Guinée : La Burqa (voile intégral) interdite aux femmes à Labé ?

burqa

LABE-La Guinée est-elle sous la  menace terroriste ? La question a son pesant d’or d’autant plus dans certains endroits du pays, on somme les femmes à enlever leur voile.  Au camp d’El-hadj Oumar Tall de Labé,  plusieurs  femmes voilées ont été contraintes d’enlever leur Burqa avant de passer. Cette pratique qui a ahuri à plus d’un titre la minorité sunnite l’a amené à saisi le gouverneur de région Sadou keita pour des explications.

Africaguinee.com a interrogé l’une des victimes…

 « C’était à la veille de la fête, le 15 juillet aux environs de 11 heures, au niveau du camp El hadj Oumar Tall de Labé, j’ai vu beaucoup de militaires venir vers moi, on était sur la moto  ils m’ont intimé l’ordre  de descendre. J’ai obtempéré. Ensuite, d’autres ordres ont suivi. Ils m’ont demandé d’entrer à leur poste érigé en bureau. A l’intérieur,  ils m’ont fait  savoir que toute femme qui porte la Burqa (voile intégral) doit l’abandonner sur place avant de continuer son chemin. Selon les militaires, les instructions viennent de la haute autorité.

Je leur ai dis pourtant que j’écoute régulièrement la radio, mais jamais on a fait cas de cette décision sur les ondes à ce que je sache.  J’ai dis si je le savais, j’allais rester en famille. Ils ont insisté en disant que c’est une obligation de me débarrasser de mon voile intégral avant de passer. J’ai proposé à ce qu’on voit mon visage et qu’on me laisse passer au lieu de me déshabiller, ils ont dit niet.

J’avais trouvé d’autres femmes là-bas habillées comme moi, elles disposaient de pagnes dans leur bagage, elles se sont changées pour partir. J’ai demandé à ce qu’on me laisse appeler mon frère pour m’apporter des habits. Là aussi ils ont dis non, leur souhait est que j’abandonne mes habits a défaut ils ont menacé de me conduire au commissariat pour m’emprisonner.

Dans ce tiraillement mon porte-monnaie est tombé. Un  d’entre eux l’a ramassé. Il  y avait dedans 10.000 FCFA et 50.000gnf. Mes frères sont venus m’apporter des habits, le porte-monnaie m’a été rendu, après vérification j’ai constaté la disparition de l’argent. Actuellement mes vêtements sont avec eux au camp.A mon arrivée au centre-ville, j’ai expliqué à mon père par  téléphone ce qui m’est arrivé. Mon père me dit de revenir au camp pour connaitre la destination de l’argent.

A mon retour au camp, cette fois on me dit que c’est là que je passerai la nuit pour le simple fait d’avoir parler de la disparation de mon argent. Au moment d’autres femmes qui portaient la burqa passaient en voiture sans qu’elles ne soient inquiétées. Finalement un militaire a dit en Soussou, cette dame va penser tout à l’heure qu’on s’acharne contre elle sans fondement parce que d’autres femmes passent.

 Mon père est venu intervenir pour ne pas que je passe la nuit au camp, ils nous ont laissé  rentrer pour revenir le lendemain à 7 heures, c’est là qu’ils m’ont obligé de signer un papier démentant  la perte de mon argent au prix de ma liberté. Selon eux, ce sont les autorités qui ont donné des instructions. Il est formellement interdit  qu’une femme voilée passe par le camp, il faut absolument qu’elle se déshabille laissant également ses coordonnées y compris celles de sa famille avant de franchir le barrage.

Finalement j’ai signé que l’affaire d’argent est fausse, avec une fausse identité aussi, ils ont menacé de passer par les radios pour dénoncer mes soit disant accusations. Si vous partez au camp vous verrez que j’ai signé  Aissatou Barry, j’ai pris ce nom parce que j’avais peur. Sinon ce n’est pas mon nom », a-t-elle raconté au micro de notre reporter. 

La coordination des sunnites de Labé dirigée par son président, Dr Ahmadou Diallo accompagné d’autres membres ont saisi le Gouverneur Sadou Keita  sur cette pratique.

« Nous sommes allés expliquer au Gouverneur notre préoccupation par rapport aux bavures contre les femmes voilées sur la route du camp Elhadj Oumar. Il nous a fait savoir, qu’il n’est pas informé. Il a promis d’échanger avec le responsable du camp. Pour le moment c’est calme, nous avons parlé avec beaucoup de femmes qui habitent derrière le camp, elles nous ont rapporté qu’elles ne sont pas inquiétées », a expliqué Dr Alhamdou.

Nos tentatives de joindre le commandant de la deuxième région militaire de Labé, colonel Ibrahima Kalil Condé sont restées vaines pour l’instant.  Les autorités administratives et mêmes religieuses sont très réticentes sur la question.

 

Alpha Ousmane Bah

Pour Africaguinee.com

 

Créé le 24 juillet 2015 02:17

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