El hadj Sékhouna Soumah : « Celui qui achète désormais 10 hectares en basse côte, je les exproprierais… »

DUBREKA- El hadj Sékhouna Soumah, le « kountigui » de la basse côte a haussé le ton ce Samedi 22 avril 2017. A l’occasion d’une cérémonie d’installation de 23 de ses conseillers, El hadj Soumah a tenu un discours musclé dont voici la teneur…

Populations de la Basse-côte et tous ceux qui sont présents à cette cérémonie dont le premier ministre et sa délégation, je vous dis bonjour et vous souhaite la bienvenue. Cette journée d’aujourd’hui est désormais inscrite dans les annales de notre histoire à l’image de celle qui s’est déroulée à Kindia dans la capitale de la Basse-Guinée au mois de mai 2016. Je déclare ici haut et fort que toutes les populations guinéennes se valent à mes yeux (…), depuis la nuit des temps j’œuvre pour le bonheur et la quiétude de ce pays, donc je n’ai aucun intérêt à le détruire. Je vais vous dire ici que je ne suis pas dans la politique, je ne suis pas un politicien, tous ceux qui disent cela vous mentent. Depuis mon accession au siège de kountigui je n’ai milité dans aucun parti politique (…), je connais mon devoir et je sais ce que je dois faire, quand une personne ne connait pas son devoir elle ne fera que spéculer. La mission qui m’incombe, c’est à la Basse-Guinée de me l’accorder. Je peux m’en réjouir d’ailleurs en relevant ici que parmi les 304 CRDs de la Guinée, j’ai été le seul capable de transformer deux CRDs en Sous-préfectures (…). Tout ceci grâce à mon organisation. Je suis l’un des rares aussi à avoir sillonné toutes les sous-préfectures de la Guinée. Je suis avec tous les guinéens de toutes obédiences confondues, même ceux de l’opposition (…), mais je suis aussi celui qui n’insulte pas le président de la république, ce n’est pas mon rôle puisque je suis un Kountigui. Quand un opposant en faute vient vers moi pour interférer entre lui et le chef de l’Etat, je le ferais très volontiers. J’ai apporté mon secours à plusieurs cadres de ce pays qui étaient en difficulté (…), ce qui est important si vous êtes militant d’un parti, attendez le jour du vote pour élire votre candidat de choix, tout ce que je vous demande c’est de vous entendre.  Je vous exhorte par ailleurs filles, fils et cadres de la Basse-guinée, d’arrêter de spéculer car je suis le seul Kountigui de la Basse-Guinée. Pour parler de cette zone il y a des groupes ethniques qui doivent en débattre, ce sont les bagas, les soussous, les Nalous, les mikhiforéka et les landoumas (…), il n’est permis à aucun autre individu qui n’est pas issu de ces communautés de parler d’installation de Kountigui ou d’une situation qui concerne le fonctionnement de la Basse-guinée. Quand j’ai été choisi à Kindia pour être le kountigui de cette zone géographique, je n’ai courtisé aucune personnalité pour cela car j’ai confiance à ceux qui m’ont intronisé.

 C’est le moment de dire néanmoins aux journalistes d’arrêter de concocter des strapontins pour créer la discorde entre les enfants de la basse-guinée. Il y a mieux à faire dans le pays en ce qui concerne le développement économique du pays au lieu d’enflammer la cité. Ce n’est dans l’intérêt de personne de voir le pays brûler. D’ailleurs je dis ici solennellement que quiconque mettra le feu sur nos routes lors des manifestations payera les frais car nous lui dirons d’aller dans sa région naturelle d’origine pour brûler le goudron mis là-bas. Mon souci c’est de voir rayonner ma région naturelle (…), je crains d’ailleurs que la basse-côte ne devienne la nouvelle Palestine parce que vous avez fini de brader toutes vos terres. Sur les 2900 hectares de Forécariah à Coyah, il y a des terres qui appartiennent à des tiers (…), du temps du régime de Sékou Touré, une loi interdisait de garder une parcelle non exploitée pendant un certain moment au risque de se faire spolier. Nous avons des centaines d’hectares non exploités et on ne refuse à personne d’avoir des terres ou des maisons ici, mais désormais celui qui a achète 10 parcelles je les exproprierais (…). Après cette rencontre, d’autres dirons pourquoi le premier ministre est venu à cette cérémonie, je pose la question de savoir s’il n’est pas un fils ressortissant de la Basse-Guinée. Mon rôle est d’intercéder entre tous les fils de ce pays pour la paix et la quiétude. J’ai fais 60 ans de règne comme président de CRD de Tanéné de Sékou Touré à Lansana Conté sans en être demi de mes fonctions, Facinet Touré en est témoin. Si le président Alpha Condé qui a été celui qui m’a enlevé à ce poste met en place une délégation spéciale pour me mettre à cette place, cela ne fera que me réjouir. Dites aux opposants de me laisser tranquille puisque je connais tout le monde. Je suis l’artisan principal pour la création des radios privées en Guinée du temps de Lansana Conté car il n’y avait que deux radios en Guinée (…), donc je vous dis que je n’ai pas peur, celui qui me diffame de mon côté moi aussi la nuit je le maudirais. J’exhorte tous ceux qui sont venus ici à s’unir pour éviter à notre pays de basculer dans la violence. Nous sommes un peuple valeureux parce que nous les guinéens avions contribué à la débâcle d’Hitler lors de la seconde guerre mondiale, cette victoire des alliés est intervenue grâce à la bénédiction de la Guinée et des tirailleurs guinéens. 

Propos transcrits par Bah Boubacar Loudah

Pour Africaguinee.com

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