Création de la nouvelle compagnie aérienne, cas de l’aéroport de Conakry : Les confidences d’Ousmane Gaoual Diallo…

CONAKRY-Où en est-on dans le processus de création de la nouvelle compagnie aérienne ? La flotte sera composée de combien d’appareils ? A quel niveau se situe les travaux d’extension et de modernisation de l’aéroport de Conakry ? Comment améliorer le transport terrestre ? Dans cet autre volet de l’interview qu’il nous a accordée, Ousmane Gaoual Diallo dit tout. Explications.

 

AFRICAGUINEE.COM : il y a environ un mois vous preniez la tête du Ministère des Transports. Parlez-nous de l’état des lieux que vous avez hérité ?

OUSMANE GAOUAL DIALLO : C’est un secteur assez stratégique pour notre pays parce qu’il regroupe le transport terrestre, le transport minier à travers les ports et le transport aérien. De bonnes perspectives sont dans les tuyaux. Le département regroupe beaucoup d’EPA (établissement public à caractère administratif) et beaucoup d’entreprises qui impactent solidement l’économie de notre pays. Nous sommes arrivés dans un département qui venait tout juste de se séparer du ministère des infrastructures.

J’ai hérité aussi un dossier très bien construit avec des projets qui sont dans les tuyaux sont très bien structurés, nous allons donner corps à tous projets-là, les amplifier et les étendre dans d’autres secteurs, faire en sorte que le métier du secteur des transports continue à se moderniser, à se professionnaliser. Qu’il s’agisse du transport urbain que des marchandises pour plus de sécurité à la mobilité à nos concitoyens pour garantir aussi l’accès à la sécurité des sites aéroportuaires et l’aéroport de Conakry qui attend un véritable projet de revalorisation.

A votre prise de fonction vous avez promis la poursuite des efforts pour doter la Guinée d’une compagnie aérienne mais aussi la finalisation du chantier d’extension de l’aéroport de Conakry. Où est-ce qu’on en est sur ces deux dossiers spécifiques ?

Pour ce qu’il y ait du secteur aérien, il y a des études qui sont en cours pour l’acquisition des équipements et il y a des projets de modernisation et d’extension des aéroports régionaux (Kankan, Faranah, Nzérékoré te Labé) qui sont en cours de construction avec un bouclage financier. En clair, les travaux ont été lancés et sont en cours d’exécution. Et puis il y a l’aéroport de Boké et celui de Kérouané qui vont être construits, modernisés et étendus pour accueillir des avions beaucoup plus importants. Tous ces aéroports peuvent servir d’aéroport de dégagement pour les pays voisins. L’aéroport de Kankan pourra servir de relais à l’aéroport de Bamako, celui de Labé pourra servir celui de Guinée Bissau, celui de Nzérékoré pourrait servir avec Monrovia. Donc, il y a des aéroports qui sont stratégiquement bien placés.

La deuxième phase de ce projet est de travailler avec les opérateurs pour pouvoir accueillir des avions pour le trafic intérieur. Des ATR (Avions de transport régional) sont dans notre esprit pour pouvoir accueillir ces avions. Il s’agit de deux ou trois appareils et les discussions sont très avancées avec deux sociétés. Il faut savoir déjà qu’il y a une vingtaine d’avions qui sont en Guinée qui sont les propriétés des Guinéens. Il y a aussi des sociétés minières qui ont des avions, des petits avions qui leur permettent de se déplacer avec 19 et 40 places. Il faut travailler pour organiser tout ça et mettre dans une compagnie aérienne pour que l’on puisse garantir le trafic à l’intérieur du pays.

Les travaux sont en d’être accélérés de ce point de vue-là. Et puis, il y aura quelqu’un qui viendra apporter ces ATR qui ont une capacité de transport de 70 personnes mais aussi la possibilité de faire la rotation entre les aéroports dans les 24 heures, s’il y a une heure au maximum entre les aéroports en Guinée. Pour ça, nous avons trois partenaires importants, je dois conduire une mission pour aller visiter ces avions-là et pouvoir avancer un peu plus sur l’accord qui va permettre la création de cette compagnie.

Le deuxième point c’est l’acquisition des gros porteurs. On a deux pistes. Ces avions vont rallier Conakry et certaines capitales, Dakar, Paris, New-York, Luanda… ça permettrait aussi de couvrir les besoins en termes de transport de pèlerins aussi bien que pour la Guinée et certains pays voisins avec lesquels on pourrait développer des accords. Le business plan est en train d’être conçu. Il y en a déjà un, on travaille pour la consolidation de ce processus-là pour nous permettre la mobilisation de ressources financières. Ce qu’il faut savoir, nous, nos préférences vont dans l’encouragement au développement d’une entreprise privée dans laquelle l’Etat aura des participations pour pouvoir en faire sorte que le secteur puisse répondre aux exigences du monde concurrentiel qui est l’aéronautique avec les critères, modalités et de sécurité. Donc, nous travaillons dans ce sens-là. Il y a déjà des manifestations d’intérêt en boucle que nous examinons tranquillement.

Quant à l’aéroport international Ahmed Sékou Touré de Conakry, il y a des travaux d’une première phase qui sont exécutés à 60 ou 70%. Ça veut dire que tous les bâtiments actuels qui hébergent des entreprises ou des sociétés, des structures dans les parages de l’aéroport vont être démolis d’ici à janvier, probablement en fin d’année et les sociétés-là vont déménager dans les nouvelles installations dont les travaux sont déjà à 70% d’exécution. C’est notamment le fret, le pavions présidentiel, la Sogeac, la Douane et autres vont déménager, parce que les bâtiments sont sortis de terre.

La deuxième phase est l’extension de l’aéroport. Les négociations sont ouvertes. Vers le 15 de ce mois, on va effectuer un déplacement pour aller continuer ces négociations et passer sous le contrat de concession qui va être fait pour qu’il y ait pacte d’actionnaires, des gens qui vont apporter les ressources avec bien entendu la participation de l’Etat avec une minorité de blocage pour pouvoir orienter les stratégies du développement de l’aéroport.

Aujourd’hui, l’aéroport de Conakry c’est à peu près 500 milles personnes par an que nous accueillons, l’objectif c’est de l’étendre pour qu’il y ait une capacité d’accueil de 4 millions de passagers, l’année. Surtout avec le développement du minerai de fer de Simandou, avec l’arrivée massive des investisseurs dans le secteur minier, il y a une vingtaine de ports miniers dans le pays. Il faut continuer à améliorer à la fois l’aéroport de Conakry mais aussi le déplacement de ces milliers d’utilisateurs des avions entre Conakry et les autres villes minières du pays. Il faut offrir le service déplacement intérieur. C’est pour ça que ces projets-là doivent être accélérés, pour qu’au premier semestre de l’année à venir, qu’on puisse dire bravo.

Parlant de la compagnie nationale aérienne, on pourrait s’attendre à une flotte de combien d’appareils ?

Le nombre d’avions dépend des destinations. Un avion, il n’est rentable que lorsqu’il vole tout le temps. Il ne peut pas rester une semaine à attendre. Il faut que l’avion soit dans les airs tout le temps. Si vous prenez deux avions, des gros porteurs et que vous arrivez à faire trois rotations Conakry-Paris et peut-être deux rotations Conakry-New York, après si vous avez d’autres destinations africaines pour pouvoir rentabiliser, ça serait déjà très bien. Si vous mettez en ligne dix avions et que vous n’avez pas les destinations pour ça, ce serait une catastrophe. Il faut augmenter le nombre d’avion au fur à mesure que les destinations arrivent et que la clientèle augmente.

Dans un premier temps, ça sera entre un et deux avions pour les gros porteurs, et entre un ou deux avions pour les ATR. Il faut aller tout doucement, et au fur à mesure que la clientèle va augmenter, essayer d’accroître. Je serai même allé pour un avion qui va faire la rotation Conakry-Paris trois fois et New et autres. Mais, c’est raisonnable d’avoir deux avions pour une question stratégique, si un jour il y a besoin de déplacement de l’équipe nationale et qu’on est obligés de louer un avion et de l’autre côté, il faut maintenir le trafic ça va se faire sans causer des dommages aux passagers. En général, il faut compter quatre avions. Mais, les ATR sont déjà disponibles en Guinée, il faut maintenant formaliser la compagnie, travailler et mettre tout ça en harmonie (…).

Quelles sont vos perspectives en matière de transport terrestre ?

Pour ce secteur, il y a le projet de relancer le transport urbain. Il y a eu plusieurs tentatives qui se sont soldées par des échecs dans le passé à cause de certains facteurs : une défaillance dans la gouvernance financière ou autre. Mais ce que nous avons fait, après les études de faisabilité, nous avons acquis, le premier contrat qui a été signé. C’est un contrat d’acquisition de 50 bus et les 50 autres bus vont être livrés au mois d’août. Là aussi nous travaillons en vue de faire des concessions de gestion pour trouver une entreprise privée qui est capable d’offrir des services aux populations à des prix raisonnables et qui seront évalués par l’Etat. Alors, il y a des offres sur la table, nous avons des compagnies qui se proposent d’être des partenaires à nous. Nous mettons dans le marché 100 bus, la compagnie aussi 100 bus. Mais, elle prend la responsabilité de la gestion.

Nous sommes très intéressés par ça d’autant mieux qu’il est prêt à acquérir les bus dans les mêmes sociétés que nous achetons. Ça permettrait d’ouvrir à la fois le transport urbain une flotte d’environ 180 bus, et puis à l’intérieur du pays environs 20 bus pour desservir des axes actuellement définis : c’est Conakry-Mamou, Labé et Siguiri, puis Conakry-Boké et Conakry et Forécariah. C’est pour le moment les axes privilégiés. Et puis au fur à mesure on va évoluer.

Après cela, il y a un projet de modernisation des taxis, de transport individuel. Il faut passer par un régime de licence, nous sommes en train de travailler sur la législation pour permettre aux gens d’acquérir des licences, et puis encourager la création des GIE (groupement d’intérêt économique). Nous avons des discussions qui sont ouvertes dans ce sens avec des partenaires financiers dans le but de mobiliser 3 000 taxis nouveaux. C’est des taxis qu’on va commander et que les banques vont prêter aux propriétaires. L’Etat ne va pas les distribuer mais il va offrir les garanties nécessaires à l’achat et ce modèle de taxi pour faire en sorte que quand vous avez votre taxi, c’est un investissement dans une plateforme … C’est un modèle qui existe chez des pays voisins. Donc on va organiser le syndicat, la population à se regrouper en GIE. C’est un modèle de transport urbain, moderne et sécurisé qui va créer de l’emploi pour soulager les populations…

Merci de suivre la suite de l’entretien sur la vidéo ci-dessous.

A suivre !

Entretien réalisé par Sayon Camara et Boubacar 1 Diallo 

Pour Africaguinee.com.

Créé le 17 avril 2024 12:06

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