Carnet de voyage : « Ne sais-tu pas que les terroristes sont en Guinée ? Envoie l’argent, sinon je te fous dehors… »

COYAH- Les autorités de la transition semblent avoir pris des dispositions particulières depuis l’annonce de la présence des terroristes en Guinée. Sur la route nationale numéro 1, agents de police, douanes et gendarmes sont fortement présents pour un contrôle  » strict  » des voyageurs. Mais derrière cette rigueur imposée pour la sécurité du pays, l’on découvre également une réalité toute autre. On vous explique.

Ce samedi 02 décembre 2023, nous bougeons de Conakry pour l’intérieur du pays. Notre chauffeur décide d’emprunter la route Nationale Numéro 1 Conakry-Mamou. Là, le dispositif sécuritaire est un peu particulier. Agents de la police, de la gendarmerie ou encore des douanes sont présents. A quelques endroits, on y voit des militaires. C’est la raz campagne.

Les agents de ces différents corps procèdent à un contrôle ‘systématique’ des passagers. Est-ce pour détecter des éléments présumés membres d’un groupe terroriste ou de racketter ceux qui n’ont pas de carte d’identité ? Voyons.

Dans notre véhicule, certains passagers n’ont malheureusement pas le précieux sésame (un document d’identité). Il y en parmi eux qui ne sont pas de nationalité guinéenne. Mais tous sont verbalisés au paiement d’un montant pour défaut de carte.

Notre constat commence à partir du pont KK, dans la préfecture de Coyah. Là, un barrage est installé. Des gendarmes et des militaires sont présents. Ils sont armés. Mais ce sont les gendarmes qui procèdent au contrôle. A ce niveau, ils affichent un certain professionnalisme. Ils invitent les passagers à leur bureau pour l’identification des détenteurs de la pièce d’identité nationale.

Dans notre véhicule, les détenteurs de cartes se voient restituer les leurs sans difficultés. Ce qui n’est pas le cas chez nos voisins qui n’ont pas le sésame. On leur demande de payer chacun 10 000 Gnf. Ils s’exécutent pour nous faciliter le passage. Le chauffeur, lui, on lui demande juste les frais de levée du barrage. La « petite corruption » a encore de beaux jours sur nos routes.

Nous continuons le chemin. Quelques minutes plus tard, nous voilà dans la sous-préfecture de Kouria. Un autre barrage à franchir. A cet endroit, nous remarquons une présence de gendarmes et de douaniers. Pour la douane, une dame est juste venue tendre la main au chauffeur. Ce dernier dépose un billet de 10 000 Gnf dans sa main. Ils sont quittes. Pour ce corps, l’affaire est réglée.

Puis un autre gendarme se pointe. Lui, il est venu vérifier les détenteurs de pièces d’identité. Après vérification, il constate qu’il y a des non-guinéens sans carte d’identité dans le véhicule. Là l’arrangement c’est 10 000 Gnf sans discussions aucune. Mais parmi ces étrangers sans cartes d’identité, l’un essaye de jouer au malin dans l’optique de ne pas payer le montant réclamé. Une attitude qui agace l’agent contrôleur. Soudain, l’affaire de la présence des terroristes en Guinée est soulevée.

 » Toi qui es assis derrière là tu n’es pas guinéen et tu ne veux pas payer. Qui es-tu d’ailleurs ? Ne sais-tu pas que les terroristes sont rentrés en Guinée ? », lui questionne l’agent, l’air très au sérieux.

Ne comprenant pas visiblement la gravité de son attitude vis-à-vis du gendarme, le passager essaie de plaider. Agacé, l’agent contrôleur insiste sur la présence terroriste sur le territoire guinéen.

« Ne joue pas avec moi. Les terroristes sont en Guinée. Ils sont déjà en Haute Guinée, à Siguiri. Il faut arrêter de jouer avec moi. Si tu n’es pas prêt à payer, je te fais descendre du véhicule à partir de là. La sécurité du pays est menacée et tu veux jouer avec moi ? Envoie l’argent, sinon je te fous dehors« , menace l’agent.

Là, même le chauffeur a senti la détermination de l’agent pour l’argent. Il décide de jouer au médiateur en demandant à son passager de payer. Ce dernier, dans un sourire  » forcé  » finit par s’exécuter. Le barrage est aussitôt levé. Le voyage se poursuit.

A certains barrages, le chauffeur tend juste la main avec un billet de banque à l’agent contrôleur pour avoir la voie libre. Est-ce une attitude anormale mais normalisée ? Ceci fera l’objet d’un autre constat.

Carnet de voyage

Siddy Koundara Diallo 

Pour Africaguinee.com 

Créé le 3 décembre 2023 16:20

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