Témoignage choc de B.A : « Comment mon ami de confiance m’a arnaqué 50 millions Gnf…»

Image d'illustration

B.A est diplômé en finance à l’Université Julius Nyéréré de Kankan en 2008. Depuis, il évoluait dans des sociétés de gardiennage à Conakry avant de se lancer dans l’entreprenariat notamment l’aviculture. Ainsi, il s’est créé une ferme avicole à Coyah. Mais le destin a été cruel pour lui. Une épidémie de grippe aviaire a ravagé toutes ses volailles. Suite à ce malheur, un ami de confiance de B A, avec qui il avait passé plusieurs années dans les services de gardiennage à Conakry l’appelle. De Bamako où il réside, cet ami lui propose un emploi garanti et bien rémunéré dans une entreprise. Grâce à ce lobbying, B.A se lance dans une aventure ambiguë qui lui coûtera de la quinine. Selon ses explications, il (BA) a dépensé au moins 50.000.000 Gnf dans cette affaire sans jamais voir le bout du tunnel. Il se sent arnaqué par son propre ami, à travers l’entreprise Infinity, censée être son nouvel employeur, au Mali.

Départ pour Bamako

« J’ai quitté ici le 12 août 2022 pour Bamako. C’est un ami qui m’avait appelé comme il savait que je ne travaillais pas. J’étais aviculteur à Coyah…malheureusement, une épidémie a ravagé ma ferme. C’est en ce moment que mon ami m’as dit qu’il va tenter de trouver du boulot pour moi. Il m’avait dit que de là où il était, ils étaient bien payés. Il m’avait dit qu’il allait tenter de communiquer avec les relations qu’il avait au niveau des ressources humaines. Je devais envoyer la copie de ma carte d’identité, 4 photos et la copie de mon diplôme pour tenter la chance pour moi. Il m’a dit qu’il fallait faire un arrangement car si je suis retenu, l’entreprise allait prendre en charge le logement, les frais de déplacement, l’eau, l’électricité et une l’assurance. Ensuite, elle va m’ouvrir un compte. Quand il me l’avait dit, je n’avais pas cherché à comprendre puisque c’est un ami en qui je portais beaucoup confiance. Tout le temps que nous avions passé ensemble dans la société de gardiennage, c’est quelqu’un qui était confiant. Donc j’ai directement informé ma femme, mon papa, qui m’ont aussi encouragé. Quelques jours après, il m’appelle pour me dire que j’ai été retenu et que je dois me présenter le 15 août au bureau pour un entretien d’embauche. Mais en partant d’aller avec 200.000FCFA pour les frais d’arrangement, les papiers et tout ».

Arrivée à Bamako et début de la mésaventure

« Quand je suis arrivé là-bas, il était avec un autre ami, avec qui on travaillait dans la même société de gardiennage en Guinée. Ils m’ont conduit dans un lieu bien aménagé, ils ont dit que c’est le bureau de l’entreprise. Ils m’ont dit que l’entreprise est basée à Ségou, ils ont décentralisé ici pour ne pas fatiguer les gens. J’ai payé un montant de 150.000FCFA. Ils m’ont dit que pour la place qui est déjà négociée pour moi, je dois payer 600.000FCFA. Je lui ai dit ce n’est pas ce qui m’a été dit. Il m’a dit qu’au bout d’un ou deux mois même si je prends ça avec quelqu’un je peux rembourser. Il m’a fait un plan de financement en me disant : Tous ceux qui peuvent te donner 50.000, tu fais leur liste, 100.000, 500.000, 1.000.000 ainsi de suite. Ce qui fut fait. J’ai pu collecter les 600.000FCFA. Ils m’ont dit de venir le lundi pour aller au travail. Le lundi je suis venu dans le même bureau avec mon ami, plus celui qui lui a fait venir aussi, qui est son leader. Ils m’ont présenté le plan. En me disant qu’en réalité, on t’a appelé pour un travail, mais nous travaillons avec la société Q Net. Mais qui, elle aussi rapporte de la même façon que toutes les autres activités professionnelles reconnues. Je leur ai dit que moi je ne suis pas venu pour ça, on m’a dit de venir travailler dans une entreprise qui est M3. Ils m’ont dit non, ça c’est la stratégie mais quand tu essaies de comprendre, au bout de 6 mois que tu vas commencer toi-même à gagner de l’argent, tu ne vas plus dépendre de quelqu’un. Je lui ai demandé par quel moyen ? Ils m’ont dit que la société QNet vend des produits.

Des montres de luxe, des chaînes, des produits de santé, mais maintenant une partie uniquement dans le cadre du voyage. Je lui ai dit que j’étais dans le cadre du voyage parce que je devais continuer mes études. J’avais un programme à Conakry avec un partenaire financier qui étaient là en train de m’aider pour aller au Canada. Il m’a dit qu’à travers la société, je peux me lancer dans ce programme et aller continuer mes études au Canada ou aux Etats-Unis. Il m’a dit que l’entreprise est aussi en collaboration avec des universités Suisses en même temps que je pouvais continuer là-bas.

C’est à travers cet argument que j’ai été motivé. Maintenant ils m’ont dit, pour que je puisse accomplir cela, il faut que je vende 2 produits à 2 partenaires de travail. Et aider encore ces deux-là à vendre leurs deux produits avant de devenir un commissionnaire. C’est à ce niveau que, j’ai la liberté financière, je peux aller là où je veux. Maintenant vu ce qu’ils m’ont présenté, je leur ai dit qu’au lieu d’appeler quelqu’un pour lui vendre les produits, je préfère acheter ces produits pour que je puisse avoir mon trafic center, et avoir mon propre réseau de vente. J’ai aussi injecté un million de francs Cfa. Chaque produit traite différentes maladies selon leurs explications. On me dit qu’à la fin de chaque année, ils vont rémunérer les différents comptes. Moi je suis allé au mois d’août.

Donc il fallait que j’attende jusqu’au mois de janvier, pour pouvoir récupérer mon compte. Maintenant les frais de traitement des comptes, c’est 30 dollars. Ils m’ont fait payer encore ce montant. Pour le manger quand vous venez, l’argent que vous avez, pour vous empêcher de marcher, ils vont vous dire de leur donner l’argent parce que vous ne connaissez pas la monnaie. Et c’est un ami de confiance donc tout ce qu’il va vous dire, vous n’allez jamais imaginer qu’il peut faire des trucs comme ça. Moi quand je suis allé, mon argent je l’avais sur moi. Le matin on sort on mange. Ils m’ont dit que comme déjà nous sommes nombreux, que chacun contribue chaque jour 500 ou 1000 francs pour préparer à manger. On fait ça pour vous jusqu’au moment où vous allez finir de payer les 600.000FCFA. Maintenant sur les 600.000FCFA, les 100.000, ça c’est pour le suivi, pour que tu puisses bien manger durant un ou deux mois, pensant que dans deux mois tu vas aussi avoir deux personnes. Mais au début tu ne pourras jamais comprendre ».

Arrivé des deux frères de B.A à Bamako

« Quand le mois de janvier est arrivé, j’ai demandé mon reçu pour pouvoir récupérer mon compte. Ils m’ont dit d’attendre parce que selon eux mon reçu a un problème. Je leur ai dit que je leur donne un mois, ils vont faire tout leur maximum, pour que je puisse avoir mon compte. Ils me disent que pour que je puisse avoir mon compte, il faut que j’aie 3000 BV ( à gauche et 3000 BV à droite. Là, j’ai un réseau, parce que l’achat que j’ai effectué il faut que des personnes soient là pour pouvoir développer le réseau. Ils m’ont dit comme ça au lieu de partager ça avec des inconnus, pourquoi ne pas faire venir mon frère, comme je suis dans le cadre du voyage, il va développer le compte. C’est en ce moment que j’ai fait venir mon jeune frère. J’ai acheté un produit pour lui, ça fait 5 produits. Lui, il est resté à gauche. J’ai fait venir un autre frère, j’ai acheté encore un autre produit pour lui. Juste parce qu’ils m’ont fait croire que quand j’ai mon trafic center, je peux me lancer dans le cadre du voyage ».

Début des ennuis et de la révolte

« Quand j’ai insisté, c’est devenu quelque chose de sérieux, c’est là que j’ai compris qu’en réalité, tout l’argent que j’ai payé, l’entreprise QNet n’a jamais reçu ce montant. Dans le compte, le trafic center, c’est seulement mon nom, mais aucun produit n’a été validé en mon nom. Aucune commission non plus. Finalement celui qui m’a envoyé là-bas, je l’ai pris au collet et lui ai demandé de voir mon reçu pour connaître réellement ce que j’ai dans mon compte et comment ça fonctionne. C’est là que j’ai compris que c’était du faux.

J’ai trouvé des gens là-bas qui ont fait 6 mois, un an, deux ans. Mais toutes ces personnes ne savaient pas aussi que c’était du faux. Eux ils n’ont pas eu l’audace de leur demander. Il y avait 47 personnes mais personne n’a osé demander. Quand j’ai commencé à avoir des difficultés avec des gens, la perturbation a commencé. Quand ils ont compris que je pouvais démoraliser les autres, ils ont voulu m’enlever dans le bâtiment. Ils ont acheté un lit pour moi pour ne pas attirer l’attention des autres. Ils ont commencé à me mettre dans des conditions. J’ai refusé en leur disant que je ne vais jamais accepter de mentir aux gens puisqu’eux ils m’ont menti. J’ai été véridique avec mes collègues et je leur ai dit la vérité.  C’est en ce moment que ça a commencé à pagayer et la révolution a commencé. Le lendemain, toutes les personnes présentes se sont dirigées vers le bureau qu’ils ont gâté. Ils sont venus dire que c’est moi qui ai occasionné cette révolte. Ils ont porté plainte contre moi dans un commissariat de la place où j’ai passé 5 jours avec 8 autres personnes.

Nous avons payé chacun 20.000FCFA pour recouvrer notre liberté. Pour moi, ces autorités étaient complices. Parce que quand j’ai découvert que c’était du faux, j’ai été le premier à porter plainte, mais ils m’ont dit de payer 10.000FCFA et pour pouvoir localiser le numéro du responsable du bâtiment, il faut que je paye encore. J’ai payé cet argent. Et son ami qui était là-bas, quand j’ai mis mains sur lui, nous l’avons envoyé au commissariat, ils n’ont pas voulu le retenir, finalement ils l’ont relâché. J’ai repris le monsieur, finalement il a dit qu’il s’engage à me restituer l’argent mais à condition de ne jamais dire cela aux autres. Sur les 6 achats, il m’a restitué 530.000FCFA, donc un achat. Finalement quand il a compris que j’étais là en train d’insister, il a attendu que je me déplace pour la ville, pour prendre la fuite. Le deuxième aussi a quitté Bamako pour rallier Kaye. Celui qui était intermédiaire entre les occupants du bâtiment et la représentation au bureau, lui, il était ici en Guinée. Quand je suis rentré ici, j’ai tout fait pour mettre la main sur lui. Mais je l’ai raté une fois. Maintenant là, il s’est retourné encore à Bamako parce qu’il a compris que toutes les personnes qui étaient là-bas sont maintenant rentrées en Guinée ».

Désespoir et retour en Guinée

« Depuis que je suis venu en Guinée c’était en octobre 2023, je ne fais absolument rien. Celui qui était là en train de me financer quand on m’a fait croire qu’à travers cette entreprise, les choses allaient être faciles pour moi pour pouvoir voyager, je l’avais contacté pour m’aider à faciliter cette situation. Donc c’est lui qui m’aidait à payer l’argent-là. Quand j’ai compris que c’était du faux, je n’ai jamais eu le courage de lui dire réellement ce qui s’est passé. Et lui, il a coupé tout contact avec moi. Je l’appelle il ne décroche pas. La famille ne savait réellement pas ce que j’avais traversé. Pour la première fois, j’ai appelé la grande sœur pour l’informer, elle m’a dit tu es dans un pays étranger, de ne pas créer des problèmes là-bas, d’abandonner et de rentrer. Et ce n’est pas facile, presque l’homme est rejeté par tout le monde. Vous connaissez la famille africaine. Quand il y a un problème chacun va commencer à raconter n’importe quoi et tu vas perdre la confiance même avec ceux à qui tu n’as jamais demandé service ».

SAKOUVOGUI Paul Foromo

Correspondant Régional de Africaguinee.com

A Nzérékoré.

Tél : (00224) 628 80 17 43

Créé le 18 avril 2024 18:17

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