D’Odessa à Berlin : le périple de deux couples guinéens ayant fui la guerre en Ukraine

Image d’illustration

ODESSA- Située au sud de l'Ukraine, Odessa est une ville portuaire de la mer Noire où vivaient de nombreux guinéens avant le début de la guerre. Cette ville balnéaire accueille environ 300 guinéens dont certains mariés à des ukrainiennes. Elle serait la prochaine cible de l’armée russe.

Avant la guerre, Alpha Yaya Baldé tout A.K, vivaient chacun avec sa femme paisiblement dans cette ville, avant que tout ne bascule le 24 février 2022, lorsque Vladimir Poutine a donné l’assaut pour envahir l’Ukraine.

Nous avons pu recueillir le témoignage de ces deux guinéens qui ont réussi à fuir la guerre avec leurs épouses, laissant tout ce qu’ils ont construit derrière. L’un est arrivé à Berlin tandis que l’autre est à Varsovie. S’ils ont quitté Odessa en voiture, ils ont dû les abandonner en cours de route pour marcher à pied des dizaines de kilomètres pour rejoindre la frontière polonaise.

« On a quitté la ville d’Odessa parce que la tension était trop forte. On ne pouvait pas prendre le risque de rester. Il y a eu des bombardements dans  la ville stratégique et portuaire d’Odessa. L’armée russe a visé des cibles militaires pour l'instant. Nous sommes partis d'Odessa un jour après les premiers bombardements le jeudi 24 /02/2022. Le vendredi 26/03/22 on s'est retrouvé chez moi avec certains de nos compatriotes. Nous avons pris 3 voitures pour nous rendre à Lviv.  C’est la grande ville située dans l'ouest du pays à la frontière polonaise.

Partis d'Odessa, nous avons traversé les villes de Vinnitsia, Khmelinytsiki, pour arriver  à Lviv. On a fait environ 30h de route pour arriver car il y avait des checkpoints à la rentrée de chaque ville traversée et avec de longues files d'attente pour se procurer du carburant. Ça n’a pas été facile mais par la grâce de Dieu, on est rentré à Lviv vers 11 h. Ensuite il fallait foncer pour la frontière polonaise qui se trouve à 80 km de Lviv.

Après 25 à 30 km de route, on était obligé d'abandonner nos voitures en pleine circulation pour marcher la distance restante car le bouchon pouvait faire plus de 35 km d'embouteillage. On a pris seulement nos documents et avons laissé nos voitures et leur contenu pour aller à pied jusqu'à la frontière polonaise. Une fois arrivée aux grandes frontières. On nous  signale que les femmes et les enfants sont prioritaires. Nous sommes restés de 19h à 4h du matin sous un froid glacial. Personnellement un ami et moi avons pu approcher un garde frontalier pour lui signifier que nos familles sont passées.

On l’a prié pour qu’il nous laisse entrer dans le territoire polonais. Après quelques heures de discussions, ils nous ont ouvert un couloir et nous y sommes entrés. Après les formalités à la frontière, ils nous ont conduit dans un centre d'accueil où on a pu manger, boire du thé. Il y avait des volontaires partout qui étaient à la disposition de tout le monde. Vous avez le choix de rester ou de partir dans un pays de votre choix, et moi je  suis venu à Berlin , j’ai un frère ici Souleymane Bah qui nous a reçu.

Mais il y'avait toujours des guinéens qui étaient coincés à Kiev. Il y a 2 jours, j'ai eu l’information qu'ils sont arrivés à Lviv après 5 jours de marche. Ils ont eu un coup de main  de notre vice Consul Issa Sadio Diallo . J'ai encore appris qu'il y aurait des guinéens coincés dans la ville  de Kherson ( tombée récemment dans les mains de l'armée russe). Pour le moment, je ne suis pas au courant s'ils ont pu quitter ou pas. Mais je sais que c'est très difficile de sortir à cause de l'occupation de l'armée russe », explique Alpha Yaya Baldé.

A.K marié à une ukrainienne et père d’une fillette a aussi tout abandonné pour se confondre aux vagues des déplacés pour rejoindre l’autre Europe. Au début, il ne croyait pas aux menaces de la Russie d'envahir l'Ukraine.  Tout comme son épouse.  Il a fallu vivre pour croire : les premiers bombardements qui ont couvert les villes de l’Est de l’Ukraine. Actuellement A.K se trouve à Varsovie avec son épouse. Il compte rejoindre Paris ou Bruxelles. Comment ont-ils fui? Témoignages.

« Cette fois-ci la Russie est allée trop loin avec cette invasion. Nous avions attendu quelques jours dans l’espoir que tout allait se calmer d’un moment à l’autre, mais la réalité était toute autre avec les villes qui tombaient les unes après les autres, des centrales nucléaires touchées en partie. A partir de là, nous nous sommes rendus compte, qu’il faut rejoindre ceux qui foncent vers les frontières. Sinon avant, ma femme et moi, on voyait des gens partir, on estimait qu’ils tarderont pas à revenir.  

Finalement, on était presque seuls par ici. Ma Femme a dit que nous serons seuls après par-là, il faut suivre les vagues. Nous avons embarqué les affaires essentielles pour prendre la route en direction de la Pologne. Les colonnes des véhicules étaient si énormes que tout le monde a abandonné. Nous avons franchis pour continuer vers l’Europe, actuellement je suis à Varsovie avec la famille, nous espérons continuer vers Paris ou Bruxelles. Nous examinons les choses avant le départ, mais nous ne comptons rester là, le choix est libre. C’est dur vraiment, nous espérons que la guerre va s’arrêter si vite », confie A.K

Alpha Ousmane Bah(AOB)

Pour Africaguinee.com

Tel : (+224) 664 93 45 45

Créé le 8 mars 2022 00:48

Nous vous proposons aussi

TAGS

étiquettes:

RAM

SONOCO

TOTALENERGIES

UNICEF

LONAGUI

cbg_gif_300x300

CBG

UBA

smb-2

Consortium SMB-Winning

Annonces

Recommandé pour vous

Annonces

_orange_money_2