Simandou : Quels sont les progrès enregistrés du côté de Rio Tinto Simfer ?

S’il y a bien un projet minier d’envergure dont le gouvernement guinéen tient absolument à la concrétisation, c’est bien celui du Simandou. Une mine dont la teneur en fer exceptionnelle (65%) pourrait contribuer à accélérer le développement et la croissance du pays dans les prochaines années. Tous les regards sont donc tournés vers les partenaires industriels qui détiennent les 4 blocs de cet important gisement de fer encore inexploité.

Propriétaire des blocs 3 & 4 de Simandou, Rio Tinto Simfer demeure l’un des acteurs clés de ce projet qui va nécessiter un investissement de près de 15 milliards de dollars pour la construction des infrastructures et des deux mines (les blocs 1 & 2 étant détenus par Winning Consortium Simandou). Si on a longtemps douté de sa volonté de développer le projet, il est maintenant évident sur le terrain que l’anglo-australien progresse dans les travaux préparatoires qui précédent les étapes de construction permanente de sa mine, ainsi que de son chemin de fer de 70 km devant relier sa mine à la principale ligne du futur TransGuinéen à Kérouané.

Les opérations de déblayage du tracé de la ligne sont en cours malgré la difficile saison des pluies et ont déjà permis de dégager plus de 10 km d’accès sur le futur corridor Beyla Kérouané. Ce corridor, en plus de la ligne ferroviaire, comprendra également une route de construction servant à acheminer les équipements et le matériel pour construire le chemin de fer, les 7 ponts et le tunnel nécessaires à cette infrastructure majeure pour le projet. Les 4 camps, qui abriteront les équipes de construction sont eux déjà pratiquement achevée.

Les travaux de terrassement, indispensables pour soutenir la mine, les routes d’accès et de transport ainsi que les installations minières, ont été confiés à Mota-Engil pour un montant de 300 millions de dollars. La filiale guinéenne du groupe de BTP portugais va également mettre en place des bassins de sédimentation, des déversoirs et des mesures de contrôle de l’érosion, selon le communiqué diffusé il y a quelques semaines à l’issue de la signature de ce contrat.

Des effectifs et des dépenses en croissance

Depuis le début de l’année, les effectifs de Rio Tinto ont continué de progresser.  Le groupe a annoncé sur sa page Facebook la semaine dernière avoir dépassé le chiffre de 3 000 collaborateurs sur ses sites et compte désormais près de 700 employés directs. 120 millions de dollars ont déjà été dépensés rien qu’au premier semestre de 2023 auprès de fournisseurs locaux, soit une augmentation de 300 % par rapport à la même période l’année dernière.

A Conakry, la filiale guinéenne de la multinationale voit également défiler ses hauts dirigeants venus échanger avec les autorités guinéennes sur son engagement à développer le gisement, mais également constater l’avancement des chantiers préparatoires. La dernière visite en date est celle de Kellie Parker, CEO de Rio Tinto Australie qui exploite la mine de fer du Pilbara.

Selon nos informations, Bold Baatar, membre du comité exécutif de Rio Tinto en charge du projet Simandou et directeur général de Rio Tinto Cooper, est lui régulièrement en Guinée pour suivre de près les négociations avec le gouvernement, devant aboutir à des accords définitifs sur le TransGuinéen. Le groupe semblerait déterminé à avancer en très étroite collaboration avec WCS pour mener le projet à bien, tout en veillant à ce que les normes sociales et environnementales soient au cœur des préoccupations de chacun des partenaires du Simandou.

Une volonté d’investissement dans le projet Simandou matérialisé dans ses projections envoyées aux investisseurs

Le 26 juillet dernier, Rio Tinto a publié ses résultats financiers pour le premier semestre de l’année 2023. Dans le document de 61 pages envoyées aux investisseurs, le groupe anglo-australien prévoit une augmentation croissante de ses dépenses d’investissements sur ces principaux actifs dont notamment le Simandou. Une grande partie des investissements projetés de 2023 à 2025 seront principalement absorbés par son portefolio en Guinée.

Le président directeur général de Rio Tinto, Jakob Stausholm, repris par le media australien ABC News, a souligné qu’il existait sur le marché mondiale une place pour le fer du Simandou qui sera commercialisé dans un segment différent, notamment en raison de sa forte teneur en fer.

 

Siddy Koundara Diallo

Pour Africaguinee.com

Créé le 8 août 2023 13:22

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