Me Bourdon : »Alpha Condé s’honorerait de compter parmi ceux qui ont su renoncer au goût du pouvoir »

PARIS-Alors que l’élection présidentielle approche à grand-pas en Guinée, les avocats internationaux du Front National pour la Défense de la Constitution ont livré un message au président Alpha Condé qui n’a pas encore déclaré s’il sera candidat ou pas à cette joute électorale majeure qui se profile dans l'incertitude. Maitres William Bourdon et Vincent Brengarth avertissent que le Pr Alpha Condé s'honorerait de compter parmi ceux qui ont su renoncer au goût du pouvoir ».

« La Guinée ne fait pas exception à une tendance qui existe dans certains pays à tordre la Constitution au gré des ambitions personnelles : Rwanda, Comores, République du Congo, Zimbabwe, Djibouti, République démocratique du Congo… Ces changements constitutionnels ont cependant également provoqué la chute de certains régimes devant la contestation populaire. Robert Mugabe au Zimbabwe, qui avait pu se présenter à la faveur d'une révision constitutionnelle, a été contraint à la démission ; Abdelaziz Bouteflika a été contraint à la démission devant la contestation populaire en Algérie ; Blaise Compaoré, au Burkina Faso, a été contraint à l'exil en 2014 », rappellent les avocats du FNDC.

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La Guinée s’est dotée d’une nouvelle constitution le 22 mars dernier au prix d’un lourd sacrifice. De nombreuses personnes ont été tuées dans des manifestations contre cette réforme constitutionnelle hautement controversée. La nouvelle constitution qui permet à Alpha Condé (82 ans) au pouvoir depuis 2010, de briguer un troisième mandat, est d’ailleurs au cœur d’une vive polémique. L’avant-projet soumis au contrôle de la Cour constitutionnelle ne correspond pas au document qui a été publié au journal officiel avant le référendum. Une pilule amère qui passe mal même dans les rangs des promoteurs du texte controversé.   

Maitres William Bourdon et Vincent Brengarth à l’origine du signalement introduit à la Cour Pénale Internationale sur les crimes en Guinée, avertissent que l'Histoire enseigne donc que les  petits arrangements avec la Constitution (nombre de candidats, de mandats, âge limite…) n'ont pas toujours profité à leurs instigateurs.

« Nous conservons donc l'espoir d'une prise de conscience d'Alpha Condé. Le pays doit à tout prix se prémunir de basculer dans la guerre civile. Même si ses déclarations laissent peu de doutes sur ses intentions, Alpha Condé s'honorerait de compter parmi ceux qui ont su renoncer au goût du pouvoir pour lui préférer l'intérêt général. Ce sont ces dirigeants, et ces dirigeants uniquement, que l'Histoire retiendra », indiquent les avocats, dans un entretien avec Le Point.fr.

A suivre…

Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

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