Mariama Djelo Diallo, miss mathématiques, lauréate au BEPC : ‘’Mes parents sont très stricts…je n’ai pas de téléphone, je ne sors pas la nuit…»

BOKE- C’est sans doute la « championne » de l’année 2023 dans le mieux scolaire en Guinée. Sacrée « miss-mathématiques » lors de la deuxième édition de la semaine nationale du mérite scolaire organisée par le ministère de l’enseignement pré-universitaire en mars dernier, Hadja Mariama Djelo a couronné sa saison scolaire en classant 2ème de la région de Boké, première de sa préfecture « Fria », au compte du Brevet d’Etude de Premier Cycle de la session 2023. Agée de 15 ans, la désormais nouvelle lycéenne s’est confiée à Africaguinee.com. Dans cet entretien, la « miss mathématiques » explique comment elle a réussi ces deux exploits historiques. Elle expose sa vision des études, ses projets futurs.

AFRICAGUINEE.COM : Après la couronne de miss mathématiques, vous voilà classée deuxième de la région administrative de Boké au compte du BEPC. Quels sont vos sentiments ?

MARIAMA DJELO DIALLO : C’est de la joie, du bonheur, du devoir accompli parce qu’on a atteint l’objectif qu’on voulait. Pour moi c’est quelque chose d’extraordinaire parce que j’ai réussi deux exploits majeurs à la fois. Etre lauréat au brevet c’était un objectif lorsque j’ai eu mon examen d’entrée en 7éme année. Dans les autres classes je me suis concentrée à fond pour obtenir ce que je voulais.

Entretemps, en passage en 9ème /10ème, on m’avait parlé d’un concours, ‘’ Miss mathématiques’’, ça trouvait déjà que j’avais un amour pour les maths depuis au bas âge. Donc, j’ai profité de l’occasion pour me présenter et je me suis lancée. C’est comme ça que les gens m’ont découvert mais ça trouvé déjà que je travaillais depuis longtemps. C’est qui veut dire que ce sont des récompenses de l’effort à la fois mais aussi le sacre des prières, bénédictions de mes parents, encadreurs et de tous ceux qui m’ont soutenue etc.

Comment avez-vous préparé ces deux challenges, concours miss et le brevet ?

Pour moi, la 10ème c’est une classe de révision. Le travail à faire c’est dans les classes précédentes. Donc, j’étais bien cadrée, je maitrisais tout, je faisais mon propre bilan. Je sais si je suis satisfaite ou s’il me manque des détails.

La 10ème n’a pas été toutefois facile parce qu’il fallait des révisions, se concentrer spécialement pour les mathématiques, et les autres matières qu’il ne fallait pas oublier ou minimiser. J’avais mon emploi, pour les mathématiques et un temps pour les autres matières. Cela m’empêchait parfois de dormir parce que je me disais qu’il faut des sacrifices : ‘’souffrir d’abord pour un jour sourire’’. En plus, il faut se faire des principes de vie, prendre un engagement parce que je me dis, à la base il faut d’abord avoir confiance en soi ou décider, parce que si l’on décide, on a la confiance en soi, la foi en Dieu, c’est sûr qu’on le pourra.

Quel a été l’apport des parents (Papa, Maman et autres proches) dans tout ce périple ?

J’ai eu la chance d’avoir des parents lettrés qui se battent pas mal pour satisfaire nos besoins surtout à l’école. Ils sont là, même s’ils ne peuvent pas tout le temps nous aider dans ce que nous faisons, par exemple certains exercices, ils veillent à ce qu’on fasse nos exercices, qu’on acquiert des informations à l’école. Ils nous demandent ce qui se passe, bref ils essayent de faire le bilan. Ils nous approchent pour connaitre la mentalité parce que c’est dans la tête que ça se passe. C’est psychologique parce que même si on connait, il faut être prêt dans la tête également. Ils sont là, ils m’ont soutenu, des bénédictions tout cela a contribué à m’aider.

Est-ce que le BEPC était une occasion pour vous confirmer que votre couronne de miss est largement méritée ?

Oui, pour moi c’était aussi une occasion de prouver le mérite, comme on aime le dire, ‘’faire du mérite quelque chose de beau et de grand’’, c’est un peu cela aussi. Mais également, à la maison, nous on ne sort pas, c’est qui m’a permis de consacrer tout mon temps à mes cahiers. Même les amis, pratiquement il n’y en a pas, nos amis c’est nos parents. J’ai des parents très stricts, monsieur le journaliste. Mais c’est ce qui m’aide le plus. C’est vrai qu’il arrive des moments où on se plaint mais après je pense que c’est ce qui est bon pour moi.

A l’école, les cours normaux et les révisions…comment tout cela se passait ?

A l’école, il y avait eu des cours de révisions, de vacances mais moi parents n’acceptaient pas. Donc, je faisais mes cours à domicile. Je révisais avec mes professeurs, des fois je faisais recours aux téléphones pour des recherches.

Mais je voudrais aussi souligner qu’à l’école, nos professeurs, chacun a assumé ses responsabilités. Si on parle de miss mathématiques, première de ma préfecture, c’est parce qu’à la base il y a eu des gens qui me suivaient. A chaque fois, ils me rappelaient le but principal, ils misaient beaucoup sur la formation parce qu’ils se disaient qu’on peut avoir un examen sans la formation mais que cela finit toujours par nous rattraper. C’est aussi de tirer le chapeau aux redoublants que nous avons trouvé sur place, ça n’a pas été facile puisque c’était à la fois des concurrents des frères et des amis. Mais on a mis tout cela à côté parce qu’on avait un objectif commun celui de porter la nouvelle tenue (bleu-blanc).

Dans vos propos, vous nous avez parlé de l’utilisation du téléphone. Quel rôle joue-t-il dans votre formation ?

Par exemple moi, avec mes parents, il y a l’interdiction de téléphone. Je n’ai pas de téléphone. Si j’ai un exposé, j’ai des documents à la bibliothèque que je lis, mais j’ai besoin de connaitre l’histoire, souvent en mathématiques il faut que je prête le téléphone de mon papa qui se connecte et, devant lui je fais mes recherches, une fois terminée je lui rends son téléphone. Parfois aussi des cours en ligne, et là, quand je n’arrive pas à bien comprendre les explications d’un enseignant, je me servais de cela pour voir mon niveau.

Quel message avez-vous à l’endroit de ceux qui ont échoué ?

Mon message à leur endroit, c’est de se dire que ce n’est pas un échec comme on le dit souvent. Les redoublants de l’année passée ont eu cette année, ça veut dire que ceci doit les interpeller pour qu’ils se disent, ce n’est pas la fin du monde, de rattacher la ceinture, chercher à découvrir ce qui n’a pas marché, prendre l’engagement de corriger. L’année prochainement, c’est sûr que ça va marcher.

Vous êtes admise, vous allez changer de tenue comme vous le rêviez. Alors quelle branche comptez-vous faire au lycée ?

Je compte faire les sciences exactes avec options sciences mathématiques. Je voudrais devenir ingénieur ou travailler dans des banques. Je vais faire tout mon possible pour graver positivement mon nom dans l’histoire.

Quel est votre mot de la fin ?

Comme je le disais tant tôt, aux autres amis, lorsqu’ils ont des décisions, avec ce qui est autour c’est d’assumer ses responsabilités. Je me dis que si dans ce monde chacun assumait bien ses responsabilités, le monde serait meilleur. C’est aussi à la fois avoir des défis, se surpasser, être un peu gourmand dans la réalisation de ses défis.

Je profite de votre micro pour remercier les autorités éducatives, le ministre de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation, Guillaume Hawing et l’ensemble des cadres de son département qui ont bien organisé les examens, il y a eu de la sérénité, il n’y a pas eu de fraudes, nous avons effectué les épreuves dans des meilleures conditions.

Je remercie le directeur de préfectoral de l’éducation (DPE), nos professeurs et d’autres encadreurs le ministre pour ses innovations, mes parents et surtout le président de la République colonel Mamadi Doumbouya qui fait du mérite une de ses priorités. Je félicite tous les admis et les encourage aussi.

Entretien réalisé par Siddy Koundara Diallo

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 664 72 76 28

Créé le 7 juillet 2023 16:30

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