Mali : A la rencontre des producteurs de la pomme de terre (reportage…)

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MALI-A Mali, les acteurs de la filière Pomme de terre s’activent dans la production. La culture de ce tubercule comestible est devenue une activité indispensable dans la vie des citoyens de Mali Yembering. Au moins 600 tonnes sont produites chaque année. La détermination y est en dépit des difficultés liées à l’écoulement de la production, à cause de l’enclavement, mais aussi et surtout l’attaque dont subissent sévèrement les cultures.

Le préfet de Mali, fière de sa population qui évolue dans la culture de pomme de terre souligne que cette ferveur remonte à la période coloniale. El hadj Harouna Souaré ne cache pas sa joie : « c’est une fierté pour nous, la production de la pomme de terre a été introduite à Mali par les colons. En Guinée c’est par Mali cette culture a démarré dans les années 1912. Donc c’est une denrée connue par nos populations. Pour nous autorités que nous sommes et étant natif de Mali, ce secteur constitue une fierté pour nous », se réjouit le premier responsable de cette préfecture perchée dans les contreforts du Fouta-Djalon, région montagneuse de la Guinée.

Les producteurs très engagés rencontrent encore d’énormes difficultés pour pouvoir conserver et écouler leur production. Pour les soulager, le Chef de l’Etat a envoyé des émissaires à Mali signifiant aux populations qu’il leur donne l’aval d’envoyer leur production partout où elles peuvent écouler facilement leurs productions, explique le préfet Souaré. Aujourd’hui, les producteurs exportent vers le Sénégal, notamment dans le département de Kédougou, plus proche de Mali.

Les producteurs se sont constitués en groupement pour la bonne marche de leurs activités. L’‘’Union pour les producteurs de la pomme de terre à Mali’’ progresse malgré d’énormes difficultés. Mamadou Bhoye Diallo vice-président de la chambre d’agriculture de Mali  explique que « la production de la pomme de terre a considérablement augmenté ces dernières années ». L’initiative de célébrer la fête de la pomme de terre a été un facteur déterminent dans ce bond en avant.  Elle a encouragé la couche juvénile à se mettre dans la culture de la pomme de terre, relate M. Diallo.

« Chaque année la production est élargie dans les communes rurales et districts. En visitant les terres destinées à la production, on se rend compte que Mali fait des productions en masse. Au moins 75 groupements de producteurs adhérent à l’union, d’autres citoyens aussi produisent hors de l’union et des groupements. Presque 80% de la population se nourrissent et vivent de cette de production à travers la commercialisation. La pomme de terre constitue à la fois le riz et la sauce. La production au sein de l’union estimée à 600 tonnes par an sans compter ceux qui évoluent en rang dispersé», révèle le vice-président de la chambre d’agriculture de Mali. Malgré cette détermination, les facteurs de blocage sont nombreux. Aujourd’hui, l’enclavement de la zone empêche les ONG ou des projets à venir les appuyer les producteurs.

L’écoulement se faisait à 75% sur le territoire sénégalais. Mais avec l’apparition du virus Ebola en Guinée et la fermeture des frontières entre la Guinée et le Sénégal, les producteurs ont subi d’énormes pertes, estimées à 500 millions de francs guinéens.

« En dehors des problèmes de route, nos produits s’écoulaient vers le Sénégal. Presque 75% de la production de Mali partait vers le Sénégal. Les années 2013 et 2014 avec l’apparition d’Ebola, Mali a subi d’énormes pertes parce qu’on ne considérait pas la vente sur notre territoire. Des sénégalais venaient acheter sur place. Nous-mêmes on prenait les camions pour exporter. A cause d’Ebola nous avons perdu 37 tonnes qui ont pourri dans nos magasins ici, ça équivaut à 500 millions », explique le vice-président de la chambre d’agriculture.

Pourquoi Timbi Madina a dépassé Mali dans la production ?

La production de la pomme de terre a commencé à Mali avant Timbi-Madina, situé dans la préfecture de Pita. Aujourd’hui, cette sous-préfecture dépasse Mali en matière de  production, souligne Abdoul Karim Diallo, président de l’union des producteurs de la pomme de terre. Cela est dû selon lui à de multiples facteurs. D’abord, cette région dispose de domaines cultivables et mieux arrosés que Mali. En saison sèche, note Abdoul Karim Diallo, les producteurs cultivent mieux que ceux de Mali. « Mais en saison pluvieuse c’est nous qui produisons mieux. En saison sèche on ne peut pas cultiver parce qu’il n’y pas d’eau. On est sur une colline contrairement à Timbi. En saison pluvieuse des parents de Timbi viennent s’approvisionner à Mali pour vendre à Conakry, en saison sèche, c’est nous qui partons à Timbi notamment à la fédération pour chercher des semences »,  a-t-il déclaré.

Une préoccupation majeure tourmente aujourd’hui les producteurs. Et pour cause : une épidémie dont on ignore pour le moment l’origine, touche sévèrement la filière, s’alarme, le président de l’union des producteurs de la pomme de terre.

« La route est un problème, mais la principale préoccupation c’est qu’une épidémie frappe nos cultures. Nous demandons le secours des uns et des autres. Mali vit de la pomme de terre, tout le monde a abandonné les autres cultures, certains s’abstiennent à l’aventure, nous faisons tous la pomme de terre qui est menacée aujourd’hui. Nous ignorons la maladie et son origine. Des enquêtes sont entrain d’être menées. J’ai sillonné certains champs, les producteurs ne font que pleurer parce que leur vie en dépend. Cette épidémie qui touche nos champs est plus qu’Ebola », s’inquiète Abdoul Karim Diallo confiant que des échantillons sont envoyés au Labo de Kindia et en France pour connaitre de quoi il s’agit réellement.

Comment obtenir de la bonne semence ?

L’autre difficulté que rencontrent les producteurs de pomme de terre c’est l’obtention des semences. Ceux qui sont réunis en groupement, font recours à la FAO (Fonds des Nations-Unies pour l’Agriculture, Ndlr) ou à la fédération des paysans du Fouta Djallon, mais à un coût très élevé. Malgré ces contraintes, Mali s’engage à avoir le nécessaire parce que leur vie en dépend désormais.

Seule source de soulagement pour les producteurs, c’est l’appui dont ils bénéficient de la part de l’Etat depuis 2011 en matière d’intrants, conclu le vice-président de chambre d’agriculture de Mali.

 

Un reportage d’Alpha Ousmane Bah

Pour Africaguinee.com

Tel. (00224) 657 41 09 69

 

Créé le 20 septembre 2016 13:50

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