UFDG : Ousmane Gaoual Diallo lâche « une bombe »…

CONAKRY-« Ils sont tous illégitimes… ».  C’est une « bombe » que vient de lâcher Ousmane Gaoual Diallo contre le Directoire actuel de la formation politique dirigée par Cellou Dalein Diallo ! Le ministre des Postes et Télécommunications remet désormais en cause la légitimité de toutes les instances du parti UFDG, qui selon lui, les mandats sont caducs depuis près de trois ans. Alors qu’il est exclu depuis un an, l’ancien député uninominal de Gaoual conteste la légalité de la décision. Il n’exclut pas de saisir la justice pour être rétabli dans ses droits.

AFRICAGUINEE.COM : Vous avez manifesté le désir de briguer la présidence du parti UFDG. Où en êtes-vous dans les préparatifs ?

OUSMANE GAOUAL DIALLO : Nous nous préparons tranquillement. Nous échangeons avec ceux qui sont habilités à prendre part au congrès. Aujourd’hui, j’entends souvent certains responsables politiques dire que nous n’avons pas de légitimité, en tant que gouvernement, qu’on n’est pas élu. Mais eux non plus. Tous les mandats de l’UFDG sont caducs depuis 2020. Personne n’a plus de légitimité. Même pas une légitimité renouvelée par une instance du parti. Donc, cette illégitimité s’impose à leur niveau aussi. Et c’est très important. Cela veut dire qu’aujourd’hui, vous n’avez pas de fédération légitime, vous n’avez pas de section légitime, vous n’avez pas de président légitime, vous n’avez pas de conseiller politique légitime. Toutes les instances, et les mandats sont arrivés à échéance. Et il n’y a pas d’acte possible pour prolonger leur mandat, sauf par le congrès.

Donc, il faut inviter les gens à cette forme de démocratie interne, rechercher sa légitimité, se questionner et que ce soit dans la transparence (…). Ces types de débat ne feront que de donner d’éducation à nos populations. Vous imaginez l’élection à la présidence de l’UFDG, avec des débats organisés dans les médias pour nous permettre de décliner nos projets pour notre parti, nos projets pour notre pays, nos ambitions respectives et que ce débat se fasse sur plusieurs médias interposés, c’est une formidable école d’éducation démocratique, et que l’élection se passe dans la transparence, et qu’après, gagnant et perdant puisse continuer à vivre dans le même parti. Ce qui est formidable.

C’est une leçon de démocratie qu’il faut encourager. C’est à ça que j’invite le président de l’UFDG. Il faut qu’on sorte de l’accaparement des leviers de pouvoir dans les partis politiques. C’est-à-dire on refuse la démocratie dans les partis. Cela ne marche pas. Il faut vivre en tant que démocrate et faire vivre la démocratie pour donner de l’espoir à tes concitoyens attentionnés aux textes fondateurs

Si vous voyez un leader politique qui piétine les textes de son parti, c’est un potentiel candidat de modification constitutionnelle. Il y a un parallèle entre les deux. Il faut sacraliser les textes de gouvernance des partis pour donner l’espoir au pays que les textes fondateurs sont consacrés. Aujourd’hui, on ne peut pas dire qu’il y a dans la classe politique des gens qui sont très attentionnés à ce sujet-là. Mais il faut les éduquer à le faire parce que cela fait partie des devoirs des partis, l’éducation démocratique et l’éducation civique de leurs militants.

Vous avez tout de même un obstacle majeur devant vous. L’UFDG dit que vous êtes exclu. Comment est-ce que ça pourrait être possible pour vous de candidater ?

L’UFDG n’a pas dit ça. Le président du parti a dit ça, il n’a parlé au nom d’aucune instance. Il a parlé seul. ll n’y a aucun responsable qui défend cette décision…

Non, on voit et on entend des dirigeants du parti dire ça…

Non c’est un petit groupe qui parle de ça. Le parti, ce n’est pas comme ça. Le parti, c’est le bureau national, c’est le conseil politique… Ce sont ceux-là, qui sont le bureau exécutif national, qui est l’instance dirigeante du parti. Le conseil politique, c’est l’outil d’exécution des décisions du bureau national. Vous croyez que le président de la République en Guinée peut décider de voter des lois seul ? Non. C’est une prérogative qui est réservée au CNT et au parlement. Donc, si vous faites des actes en tant que président de la République qui sont contraires à vos prérogatives, ces actes sont caducs, ils n’ont aucune incidence. Il y a ce qui est dévolu au président et il y a ce qui est dévolu aux instances du pays.

En ce qui concerne l’UFDG, c’est une question qui est dévolue au bureau national. C’est lui qui doit être convoqué et puis, qui doit être suivi d’un jugement. On ne peut pas condamner quelqu’un sans le juger, c’est le principe de la démocratie. Quand quelqu’un est accusé de quelque chose, il faut le convoquer, le mettre en accusation, et lui donner la possibilité de se défendre. Ensuite, laisser la latitude au bureau national de décider. Cette procédure n’a pas été respectée. Une décision unilatérale d’un homme quelque soit sa position dans le parti, ce n’est pas une décision du parti.

Vous envisagez l’attaquer ?

Ce n’est pas exclu, absolument ! Mais j’ai le temps. Si on devait en découdre par-là, je passerais par la justice. Je ne me laisserai pas marcher sur les pieds et il (Cellou Dalein Diallo, ndlr) le sait. Il sait que sa décision est illégale. A part son cabinet, le président de l’UFDG ne peut même pas nommer des gens dans le parti à plus forte raison exclure quelqu’un. Je le vois nommer des gens, membre du conseil politique, membre du bureau exécutif alors qu’il n’a pas le pouvoir de nommer. Le président de l’UFDG n’a aucun pouvoir de nomination. Sauf les cinq membres de son cabinet. Mais nous voyons aujourd’hui, dès qu’il est content de quelqu’un, il le nomme. Or, pour nommer des gens, il y a des procédures et des textes qu’il faut absolument se conformer. Lorsque vous dirigez une organisation et vous n’êtes pas en mesure de vous soumettre aux prescriptions de ses textes, c’est compliqué pour l’avenir.

Votre dernier message ?

Nous disons que notre pays est dans une très bonne trajectoire. La transition guinéenne permettra sans aucun doute, de réconcilier les guinéens avec l’Etat et de montrer aux guinéens qu’un État responsable est capable d’accélérer le développement de ce pays, en orientant bien ses ressources qui sont immenses. Et ça, c’est une des choses que nous avons démontrées et qu’il est capable aussi de traiter les citoyens de la meilleure des manières possibles. C’est ce que nous essayons de faire. Renforcer la confiance entre les citoyens et l’Etat.

Permettre un meilleur exercice de liberté publique, ça c’est très bien pour notre pays. Nous allons continuer à travailler dans ce sens en écoutant les critiques même les plus infondées, parce que toujours dans une critique, il y a une leçon à tirer et c’est fondamental pour nous. Et puis à exporter tout le monde à dire que, lorsque vous donnez la parole à quelqu’un, vous devez être prêt à admettre qu’il puisse dire quelque chose qui est divergente par rapport à ce que vous pensez. C’est cela la liberté de l’Homme finalement. Donc il faut faire attention à tout ça. La Guinée c’est un produit qui nous appartient à tous. Il n’y a pas de privilégiés ou de méprisés. Notre société est à construire.

Fin !

Interview réalisée par Diallo Boubacar

Pour Africaguinee.com

Créé le 7 août 2023 10:27

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