. Donc, personne n’était à la maison pour s’occuper d’eux. (Pleurs). Comme c’était un moyen pour partir définitivement, j’ai dit qu’ils peuvent pleurer jusqu’à mon retour. C’est comme ça que je suis sortie de la famille pour fuir le mariage. Derrière le village sur le chemin de la rivière, j’ai déposé les habits sur les branches d’un arbre. J’ai abandonné à coté la bassine. Je suis partie rejoindre le motard. Je n’étais pas tranquille avec les pleurs de mon frère mais je n’avais pas le choix que de partir.

Le motard encagoulé et le message codé à la future mariée

Effectivement, mon cousin de la Côte d’ivoire a envoyé quelqu’un me chercher à moto. C’est un passeur masqué. Il me dit l’homme est masqué donc je ne verrais pas son visage pour éviter à ce dernier aussi des ennuis dans le village. On m’a indiqué le lieu où je dois me pointer pour attendre à 10 heures.  Je suis arrivée sur les lieux 20 minutes avant je pense, je me cache sous un buisson près de l’école de notre village. Après un homme cagoulé arrive à moto, il regarde de gauche à droite il siffle par ses doigts à la bouche. J’attends un peu après je sors du buisson. Dès qu’il me voit il m’appelle par mon nom il dit ceci : « c’est ton frère cousin de la Côte-d’Ivoire qui m’envoie. Pour preuve, il t’a téléphoné tel jour à telle heure, il me dit de te conduire jusqu’à Labé, le reste il va s’en occuper ». Il rajoute également pour me rassurer ceci : « ton frère qui m’envoie a dit que tu ne veux pas te marier laissant tes jeune-frères sans soutien. Pour preuve encore tu as perdu tes deux parents, la mère à tel jour et ton père tel autre jour » il dit monte.

Effectivement c’était le code que le grand-frère de la Côte-d’Ivoire m’avait dit. Que si celui qui vient me chercher dit cette phrase ça veut dire que c’est moi qui l’envoie. Je monte sur la moto, on a pris la direction de Labé. C’était ma première fois de voir un homme en cagoule.

Boucles d’oreilles héritées de la défunte mère

Avant notre départ, je me suis rappelé de tout ce que ma mère a laissé je n’ai eu que des boucles d’oreilles ‘’argentées’’ (les deux bagues que je porte sur mes doigts là c’est les bijoux de ma défunte mère que je porte ici, je les aime plus que tout au monde). Ça aussi on ne m’a pas donné j’ai pris avec ma marâtre sans qu’elle ne se rende compte. C’est un jour au marché hebdomadaire que j’ai vu ma marâtre avec. Au retour du marché, elle a déposé sur la table, j’ai pris une boucle j’ai caché. J’ai pris l’autre j’ai déposé à coté de là où elle était assise dans la cour à son retour du marché hebdomadaire. Il a donné à un petit pour ramener sur la table pensant que l’autre est là, alors que je l’avais. Quand le petit a déposé la deuxième je prends aussi, c’était son petit-fils qu’il a commissionné de déposer.

J’ai plaidé le motard pour me laisser partir prendre quelque chose et revenir. Il dit non, il n’a pas de temps à perdre. Je pleure pour prendre ses pieds. Le passeur à moto a fini par céder tout en me disant qu’il me donne 5 minutes pour aller vite et revenir. Je suis allée prendre les boucles d’oreilles là où je les avais cachées.

Le motard m’a pris pour prendre la direction de Labé. À Labé aussi c’est à la gare Ligne Labé-Conakry qu’il me dépose. Il a sorti de l’argent de sa poche. Il m’a acheté un paquet de biscuit, de l’eau, il m’a conduit aux toilettes publiques à coté pour faire mes besoins. Ensuite, il m’a mis à la disposition du chauffeur qui doit me conduire à Conakry. Ce chauffeur dès qu’il m’a regardé, il a prononcé le nom de mon jeune-frère M.A.D resté au village. J’ai eu peur. Mais le chauffeur m’a vite précisé que c’est mon cousin qui a payé mon transport pour Conakry qui a donné ce code pour que je sois rassurée.

Le motard était là encore, quand le chauffeur a fini de passer son message. Le motard a enlevé sa cagoule, je l’ai reconnu immédiatement, c’était un ami d’enfance à mon grand-frère de lait, nous étions très familiers. Il me dit A. Diallo va à Conakry et prends courage. Je suis partie rejoindre mon oncle maternel, grand-frère de ma mère pour rester chez lui. C’est comme ça que j’ai échappé au premier mariage précoce et forcé au village. La famille s’est rendue compte que je suis à Conakry mais personne n’osait partir me chercher chez mon oncle. Ce qui me désole, le grand-frère « cousin » qui m’a sorti de ce pétrin est malheureusement décédé. Je prie le bon Dieu de lui accorder son paradis éternel. (Pleurs, NDLR).

2011…tout bascule dans un mariage forcé avec un fonctionnaire de 52 ans, elle âgée de 15 ans

En 2011, à l’occasion d’une cérémonie sociale au sein de la famille, un cousin fonctionnaire de 52 ans me découvre. Il avait entendu parler de moi, c’est à cette occasion qu’il m’a vu pour la première fois. Tout est parti par de simples salutations. Derrière, il a parlé de mariage avec mes frères encore.  Là aussi personne ne m’avait dit auparavant.  J’ai été informée que quand le jour du mariage a été fixé. On m’a fait venir à Labé encore là où il est en service. Le mariage a eu lieu au village sans notre présence. J’ai pensé au moins que la vie allait être meilleure compte tenu de son statut d’intellectuel. Malheureusement tout a tourné au vinaigre pour moi. Il était déjà marié et père de plusieurs enfants. À notre mariage, ma coépouse qui est sa première femme était en séjour ailleurs.

En famille mon mari m’a fait occuper la chambre de sa première femme. C’était dans la grande famille, le mari n’a pas construit pour lui-même. Mais dès le début de l’union je n’ai pas senti son amour à mon égard. A chaque fois qu’il m’approchait, c’est la violence. Il ne m’a pas laissé préparer pour lui depuis tout au début. Ce sont ses filles qui le faisaient. Au retour de sa femme qui est vraiment la vraie maitresse des lieux, elle a récupéré sa chambre que j’occupais. Le mari me loge dans une chambrette qu’on ne peut distinguer d’un magasin qui n’était pas équipé. À la tombée de la nuit j’utilisais une serviette contre la fraicheur. C’est au mariage de sa fille que le grand-frère de mon mari a trouvé inadmissible ce que je vivais dans cette chambre non équipée. Il m’a trouvé une chambre dans son bâtiment. Là, mon mari ne venait pas me voir. En fait j’ai vu un homme complètement étrange, avant cette étape même pour coucher avec moi, il venait avec violence vers moi, je le voyais toujours comme un mari qui se cache pour me voir.

Avec son âge j’avais peur de lui en réalité. J’ai vécu le pire à la veille du mariage de sa fille qui est plus âgée que moi. Un matin tout le monde s’apprêtait à aller acheter les affaires du mariage au grand marché. Ce jour tout le monde a dit il faut que je sois parmi les femmes qui vont au marché comme je suis toujours à la maison. C’est là que mon mari est venu me dire viens m’accompagner quelques parts. Quelques jours avant, il a bénéficié d’une promotion dans son service. Ils lui ont attribué un logement non loin de son lieu de travail. C’est là qu’il m’envoie, il me dit de l’attendre, qu’il a quelques choses à faire vite on va continuer. Il ouvre la maison, il entre, j’attends à la véranda. Il sort encore me dire que je ne dois rester dehors. Il faut que je sois au salon pour ne pas que ses amis de service me trouvent dehors alors que je suis sa femme. Dès que je suis rentrée il ferme la porte derrière moi. Je me suis toujours interrogée pourquoi il agit ainsi à chaque fois qu’il a besoin de moi. Je vous ai dit à chaque fois ; il use de la violence et de la force pour m’avoir comme si c’était un viol. Il utilise des pièges. Ce jour quand il m’a enfermé, il est tombé sur moi sans état d’âme sans le moindre esprit d’amour. C’est ce jour que j’ai contracté la grossesse de l’unique enfant que j’ai fait pour lui. Nous sommes rentrés dans la grande famille, nous Y sommes restés, le ventre a commencé à pousser.

Comme personne ne voyait le mari auprès de moi, c’est toujours en cachette et violence qu’il me touche, toute la famille a crié partout que j’ai contracté une grossesse hors mariage. Chacun parle comme il veut. En dépit de tout mon mari n’a pas réagi. Comme la rumeur enflait sans arrêt, la famille a fait une assise pour comprendre les choses. On m’a auditionné autour de la grossesse que j’ai contractée de mon époux.

C’était raisonnable pour la famille de chercher à comprendre parce que mon mari ne me parle même pas en public. Il est toujours calme à son coin, c’est quand tout le monde s’éclipse qu’il m’approche. À cette assise familiale, le mari a été responsable pour une fois. Il a reconnu qu’il est le père de l’enfant que j’attends. Il a tout expliqué en disant que je porte son enfant.  Les cœurs étaient soulagés. Je suis restée mais avec toutes les difficultés, il ne me donnait rien pour mes soins, même la dépense rien ne parvenait, je me suis adaptée au rythme de tous pour vivre dans la famille. Je n’avais aucun droit, il me parle mal avec des insanités profondes. Je suis restée dans cette situation jusqu’à mon accouchement de mon enfant. Je pensais que les choses allaient s’améliorer avec le bébé. L’homme est devenu un loup pour nous. Il ne m’assurait aucune dépense et il me frappait souvent. Il m’a logé finalement au bâtiment administratif qui lui a été affecté. J’ai résisté à tout en vain.

Sauvé par un imam

Finalement j’ai pris mon enfant, je suis parti encore chez mon oncle pour y rester afin de respirer mieux. Je suis restée à Conakry un an. Je suis revenue au village suite au décès de mon oncle paternel. Comme toute ma famille était réunie, on me dit de retourner chez mon mari sans chercher à savoir les véritables raisons de mon départ. Et ils n’ont rien demandé au Monsieur. On m’a contraint de retourner chez lui. On me dit que le mariage n’est pas synonyme de bonheur mais c’est une obligation et un principe religieux, que toutes les femmes vivent difficilement la vie du couple, donc moi aussi de faire autant. Je suis retournée encore dans cet enfer. J’ai commencé à fréquenter une école coranique à coté pour essayer de me consoler au moins. En partageant mon problème, un imam qui fréquente la même école a vraiment eu pitié de moi. Il me dit ma fille, si je trouve la dépense, est-ce que tu vas rester dans ton foyer ? j’ai répondu par l’affirmatif. Il a décidé de m’aider pour sauver mon foyer. L’imam m’a apporté tout le soutien.

Je me rappelle à la veille d’une fête de tabaski, j’ai dit à mon mari que j’ai besoin du savon pour laver ses habits et celui de mon enfant. Il répond qu’il en a mais il ne donne pas. J’ai pris deux savons à crédit à la boutique du quartier pour aller laver les habits à la rivière. Quand j’ai plongé les habits de mon mari, j’ai trouvé 20.000 Gnf qu’il a oubliés dans l’une de ses poches. A mon retour de la rivière, j’ai pris les 20000 Gnf pour rembourser les savons à la boutique, c’était 4000gnf, on m’a restitué 16000gnf que je suis venue déposer sur le lit. À son retour à la maison, je lui ai dit comment j’ai trouvé l’argent pour acheter du savon. Il me que je suis voleuse, menteuse, il m’insulte, insulte mes parents. J’ai dit monsieur nous sommes de la même famille, si tu insultes mes parents, tu auras insulté les tiens. Il s’attaque à moi avec rage. Ce jour il m’a gravement blessé, avec un coup sur la tête. Je suis tombée syncope. J’ai beaucoup saigné. Il me laisse là pour partir comme si de rien n’était.

C’est dans une cité, il n’y a pas beaucoup de monde, c’est vers 19heures qu’une voisine remarque que la porte est encore ouverte. Elle vient voir, elle me trouve inconsciente. Habituellement s’il y a bruit ; elle vient intervenir. Cette fois elle m’avait cru morte. Elle informe l’école coranique où j’étudie. Ils ont pris des mesures pour m’envoyer à l’hôpital. L’imam qui me soutenait jusque-là a contribué aussi pour mes soins. Les points de sutures sont encore sur ma tête ici. L’imam et l’école coranique ont tout fait pour rencontrer le Monsieur en vain. Il a carrément refusé de venir les rencontrer. Ils sont partis aussi vers lui il se cache pour éviter de les voir. On m’a trouvé une famille d’accueil ailleurs à ma sortie de l’hôpital, mes frères sont au village sans rien savoir.

On cherchait à régler tous les problèmes sans informer mes frères au village et les autres qui se trouvent hors du pays, c’est notamment mes frères de lait. On n’avait plus le choix. Finalement ils ont informé notre frère aîné au village qui n’a pas considéré presque. Après c’est le frère en aventure qui a été informé. Il appelle mon mari pour lui demander des explications. Il dit c’est moi qui ai frappé votre sœur. Donc ce n’est pas une accusation. En même temps il indique au frère, c’est moi qui ai demandé la main de votre sœur, je vous la rends. Je n’ai plus besoin d’elle. C’est comme ça que ce mariage a pris fin. Mon bébé (une fille) m’a été retirée. Maintenant elle me fréquente comme elle a grandi. Il m’a laissé partir seule avec toutes les cicatrices sur mon corps et ma tête ; facteurs de sévices corporels (pleurs NDLR).

Troisième mariage, troisième flop…

Mon 3ème mariage est parti de ma mésaventure avec ma précédente union. Un ressortissant guinéen installé en France a appris l’histoire de mon enfance au mariage d’enfer. Un ami à un de mes frères lui a montré mes photos d’hospitalisation suite aux violences subies avec mon ex-mari. Ce guinéen de France a tellement eu pitié de moi et m’a témoigné de son soutien. A son séjour en Guinée, il m’a rencontré et a demandé ma main. Il tenait vraiment à essuyer mes larmes. Je lui ai dit merci mon frère, mais je tiens à me reposer d’abord des mariages. J’ai vécu le pire. Avec le conseil des uns et des autres, j’ai accepté de me remarier.

Pour être claire, l’homme a été très affectif à mon égard avec tous les respects et honneurs. Il m’a témoigné de tout son amour pour me rendre heureuse. Nous avons vécu des beaux jours sur place. Sa famille aussi m’aimait bien. Mais après un moment du mariage, une maladie m’a touché. Je faisais des crises, j’étais devenue presque folle. Je sortais de la maison sans me rendre compte. A un moment je me déshabillais pour prendre la route. On me rattrape, c’est quand la lucidité me revient on m’explique ce que j’ai fait, je m’en rends compte. L’un de mes frères m’a même montré une vidéo où je frappe des gens. Quand la maladie surgit en moi je faisais des choses bizarres, c’est quand je me retrouve on m’explique.  Mon petit frère disait quand je suis tranquille, que tu fatigues les gens, tu nous fais mal. Lorsque je sortais, je partais vers la rivière le plus souvent. Parfois aussi je me souviens là où on m’envoie en traitement chez des guérisseurs.  Je me rappelle aussi un moment on m’a rasé. C’est un problème que j’ai vécu au moins pendant 1 an et demi.

Mon mari est reparti en France alors que c’était moins grave. C’est après que des gens lui ont dit tant qu’il me garde chez lui, tout ce qu’il va gagner ira à mes soins. Il a décidé de me libérer. J’étais dans ma famille où on me suivait quand il m’a appelé pour m’expliquer tout. Il m’a dit qu’il met fin aux liens de mariage avec tous les respects aussi. Mais curieusement, depuis qu’on s’est séparé, j’ai retrouvé entièrement mes facultés. Depuis, je n’ai aucun souci. Quand je regarde les images de comment j’étais, je me pose toujours des questions qu’est-ce qui m’est arrivée.

C’est un résumé de ma vie que j’ai partagé avec vous. Je suis sans parents biologiques, je suis sans maris, mon enfant je ne vis pas avec lui. Aujourd’hui tout est confus pour moi, je vis avec mon frère ainé chez lui. Je me résigne de mon sort. Même dans la famille de mon frère, je préfère fermer les yeux sur tout de peur qu’on dise je suis venue détruire son foyer avec sa femme (Larmes NDLR). Je garde la foi et m’en remets au bon Dieu ».

Témoignage recueilli par Alpha Ousmane Bah

Pour Africaguinee.com

Tel : (+224) 664 93 45 45

Créé le 2 août 2023 20:30

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