Fête de la monnaie : Ce qu’il faut savoir de la dépréciation du franc guinéen

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CONAKRY- La Guinée célèbre ce vendredi 1er mars 2024, la date de la création de la monnaie guinéenne. Ce 64ème anniversaire de la monnaie nationale intervient dans un contexte particulièrement difficile pour les guinéens à cause de la cherté de la vie. Pour parler de la situation actuelle de la monnaie guinéenne face à d’autres devises, Africaguinee.com a interviewé Yaya Keita, économiste et Chef d’agence de la Microfinances de Yètè Mali de Yimbaya. Dans cet entretien qu’il nous a accordée, ce spéciale explique le pourquoi la monnaie guinéenne ne se porte pas bien. Aussi  à cause de plusieurs facteurs liés aux réalités nationales et internationales.

AFRICAGUINEE.COM : La Guinée célèbre ce vendredi la fête de la création de la monnaie guinéenne, quel regard portez-vous sur le franc guinéen à date?

YAYA KEITA : D’abord, il faut retenir qu’avant l’indépendance en 1958 nous utilisons le franc CFA. Il a fallu atteindre le 1 er mars 1960 pour que la Guinée créée sa propre monnaie dénommée le franc guinéen. L’équivalent d’un franc guinéen était un franc CFA. En 1972, une autre politique a permis la création d’une nouvelle monnaie appelée Syli. Après la prise du pouvoir par l’armée en 1984, la junte militaire d’alors a mis en place le libéralisme économique et on est revenu au franc guinéen.

Alors, parlant de la situation de notre monnaie, il faut dire qu’elle est dans une situation dépréciation à cause d’un certains nombres de facteurs. Nous pouvons dire qu’actuellement la monnaie guinéenne ne se porte pas tellement bien parce que il y a de flambés des prix. Quand nous préparons l’appréciation de la monnaie, le premier critère d’évaluation c’est les prix sur le marché. Aujourd’hui les prix ont augmenté. Nous assistons à une flambé des prix sur marché. Mais cela peut s’expliquer par plusieurs facteurs tant sur le plan national qu’international. C’est le cas de la COVID-19 mais aussi des guerres en cours à l’international. Ces facteurs créent une turbulence économique mondiale occasionnant ainsi  la hausse des prix sur le marché mondial.  Pour le cas guinéen ces crises à l’international ont beaucoup de conséquences à partir du moment que tout ce que nous consommons est importé. Et si dans les pays de production ça ne va pas nous allons forcément subir les conséquences.

A votre avis de spécialiste, quelle est la solution pour redresser la monnaie guinéenne ?

À cette allure le gouvernement guinéen doit mettre en place une politique économique fiable  en place pour maintenir la stabilité de la monnaie guinéenne. Parmi ces politiques, on peut citer entres: le rapatriement des devises des industries qui sont là et surtout celles minières dont le gouvernement de Dr Bernard Goumou avait même demandé le rapatriement des devises, mettre en place une politique de production des matières premières en produit fini […]. En résumé l’appréciation de la monnaie dépendant de plusieurs facteurs à savoir maîtrise de l’inflation, la balance commerciale, le taux directeur de la Banque Centrale puisque c’est elle qui est le régulateur de la monnaie guinéenne. Si nous mettons en place toutes ses politiques à partir du moment nous avons un pays riche en ressources minières et la politique d’industrialisation sur place nous n’aurons pas besoin de rapatriement de devises.

Yaya Keita, économiste

Déjà si nous prenons la gabegie financière qui est là  et qui fait qu’à chaque  moment il y a des turbulences économiques, il n’y a pas de stabilité politique, tous ces facteurs font que les investisseurs ne viennent pas.

Lorsque qu’il y a la stabilité politiques les investisseurs  auront la garantie que l’argent qu’ils vont investir ils auront beaucoup de dedans. Et, l’autre cas, c’est que  nous devons faire tout pour que nous valorisions notre production, en mettant en place des politiques qui permettront de créer des emplois, d’augmenter notre production locale. Nous, notre consommation entièrement est importée, nos productions sont minimes, donc ça ne peut pas aller comme ça. L’Etat doit mettre en place une politique  agricole  qui va mette fin à la flambée des prix des produits de première nécessité à travers les revenus miniers. Le secteur  agricole, c’est le pouvoir économique, c’est avec ce secteur on peut avoir beaucoup d’emplois. Il faut mettre une politique de taux qui peut attirer les banques, qui à leur tour, peuvent donner à crédit des taux facilitateurs qui peuvent faire que l’activité économique bouge.

Entretien réalisé par Sayon Camara

Pour Africaguinee.com

Créé le 1 mars 2024 14:59

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