Feux mystérieux à Gonkou : le qui-vive des sinistrés qui dorment à la belle étoile…

Une sinistrée de l'incendie qui a ravagé des habitation dans le district de Gonkou

LABE-Les populations sinistrées du district de Gonkou, touché par des feux mystérieux qui ont dévasté une trentaine d’habitations sont dans le « qui-vive ». Dénuées de tout ou presque, les victimes appellent les autorités à l’aide, alors que le sinistre qui a commencé il y a deux semaines, intervient en période de soudure.

Le bilan incendies est lourd. Aux moins une trentaine d’habitations dont la majorité des cases sont calcinées avec tout leur contenu, laissant derrière une dizaine de familles sans-abris, sans mangers, et sans vêtements. Les plus chanceux des sinistrés sont hébergés par des voisins tandis que les autres sont à la merci des intempéries. Ils sollicitent de l’aide pour avoir de la nourriture, des vêtements, de l’argent pour survivre.

C’est le 23 Aout 2019 que ces feux d’origine inconnue ont commencé à dévaster les habitations dans le district de Gonkou situé à 36km de Labé. Les habitants de ce village à cheval entre Pita et Labé relevant de la sous-préfecture de Hafia sont désemparés.

 « Ça fait plusieurs jours maintenant depuis que ces feux se déclarent dans notre village et les villages voisins. Tout le contenu de ma case est partie en fumée. C’est le même constat chez les voisins. Que Dieu protège le reste des biens. Nous avons perdu les vivres, les biens matériels et autres. Quand le feu s’est déclaré chez moi j’étais absente le temps pour moi d’arriver tout était réduit en cendre. L’incendie s’est déclaré vers 16h30. Actuellement nous comptons sur les bonnes volontés pour nous venir en aide. Nous sommes dehors et nous ne dormons plus, l’inquiétude est grande de voir le feu revenir », raconte cette sinistrée Maimouna Bah, la soixantaine.

Mody Alhassane Dow Saarè, le chef de district de Gonkou est désemparé depuis que ces feux mystérieux ont commencé à dévaster sa localité. «  Tout Gonkou a la peur dans le ventre. Malgré les fortes pluies qui s’abattent, les feux mystérieux ne s’arrêtent pas, ça brule de jour comme de nuit. Ces feux ont commencé dans notre village depuis le 23 Aout dernier aux environs de 16h20, dans le secteur de Fello Kabi chez un certain Alpha Oumar. Les habits de toute la famille contenus dans les valises sont brulés et puis le plafond de la maison touché par les flammes, après là-bas c’est le secteur de Hoggo Mango qui est hanté, ensuite à Pita Lenguè, Bhohè ; Bourouwal, Lèmo enfin le secteur de Missidè Gonkou. Nous sommes confus sans solutions. Nous avons peur vraiment parce que le feu peut se déclarer à tout moment. Ces deux cases que vous voyez ici c’est hier à l’heure de la prière de vendredi que l’incendie s’est déclenché. Actuellement c’est des voisins qui hébergent certaines familles sinistrées d’autres aussi se débrouillent comme ils peuvent mais tous les bagages sont exposés dehors », se lamente le président du district.

Safiatou Bah, 74 ans est aussi une autre victime. Elle n’a rien pu sauver : « nous n’avons rien pu sauver, le feu nous a surpris, nous ne savons même plus ce que nous avons perdu, du matériel, des habits, des vivre… énumérer tout ça ce n’est pas facile. En tout cas les pertes sont énormes. Vous avez vu où nous préparons aujourd’hui nos n’avons plus le choix. S’il ne pleut pas c’est ici quand il pleut nous attendons. Nous demandons de l’aide, si votre maison prend feu en saison pluvieuse, c’est inutile de dire que tu souffres », décrit cette victime.

Habibatou, une jeune dame a failli être surprise par le feu avec son bébé dans sa maison. Depuis elle a décidé de passer la nuit ailleurs alors que tous les effets sont rangés au salon, prêts à être jeter dehors en cas de reprise du feu. « La maison a dégagé  une chaleur qui ne dit pas son nom aux environs de 20 heures. Je suis venue voir de quoi il s’agit,  je croise mon enfant au salon, il me dit maman qu’est-ce qui arrive à notre maison. Je lui ai dit tout simplement que notre maison chauffe je pense que c’est le feu qui est en train de l’atteindre comme chez les autres. Sur le coup, j’aperçois la flamme au salon. Nous avons pris la fuite. Je suis sorite par la porte arrière de la maison, les gens sont venus au secours, la maison n’est pas touchée de façon considérable mais j’ai décidé de m’installer chez ma belle-famille en attendant. On m’a dit de mettre toutes les affaires au salon pour qu’en cas d’incendie, qu’on puisse les sauver rapidement », explique cette jeune maman.

Père de famille, Alseny Bah sinistré  est complètement bouleversé aujourd’hui. Il raconte avoir perdu toutes ses récoltes. «  Nous avons tout perdu y compris nos récoltes de maïs. Que les bonnes volontés nous aident, le gouvernement et tous ceux qui peuvent faire quelque chose pour nous. Ici personne ne peut sauver l’autre, tout le monde est victime. Depuis 5 jours, nous résistons contre ces feux sans succès. Nous n’avons rien à manger. Toute ma famille et moi vivons sous le toit de ma sœur », narre ce père de famille.

Mamadou Lamine Bah, 39 ans réside à Conakry. Il est rentré d’urgence dans  son village. Actuellement sa famille est éparpillée dans le village faute de logement. Tous les bagages sont exposés dehors. Il est sous le choc : « ça fait longtemps que ces feux ont commencé  à déranger ici. Je travaille pour quelqu’un à Conakry, c’est avant-hier qu’on m’a fait savoir que ma case familiale a pris feu, j’ai pris la permission pour venir voir. Il ne me reste rien ici, le feu a tout avalé. Je sollicite de l’aide aussi petite qu’elle soit. Je passe la nuit dehors avec tous les risques que vous connaissez c’est la saison des pluies, les reptiles sont partout. Ma femme et mes 3 enfants sont hébergés par un voisin ici. Ce n’est pas aisé », dit-il, la voix lourde.

Le cas de madame Kadiatou âgée de 71 ans est atypique. Sa case a pris feu à plusieurs reprises. Elle ne sait plus à quel saint se vouer. « A tout moment, c’est une fumée qui se dégage, la première fois j’étais dehors, ma case a pris feu les gens sont venus éteindre, quelques minutes après ça repris, tous les jours c’est comme ça. Même la nuit dernière, nous avons éteint 2 fois avant de nous asseoir ici, tous nos bagages sont dehors, tous les murs sont fissurés à l’intérieur, certaines parties ont lâché ! C’est l’inquiétude partout. Aidez-nous s‘il vous plait», sanglote-t-elle.

Aujourd’hui, ces sinistrés manquent de tout. Outre le fait d’être privés d’abris, ils manquent de vivres, de vêtements et d’argent.  Qu’il pleuve ou qu’il vente, les sinistrés de Gonkou dorment à la belle étoile, le ventre creux à la merci des nuits froides.

Alpha Ousmane Bah(AOB)

De retour de Gonkou(Hafia)

Pour Africaguinee.com

Tel : (+224) 664 93 45 45

 

Créé le 9 septembre 2019 16:13

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