Crise énergétique en Guinée : Un ancien ministre d’Alpha Condé révèle les « vraies » causes…

CONAKRY- La Guinée est de plus en plus plongée dans une crise énergétique. La situation s’est aggravée ces derniers mois avec l’explosion du dépôt national d’hydrocarbures.  Alors que les autorités actuelles cherchent à résoudre temporairement le mal, un expert en la matière a révélé le véritable problème.

Selon l’ancien ministre de la coopération internationale et de l’intégration africaine qui s’exprimait en conférence de presse ce jeudi 4 avril 2024, le problème de courant en Guinée est lié à un déficit d’investissement de 30 ans.

« Pendant 30 ans il n’y a pas eu d’investissement dans le secteur de l’énergie en Guinée, de Garafiri à Kaléta. On ne peut pas rattraper 30 ans de retard en faisant de l’urgence. Les problèmes d’accès à l’électricité aujourd’hui passent par l’urgence c’est-à-dire ‘’il faut essayer de régler, il faut changer de transformateur, il faut faire ceci et cela...’’. Non, ce n’est pas possible. 30 ans de retard dans un investissement a besoin d’un gros programme d’investissement pour pouvoir le rattraper si jamais on veut le rattraper. Donc, c’est cette situation que nous vivons aujourd’hui », a déclaré Amadou Thierno Diallo.

Amadou Thierno Diallo.

En plus du retard dans les investissements, dira-t-il,  la Guinée est confrontée à une vétusté des installations et des infrastructures. « Je parle des réseaux de distribution parce que même si on produit de l’électricité on injecte dans le réseau, il y a des moments où ça n’arrive pas aux consommateurs parce qu’un câble a pété, un transformateur a sauté, les charges sont énormes et puis il y a un délestage. Les infrastructures sont anciennes, elles sont vétustes et elles ont besoin d’être réhabilitées », explique l’ex ministre d’Alpha Condé.

Par exemple à Souapiti, à un moment donné on ne pouvait injecter que 30 MW dans le réseau de transport, révèle l’expert.  « On a construit ces centrales sans pour autant penser à transporter l’énergie produite par ces Centrales. Ce qui veut dire qu’elles sont restées à des moments sans rien produire parce qu’on ne pouvait pas produire l’énergie. Donc, il y a non seulement un déficit de capacité dans les lignes de transport mais aussi la vétusté des lignes de transport et de distribution », explique  Amadou Thierno Diallo.

Amadou Thierno Diallo.

L’autre mal. Dans les dossiers des rapports de l’électricité de Guinée (EDG), il se trouve que le coût de revient, la production d’un kilowattheure (kWh) est trois fois supérieur au prix de vente.  « Comment est-ce qu’on peut avoir un équilibre pour cette entreprise? « , s’interroge l’ancien Directeur du Département des infrastructures économique et sociale de la Banque islamique de développement (BID) à Jeddah.

« C’est pourquoi on parle aujourd’hui de subvention au niveau de cette entreprise parce que le coût de revient est au-dessus du prix d’achat. 80% de la clientèle d’EDG est facturé au forfait. Est-ce qu’on peut mettre en place un équilibre financier si on ne sait même pas ce que le consommateur consomme ? C’est pourquoi il y a des moments de réclamation ici et là », a-t-il ajouté, préconisant la privatisation d’EDG.

Nous y reviendrons !

Oumar Bady Diallo

Pour Africaguinee.com

Créé le 4 avril 2024 16:57

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