Conakry : Immersion dans l’enfer des déguerpis de Dar Es Salam…

L'enfer des victimes du déguerpissement de Dar Es Salam

CONAKRY- L’émotion est toujours grande à Dar-es-salam où le Gouvernement a entamé depuis le jeudi 23 mai, une opération de déguerpissement des citoyens installés aux abords de la décharge.

200 familles sont concernées par cette opération. Il y a deux ans, neuf personnes avaient péri dans un éboulement d’ordures dans ce quartier. Les autorités qui hésitaient jusque-là ont décidé de déguerpir les occupants, après le récent drame de Dabondy 3 où cinq enfants ont été tués.

Alors qu’une veille a déjà succombé d'une crise suite à la démolition de sa maison, le processus se poursuivra ce lundi après un petit temps de répit.

Sous les regards impuissants, Aissatou Bella Camara, mère de famille  observe les pelleteuses qui détruisent sa maison. L'amertume se lit sur son visage. Elle confie qu’elle a vécu là pendant plus de 40 ans avec sa famille.

Mère de 5 enfants elle a assisté impuissante  à la destruction de sa maison à l’absence de son mari qui selon elle est en voyage. Elle tente de récupérer le reste de ses biens  dans les décombres.

 « Pendant le mois de Ramadan on a détruit ma maison. Aujourd’hui, je n’ai pas où habiter et je ne sais pas où aller ? J’ai 5 enfants et nous vivons ici depuis plus de 40 ans. On a détruit notre maison, ils ne nous ont pas dédommagés, même les 20 millions qu’on nous avait promis, ils ont refusé de nous donner. Je suis en jeûne comme ça. En tant que musulmane le gouvernement devrait avoir pitié de nous. On ne sait pas quoi faire ? », sanglote Dame Aissatou Bella Camara.

De l’autre bout des décombres, un voisin d’Aissatou Bella est tombé en syncope après avoir vu son domicile réduit en poussière en un claquement de doigts. Il s’est retrouvé quelques minutes plus tard grâce à l’aide de ses proches.

Quelques mètres de là, une nourrice, assise à même le sol, pleure incapable d’articuler un mot. Selon sa voisine, elle a perdu sa maison et ne sait où aller et comment faire ?

Un peu plus loin, des bombes de gaz lacrymogènes sont jetées par les forces de l’ordre pour  raisonner des jeunes qui s’opposent à ce déguerpissement.

Et parfois le malheur des uns fait le bonheur des autres. Sur les décombres, on constate des jeunes en train de déterrer des  fers  à béton, des fils de courant électrique qu’ils vont revendre pour gagner un peu d’argent. Un mercantilisme démesuré qui n’est pas du goût des victimes.

Le Gouvernement a suspendu les opérations jusqu’à demain lundi pour permettre aux populations concernées de plier le peu de bagages  qui leur reste.

A suivre…

Un reportage Bah Aissatou

 Pour Africaguinee.com

Tél : (00224) 655 31 11 14

Créé le 26 mai 2019 16:26

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