Coyah-KK: Des images chocs d’un « voyage au bout de l’enfer »…
COYAH-Les usagers de la route nationale numéro1 Conakry-Coyah-Kindia-Mamou traversent des difficultés énormes en cette saison des pluies. Les points critiques sont nombreux sur cette voie dont les travaux de construction ont débuté il y a plus d'un an.
La réalisation des travaux a été financée à plus de 327 millions $ dans le cadre de l'accord cadre chinois. Mais circuler sur cette route où le trafic est l'un des plus denses de toutes les voiries du pays, ressemble à "un voyage au bout de l'enfer".
Pour le voyageur qui quitte Conakry pour l'intérieur du pays, le calvaire commence à Coyah, une ville proche de Conakry, la capitale. De la sortie de cette ville jusqu'au pont KK, c'est l'enfer le plus absolu. La dégradation de la route avec des nids de poules, ajoutée à l'indiscipline de certains chauffeurs offre un spectacle hors du commun. De part et d'autre, il y a un enchevêtrement de véhicules. Ce qui crée un blocus énorme.
Ce mercredi matin, des milliers de véhicules sont bloqués entre Maneah et Kaka. Certains voyageurs, y ont d’ailleurs passé la nuit sur ce tronçon. Le mauvais état de la route et les nombreuses pannes de camions remorques, sont les principales causes de ces embouteillages. Sur place, des agents essaient tant bien que mal à régler la circulation. Mais la tâche n'est pas si aisée. Ne sachant que faire, les passagers jouent la carte de la résignation. Plusieurs chauffeurs pointent du doigt un camion transportant de la bière qui s’est renversé au bord de la route non loin de Kaka en quittant Coyah.
Chauffeurs et passagers sont entre colère et angoisse. Ils appellent l’Etat guinéen à revoir l’état de cette route qui est indispensable. C’est le cas de maitre Billo Barry chauffeur de camion remorque.
« Depuis hier nuit on est là. On vient de Conakry et on se rend à Kankan. Mais vraiment c’est une déception. C’est triste pour notre pays. On demande à l’état de revoir cette route-là. Tous ceux qui viennent de la Guinée forestière, de la haute et moyenne Guinée passent par là. Donc c’est la route la plus pratiquée du pays », dénonce ce chauffeur.
Cette passagère qui a quitté Labé vient à Conakry pour le décès de sa mère. Elle comptait assister à la levée du corps. Mais cette situation complique son rêve malgré qu’elle ait bougé à temps.
« Je venais assister aux funérailles de ma mère qui est décédée hier soir. J’ai bougé de Labé à 21h. On est arrivée ici ce matin-là. On a trouvé que la circulation était coupée à Yombokouré. Difficilement on a eu l’accès. On est arrivé à ce niveau aussi on a trouvé la même chose. Je n’ai plus d’espoir pour assister à la levée du corps qui est prévue à 14h. Je m’en remets à Dieu. Je ne vais plus revoir ma mère », a lancé Madame Diallo Asmaou en fondant en larmes.
Ce blocus perturbe régulièrement les affaires de certaines personnes. Surtout ceux qui transportent des légumes à Conakry ou d'autres aliments et produits périssables. C'est ce que dénonce Hadja Salimatou Barry.
« Les aliments qu’on transportent ne doivent pas faire des jours en route. Sinon on va perdre. C’est des aliments qui pourrissent vite. Nous, on a acheté tout cela. Si on ne revend pas comment on va faire ? Je viens de Timbi Madina comme ça. Et là, c’est compliqué vraiment », affirme la vieille.
Depuis Kaka, Habib Samaké
Pour Africaguinee.com
Créé le 19 août 2020 14:40Nous vous proposons aussi
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