Sidya Touré : « Il est difficile d’instituer la paix dans cette situation… » (Interview exclusive)

Sidya Touré, leader de l'UFR

CONAKRY- Que va donc faire l’Union des Forces Républicaines de Sidya Touré pour faire fléchir le camp présidentiel au sujet des élections présidentielles du 11 octobre dernier ? L’ancien Premier Ministre qui a reçu ce mardi 13 octobre 2015 des émissaires de la Communauté internationale, a livré un message. Dans cet entretien exclusif qu’il a eu à accorder à notre rédaction, l’opposant Sidya Touré revient également sur les violences survenues ces derniers jours à Conakry. Exclusif !!!

 

AFRICAGUINEE.COM : Monsieur Sidya Touré bonjour !

SIDYA TOURE : Oui bonjour !

SIDYA TOURE : Vous avez reçu ce mardi 13 octobre 2015 des représentants de la Communauté internationale. De quoi a-t-il été question lors de cet entretien ?

C’est juste une délégation qui est conduite par Amon Sayer, ancien président de la transition au Libéria, d’Ibn Chambas des Nations-Unies, de l’Organisation de la Francophonie et du PNUD. C’est pour parler de la situation actuelle, des conséquences de l’élection catastrophique que nous avons tous connue et qui est en train d’enflammer  le pays. Leur objectif comme toujours c’est de rechercher  tous  les canaux qui peuvent  mener à l’apaisement de la situation. Je leur ai indiqué qu’il est extrêmement difficile, dans la mesure où, nos compatriotes notamment les jeunes qui ont eu beaucoup  d’espoir pour ces élections, s’acheminent vers un diktat  de quelqu’un qui a décidé (…) et ce sera ainsi.

Donc à partir de là, la paix est difficile à instituer. Et si on veut trouver les chemins de la paix, il faut que chacun ait la volonté de se remettre en cause, et d’avoir  le minimum de consensus dans ce pays.  Vous ne pouvez pas avec un parti majoritaire, dicter votre volonté à l’ensemble des Guinéens par la force. Cela n’a aucun sens. Je leur ai dit qu’il est souhaitable  de rencontrer  les gens qu’il faut, pour qu’on puisse trouver des solutions à ces élections qui sont loin d’être acceptables. Voilà  ce dont on a parlé.

Comptez-vous saisir les institutions habilitées à régler les contentieux électoraux ?

Nous allons probablement le faire puisque la loi nous y autorise. Ne serait-ce que pour bien mettre ces gens face à leurs propres turpitudes. Mais en attendant nous sommes dans un débat politique, nous avons compris comment les élections se sont passées. Des instructions ont été formellement données partout, pour faire en sorte que l’UFR n’atteigne jamais 100 voix dans un bureau de vote.

A Kaloum ici, 20.000 personnes nous attendaient sur l’esplanade du palais du peuple (lors de mon retour de la campagne, ndlr) mais apparemment ils ont tous voté contre moi (rires..). Bon on a compris que ceci a été fait un peu partout. Nous avons vu aussi que ce vote-là, 30% des enveloppes étaient  indisponibles. Mieux que ça 20% des bulletins manquants ont été retrouvés le soir entre les mains des forces de l’ordre et de certains chefs de quartier. Quand on regardait aussi dans les urnes, vous avez une série de bulletins qui n’arrivaient jamais à 100. La liste d’émargement n’était pas par ordre alphabétique. Au-dessus de cela l’on constate à Conakry, Boké, Boffa, Nzérékoré qu’il y a des bulletins qui n’ont pas le même numéro de série. Donc les 20% de bulletins de vote que la CENI ne détenait pas, n’était pas perdus pour tout le monde. Voilà les raisons pour lesquelles nous avons préféré ne pas cautionner de tels actes. Donc par conséquent nous avons demandé à nos membres de se retirer des commissions de centralisation.

On annonce déjà des violences dans certains quartiers de la haute banlieue réputés favorables  à l’opposition. De doit-on pas craindre une escalade des violences ?

Moi je n’ai pas donné d’ordre de manifestation. Mais il faut faire en sorte que les guinéens ne se sentent pas frustrés.

Etes-vous solidaire de ces manifestations ?

Moi je veux que les élections soient transparentes et acceptées  par tout le monde. C’est cela l’objectif d’une élection, sinon on en fait pas.

Le camp présidentiel estime que votre déclaration de ce lundi (La non acceptation des résultats du scrutin) sonne comme un aveu d’échec ?

Chacun peut dire ce qu’il veut .Quand vous avez volé impunément des élections comme ça, le ridicule ne tue pas en Guinée. Ils devraient être plutôt morts de honte pour raconter des choses de ce genre. Un parti qui n’a même pas été capable d’organiser un meeting à Conakry, comment se fait-il que tout d’un coup ceux qui n’ont pas été à leur meeting  aient voté pour eux. Il ne faut pas qu’on raconte n’importe quoi.

Monsieur Touré merci !

Je vous en prie !

 

Entretien réalisé par  Diallo Boubacar 1 &

Bah Boubacar Loudah

Pour Africaguinee.com

Tel :  (00224) 655 31 11 12

 

Créé le 14 octobre 2015 11:27

Nous vous proposons aussi

TAGS

étiquettes:

SONOCO

TOTALENERGIES

UNICEF

LONAGUI

cbg_gif_300x300

CBG

UBA

smb-2

Consortium SMB-Winning

Annonces

Recommandé pour vous

Annonces

logo-fondation-orange_3

Avis d’appel d’offre ouvert…

mercredi, 15 mai 24 - 11:36 am