Comment faire plier la junte sur le cas Foniké et Ibrahim ? Voici ce que prépare la défense du FNDC depuis Paris…

Maître Vincent Brengarth (D) et William Bourdon (G) au milieu des deux femmes

CONAKRY-Alors que Oumar Sylla et Ibrahima Diallo croupissent en prison depuis cinq mois, la défense du front national pour la défense de la Constitution (FNDC), ne croise pas les bras. Au contraire, elle peaufine depuis Paris de nouvelles stratégies pour faire plier la junte. Dans un entretien accordé à votre quotidien en ligne, maître Vincent Brengarth a annoncé plusieurs actions en vue.

AFRICAGUINEE.COM : Aujourd'hui presque tous les leaders du FNDC ont des ennuis judiciaires. Foniké Mengué et Ibrahima Diallo sont en prison depuis plusieurs mois, d’autres sont soit sous contrôle judiciaire, soit en exil. Que faites-vous concrètement pour les sortir de ces pétrins ?

MAÎTRE VINCENT BRENGARTH : D'abord, nous sommes en train de maintenir la pression d'un point de vue judiciaire par rapport aux différentes initiatives qui ont déjà été prises. Nous sommes en contact avec les différentes juridictions notamment auprès du parquet français pour suivre le traitement des plaintes qui ont été déposées. Également, nous suivons avec attention le traitement qui est fait aussi par les organismes de l'ONU. Vous savez qu'on avait saisi le rapporteur spécial de l'ONU sur les questions des libertés d'expression et d'association. Donc, là également ça continue de notre part pour faire en sorte que ces différents signalements puissent aboutir à des décisions fortes de la part de ces différentes autorités. 

Au moment où je vous parle, nous sommes en train de réfléchir à des nouvelles initiatives judiciaires que nous allons prendre pour le FNDC et notamment des initiatives internationales. En tout cas, il est véritablement essentiel de dire que même s'il est tout à fait déplorable de constater que la situation n'a pas avancé d'un point de vue politique de façon favorable, qu'on voit que malheureusement tout le terreau d'un encrage de cette dérive autoritaire que nous avions dénoncé, il n'empêche que nous, nous avons conscience et confiance dans les institutions internationales et dans notamment les juridictions françaises pour faire en sorte que les choses avancent. Et que cette junte ait à répondre de ses actes devant les juges pénaux. 

Le FNDC doit être assuré de notre détermination. Nous y ajoutons beaucoup plus de force que nous avons non seulement de la considération pour le combat démocratique qu'ils portent, il y a aussi désormais des liens d'amitié qui se sont noués. Même s'il y a un certain nombre de choses que nous pouvions anticiper notamment par rapport à cette conservation du pouvoir, nous déplorons véritablement qu’on ne soit pas initié pour faire en sorte que cette transition puisse avoir lieu dans les meilleures conditions. C'est véritablement quelque chose que nous ne comprenons pas aujourd'hui et nous regrettons finalement qu'il faille emprunter une voie qui soit davantage contentieuse, davantage judiciaire pour que les autorités comprennent qu'elles auraient tout à gagner à faciliter un processus démocratique pour lequel ils se sont engagés. 

Vous avez saisi la justice française par rapport aux crimes commis fin juillet en Guinée lors de manifestations pour le retour à l’ordre constitutionnel. Où en êtes-vous avec cette procédure ?

Oui effectivement, on avait saisi des juridictions françaises compte tenu du fait que le Colonel Mamadi Doumbouya a la double nationalité. Par conséquent, il doit rendre compte de ses actes devant des juges français. Nous suivons aussi la situation de près avec les organisations internationales avec lesquelles nous sommes en contact. Notamment des rapporteurs spéciaux de l'ONU mais également un ensemble d'ONGs dont Human Rights Watch avec lesquels nous entretenons des relations sur ces dossiers. 

Maintenant ce qui est tout à fait condamnable, c'est de voir qu'en dépit des bonnes intentions qui étaient affichées, la pratique a véritablement eu raison de ce qui étaient les intentions réelles de la part de cette junte. Avec malheureusement, une mécanique de répétition que nous connaissons bien. A savoir cet accaparement du pouvoir qui méprise totalement les droits de la société civile avec aujourd'hui aucun indicateur positif qui pourrait faire suggérer une sortie de crise prochaine. 

C'est pour ça que les différentes initiatives que nous prenons et que nous prendrons dans les prochains mois, sont décisives. Parce qu'il y a actuellement une propension autoritaire qui empêche une expression démocratique.  Ceci qui doit connaître une résolution assez prochaine parce qu'on ne peut pas tolérer notamment que ceux qui concourent à la pluralité des opinions notamment des membres du FNDC fassent aujourd'hui l'objet de détention arbitraire. Ce qui est parfaitement incomparable avec ce que doit être un régime qui prétend revenir à une meilleure démocratie et qui prétend conjurer les démons du passé. 

Interview réalisée par Oumar Bady Diallo 

Pour Africaguinee.com 

Tel : (00224) 666 134 023 

Créé le 2 janvier 2023 13:31

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