Saramady Touré du RPG Arc-en-ciel : ‘’L’opposition sait qu’elle a perdu les élections…’’ (Interview exclusive)

Saramady Touré

CONAKRY- Alors que l’opposition a déjà annoncé la reprise de ses manifestations de rue, le parti au pouvoir dit se préparer pour la victoire du Président Alpha Condé lors du scrutin du 11 octobre 2015. Le RPG Arc-en-ciel a déjà élaboré sa stratégie pour convaincre les populations à reconduire le Chef de l’Etat pour un second mandat. Dans cet entretien exclusif accordé à notre rédaction, l’Ambassadeur de Guinée au Canada, Saramary Touré, qui assure également la permanence du parti au pouvoir, fait quelques révélations sur le vice-président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée, Bah Oury. Avec ce cadre du parti au pouvoir, il a aussi été question du dialogue et des revendications de l’opposition. Exclusif !!!

 

AFRICAGUINEE.COM : Excellence bonjour !

SARAMADY TOURE : Bonjour M. Diallo

Confirmez-vous l’information selon laquelle vous êtes le nouveau secrétaire permanent du RPG Arc-en-ciel ?

Oui !

Comment comptez-vous concilier cette fonction et votre poste au Canada en tant qu’ambassadeur plénipotentiaire de la Guinée ?

J’assume cette fonction depuis deux  mois seulement. Quand le bureau politique a pris la  décision et que la nouvelle a été portée à ma connaissance, j’ai commencé à travailler parallèlement à ma mission d’ambassadeur sur certains dossiers du parti. Donc, j’ai commencé à assumer les fonctions de secrétaire permanent du parti depuis Ottawa au Canada, après je suis venu  ici. C’est vrai que le travail du secrétariat permanent du parti me  prend plus de temps maintenant que celui de l’ambassade, mais à mon absence, l’intérim est assuré par un chargé d’affaires. C’est ça la régularité dans la mission diplomatique, le  chargé d’affaires  peut faire le  travail de l’administration courante  de l’ambassade à l’absence de l’ambassadeur. Mais parallèlement à mes travaux de secrétaire permanent ici, je m’occupe également des dossiers de l’ambassade qui vont au-delà du chargé d’affaires qui me les fait parvenir. Tout à l’heure je viens de signer des dossiers. Chaque matin, quand j’ai des courriers, je commence par éplucher les dossiers de l’ambassade. Quand je fini, je réagi si ça nécessite. J’ai demandé au chargé  d’affaires de me faire parvenir les  documents autant que faire se peut par mon adresse mail. Quand je les reçois, j’essaie autant que faire se peut de répondre. Je réagi par l’internet. Je viens de réagir sur deux dossiers ce matin. Alors,  si je peux me permettre d’accorder un pourcentage, quand j’étais à l’ambassade, les 70% de mon temps de travail étaient consacrés aux activités diplomatiques et environ 30% au travail du parti. C’est à peu près l’inverse à l’heure là. 

On parle d’un bras de fer entre vous et l’actuelle coordinatrice nationale du RPG Arc-en-ciel, Hadja Nantou Cherif Konaté. Qu’en est-il réellement ?

Ce n’est pas la première fois que j’entends cette question. Mais je dis tout de suite qu’il n’y a aucun problème entre Hadja Nantou Cherif coordinatrice du parti et Monsieur Saramady Touré secrétaire permanent du parti. Il n’y a aucun problème ! Les deux se retrouvent régulièrement en dehors des rencontres officielles du parti ou bien d’autres rencontres. Tous les jeudis on se rencontre dans le cadre des réunions du bureau politique. Et généralement on  se concerte sur beaucoup de dossiers. J’ai entendu parler de ça, mais ça m’a étonné (rires) les gens disent ce qu’ils veulent.

Comment le RPG Arc-en-ciel est en train de préparer le rendez-vous électoral du 11 octobre prochain ?

 Le RPG comme tous les partis politiques d’ailleurs, est à pieds d’œuvre. Au jour d’aujourd’hui, le RPG est pratiquement dans le temps. Il ne peut pas se permettre  aujourd’hui de permettre un ou deux jours au risque de prendre du retard sur son propre chronogramme. Le RPG s’est établi un chronogramme  qui, depuis le 1er juillet, nous sommes en train d’exécuter jusqu’à la date de l’investiture du président élu. Parce que nous estimons que notre candidat sera élu. Tout est programmé à la minute près dans un chronogramme avec des responsabilités situées. Les Indicateurs objectivement vérifiables sont établis pour chacune des activités. Tout est programmé dans un cadre logique d’intervention. Alors si ça ne marche pas, le responsable rendra compte à la direction du parti.  Au jour d’aujourd’hui, ce que nous avions préparé au plus tard jusqu’au 30 juillet, on devrait avoir terminé le bilan des cinq premières années d’exercice du pouvoir par le parti et le projet de société pour les cinq prochaines années que notre candidat doit présenter. Donc, tous ces documents sont prêts depuis le 28 de ce mois. On les a distribués. Nous voulons à l’occasion de notre convention nationale de désignation du candidat qui aura lieu les 9, 10 et 11 août prochain, nous allons valider ces deux documents. C’est-à-dire le document bilan des 5 années d’exercice du Pouvoir et le document relatif au nouveau projet de société.

Selon vous pourquoi les guinéens devraient reconduire le Président Alpha Condé pour les cinq années à venir ?

Je vais laisser le soin à beaucoup  de citoyens guinéens de répondre à cette question. A ma place, il y a des centaines de milliers voire des millions qui peuvent répondre à cette question. Je peux vous l’assurer parce qu’un président sortant qui est candidat pour sa propre succession a un bilan à présenter. Le Pr Alpha Condé en novembre 2010 a reçu le mandat de la Guinée pour présider ses destinées. C’est ce mandat qu’il est en train de remettre en jeu cette fois-ci. Son bilan est largement positif.

Comment il est positif ?

Sur le plan macroéconomique, on a pris  la Guinée dans le  feu. Puisque tout était au rouge. Au bout de sa  deuxième année de mandat, les indicateurs avaient presque viré au vert. Tout le monde a suivi comment nous sommes sortis de l’initiative PPTE (pays pauvres très endettés). Aussi l’unicité de la caisse de l’Etat. Cela était  complètement oublié dans ce pays. Pendant les 24 ans d’exercice de pouvoir militaire, les caisses de l’Etat, les services publics  pouvaient ouvrir leur compte où ils veulent dans les banques primaires et gérer les fonds de l’Etat comme bon leur semblaient. Le Chef de l’Etat a commencé par mettre fin à cette pratique. C’était inimaginable voire même démentiel. Tout cela a mis de l’ordre dans notre gestion. Et aujourd’hui le franc guinéen s’est raffermi face aux principales devises.  L’économie dans son ensemble progresse. Les résultats éloquents dont on parle aujourd’hui sont pratiquement obtenus au cours de trois ans d’exercice. Puisque 2014, c’était l’année d’Ebola. L’urgence sanitaire nous a été imposée. Aujourd’hui, le pays est en train de se remettre.il y a beaucoup d’autres d’initiatives : dans le secteur de l’agriculture, dans le secteur minier, dans tous les domaines il y a eu vraiment des progrès considérables. C’est ce résultat dont le candidat du RPG va se valoir pour demander un second mandat. Et je pense qu’il en a parfaitement le droit et que le peuple de Guinée reconnait cela. Je suis sûr que le peuple de Guinée va lui donner un second mandat.  

De 2010 à 2015, le RPG a perdu de nombreux alliés (Lansana Kouyaté, Telliano, etc…), comment comptez-vous rassembler d’autres candidats derrière le Président Alpha Condé en cas de second tour ?

Une alliance est toujours possible  en matière de politique. Ce qui reste clair, nous avons suffisamment de  forces aujourd’hui pour élire notre candidat dès le premier tour. Tous les adversaires dont vous parlez, la plupart des responsables mêmes  et beaucoup de militants de ces partis ont rejoint les rangs du RPG. Et, ils ne le font pas en cachette. Ils le font publiquement y compris le parti (UFDG) du leader de l’opposition, (Cellou Dalein Diallo). Pas plus tard  que ce matin, j’ai été interpelé par un jeune devant ma cour pour m’informer que le cadre de l’UFDG qui était membre du bureau exécutif qui a démissionné, souhaite rejoindre les rangs du RPG. Il y a quelques semaines moi-même j’étais à la télévision à côté d’un autre cadre maître Hady Barry, qui était également membre du bureau exécutif de l’UFDG qui est venu devant les caméras et dire qu’il a quitté l’UFDG pour rejoindre le RPG arc en ciel. Il nous a trouvé au QG, Monsieur Hady Barry est venu avec plus de 50 jeunes de l’UFDG qui ont tous pris la parole et ont déclaré rejoindre les rangs du RPG arc en ciel. Ce n’est pas que l’UFDG, ça vient de l’UFR, du PEDEN et de tous les partis de l’opposition pratiquement. C’est ce qui nous rassure que notre candidat peut et doit emporter les élections dès le premier tour.

On se dirige vers un scrutin très  tendu. Le verbe ne passe pas beaucoup entre la mouvance et l’opposition. Selon vous comment pourrait-on éviter les violences avant pendant et après le scrutin présidentiel ?

Ça c’est une très bonne question. C’est vrai qu’on ne parle pas tout à fait le même langage, mais  vous devez savoir que depuis bientôt deux mois, nous sommes en dialogue avec l’opposition. Ce dialogue est ouvert depuis le 18 juin, et jusqu’au 3 juillet, nous avions accumulé un certain nombre de résultats. Sur les dix points inscrits à l’ordre du jour, on avait obtenu le consensus sur huit points. Aujourd’hui, il n’y a que deux points qui ne font pas l’objet de consensus.

Lesquels ?

Il s’agit du neuvième point qu’on a appelé débat sur la CENI et le dixième point, la question des délégations spéciales. Ce sont les points qui ne font pas l’objet de consensus. Mais de façon informelle, le RPG-arc-en-ciel et l’UFDG ont engagé des négociations pour trouver un terrain d’entente sur ces deux questions.

Pourquoi exclusivement l’UFDG et non pas toute l’opposition ?

L’UFDG d’après la loi, est le parti dont le président est le Chef de file  de l’opposition. C’est la loi qui le dit. Je vous ai dit que nous négocions avec l’opposition depuis le 18 juin. L’ensemble des partis de l’opposition est de l’autre côté de la table, la mouvance présidentielle  aussi ce n’est pas que le RPG-arc-en-ciel. Il est avec d’autres partis politiques en l’occurrence le GPT du ministre Kassory Fofana, l’UPR du ministre d’Etat Bah Ousmane, le parti Hafia de Dr Saliou Béla Diallo, le PTS de M. Mamady Diawara. Ils sont tous membres de la délégation de la mouvance présidentielle qui discute au dialogue. En face, il y a une opposition qui comprend l’UFDG, l’UFR de M. Sidya Touré, l’UFD de M. Bah Badikko, le PEDEN et d’autres partis de l’opposition. Mais entre nous, quand c’est bloqué, on va dans le mur, il faut que les deux principaux partis du pays prennent leur responsabilité. C’est dans cette perspective que le RPG nous a mandaté de rencontrer l’UFDG pour qu’ensemble nous trouvions une proposition pour débloquer la situation. Nous sommes allés jusqu’au siège de l’UFDG. Les gens n’y croyaient pas ! Ils ont dit mais, ils sont fous. Même quand j’ai appelé M. Aliou Condé, il m’a dit M. Touré, vous voulez nous rencontrer où ? J’ai dit là où vous êtes. Il m’a répondu qu’il est au QG de l’UFDG. Je lui ai dis, j’y viens. Il dit ah vous venez ici ? Je lui ai répondu pourquoi  pas ? Je suis allé. Pendant 2heures 18 minutes d’horloge, nous étions en train de discuter de toutes les questions et surtout de ces deux points dont je viens de parler tout à l’heure. On n’a pas trouvé de terrain d’entente tout de suite, mais les débats sont vraiment passés dans une atmosphère cordiale. Nous nous sommes donné rendez-vous le lendemain. On s’est retrouvé à un autre endroit. Nous sommes sur  le point de trouver un terrain d’entente. Le jour où on trouvera ce terrain d’entente chacun retournera à sa base ensuite avec ses partenaires pour lui faire accepter. Ensuite on demandera à ce que la plénière du dialogue se retrouve pour que nous signions enfin le protocole d’accord.

Est-ce que vous ne faites pas trop preuve d’optimisme quand on sait que l’opposition menace de répondre les manifestations de rue ?

Je suis optimiste. Et le jour où l’opposition a fait sa déclaration de descendre dans la rue, pendant que leur plénière se tenait,  j’étais en réunion avec M. Aliou Condé. Quand je suis arrivé à la maison, j’ai écouté sur les radios des déclarations de ce genre. Je n’étais pas content. Pas du tout ! J’ai appelé M. Aliou Condé, je lui ai dit : M. Condé vous ne pouvez pas me faire ça ! Il dit non M. Touré ne vous en faites pas. Je ne rentre pas dans les détails, mais il m’a rassuré. C’est ce qui a fait que je suis revenu le lendemain le rencontrer. Sinon je n’allais pas le faire. Comme il m’a rassuré, deux jours après je l’ai rencontré à nouveau. Maintenant il a voyagé dans le cadre du groupe parlementaire de l’opposition pour une rencontre des parlementaires africains en Afrique du sud. Mais il revient dans 48 heures (l’interview a été faite le 1er aout, ndlr). Nous allons reprendre notre bâton pour la négociation. Et je suis persuadé que nous allons trouver un terrain d’entente.

Vous semblez occulter l’un des points névralgiques du blocage du dialogue politique. Il s’agit en l’occurrence du fichier électoral, qui selon l’opposition, est complètement corrompu. Qu’en dites-vous ?

J’avoue que je suis autant étonné d’avoir entendu cela. Parce que ce fichier a été présenté à toutes les parties par la CENI dans la même salle. Personnellement c’est ce jour que j’ai su ce que contient notre fichier électoral. Ce fichier a été présenté au-delà de nos positions partisanes. Nous avions beaucoup d’étrangers dans la salle (le représentant de la CEDEAO, de la francophonie, de l’Union européenne, des ambassadeurs de France, des Etats-Unis…). Quand la CENI a présenté le fichier, j’étais fier parce que je ne savais pas que la Guinée disposait d’un document aussi bien élaboré. M. Bakary Fofana, le président de la CENI, accompagné d’une de ses collaboratrices ont fait une brillante intervention. Ce jour la CENI nous  a dit : voilà le fichier, nous sommes persuadés qu’il n’est pas tout à fait dans toutes ses normes, il y a des points à améliorer, un processus de consolidation du fichier va s’ouvrir, mais nous sommes ouverts à toutes les questions que les parties (mouvance-opposition) peuvent poser…Le présidium a ouvert les débats pour que chacun apporte ses amendements. Tout le monde a pris la parole de bonne foi pour dire ses préoccupations. Toutes les préoccupations objectives et vérifiables, la CENI a promis qu’elle va en tenir compte pour les intégrer dans ses prises de position.

Quand nous sommes sortis de la salle, j’étais franchement étonné d’entendre l’opposition dire que ce fichier ne sert à rien. Il faut que les gens soient de bonne foi. Il faut qu’ils soient surtout sérieux. La politique ce n’est pas de faire quelque chose ici et aller dire le contraire ailleurs. Si c’est comme ça qu’ils (les opposants) interprètent la politique, ce n’est pas cela. Quand quelque chose est faite, il faut le reconnaître. Ils ont participé aux débats, on a apporté tous les amendements sur le fichier. Toutes les préoccupations que les uns et les autres avaient ont été posées et la CENI a donné les réponses. On sort de là, le lendemain, j’entends l’opposition qui dit qu’il n’y a pas de fichier, il est ceci, il est cela. Ce n’est pas honnête, ce n’est pas franc et  ce n’est pas bon ! Parce que le fichier que nous avons aujourd’hui en Guinée doit être l’un des meilleurs aujourd’hui dans la sous-région si ce n’est pas le meilleur. Ce que j’ai entendu dire dans la salle n’a été contredit par personne. Et le président de la CENI a dit que ce fichier a été audité à trois reprises par des experts indépendants. L’un a été envoyé par la Francophonie, le représentant de la francophonie dans la salle n’a pas démenti, deux autres experts ont été envoyés par l’Union Européenne, leurs représentants dans la salle n’ont pas démenti, et un autre expert indépendant. Tous ceux-ci ont audité ce fichier et ont reconnu qu’il répond parfaitement à la plupart des normes d’une démocratie comme la nôtre à ce stade-là.

L’opposition sait aujourd’hui qu’elle a perdu les élections. Mais elle veut coûte que coûte trouver des arguments pour entacher une éventuelle victoire du RPG. C’est ça le problème. Comme on ne trouve pas d’arguments,  parce que quand même ce qui a été fait dans ce pays en quatre ans, tout le monde sait qu’ils n’ont pas réussi à le faire pendant vingt et quelques années qu’ils ont été au pouvoir. C’est eux qui ont mis le pays  dans la situation que nous avons connu tous. C’est eux qui l’ont fait ! A un moment donné, nous notre base nous insultait. On insultait ! Les gens disaient même que Alpha Condé a peur. Sinon les gens qu’il a en face aujourd’hui, si c’est un autre qui avait pris le pouvoir en 2010, il les aurait tous arrêté. Ils seraient tous en prison. Mais lui il  ne l’a  pas fait. Il a dit qu’on ne règle pas les problèmes démocratiques comme ça. Il l’aurait fait aujourd’hui, c’est des gens, des faux types qui seraient devenus des martyrs dans ce pays. Il a dit écoutez, on va régler ce problème autrement. Nous-mêmes parfois, on ne comprenait pas le président ! On n’était pas d’accord avec beaucoup de ses prises de positions.

A un moment donné qu’est-ce que ces  gens n’ont pas fait pour déstabiliser ce pays ? Bah Oury (vice-président  de l’UFDG) qu’est-ce qu’il ne dit pas à l’extérieur ? Bah Oury a dit à Cellou Dalein qu’il est naïf et  qu’il ne peut pas battre Alpha Condé dans les urnes et qu’il faut créer les conditions d’une autre transition. Qu’est-ce que ça veut dire ? C’est une insurrection. Ça ce n’est pas un démocrate qui parle là.  Bah Oury on connait son passé dans ce pays ! S’il veut que nous parlions on peut parler.

Allez-y…

Non je ne le dis maintenant. Si vous voulez que je vous parle de ça, je peux vous en parler. Et sans risque de me faire contredire. Le moment venu venez me voir je vais vous dire qui est Bah Oury dans ce pays. On peut le dire. Mais par question de pudeur, il y a certaines choses qu’on ne peut pas se permettre de dire. Alors ces gens ne peuvent pas avoir mis le pays dans le trou et qu’on est en train de le sortir de là, et qu’ils cherchent toujours à foutre le tout dans le même trou encore. Parce que ce qu’ils veulent faire, c’est de créer les conditions d’une instabilité politique. Mais ce n’est plus possible dans ce pays.  Je vous assure que cela n’est plus possible. On est arrivé à un niveau où le processus démocratique en Guinée est presqu’irréversible. 

L’opposition exige plus de transparence lors des élections et sollicite désormais une certification des résultats par l’ONU. Votre avis ?

Nous ne sommes pas en guerre, on ne va pas nous plonger dans le modèle ivoirien ou autre. La Côte d’Ivoire sortait d’une guerre. Nous sommes un pays totalement indépendant qui a toutes ses institutions en place. On n’est pas dans une transition. Quand nous étions dans cette transition, le Gouvernement avait organisé des élections, on n’a pas demandé que les résultats de ces élections soient certifiés par la communauté internationale, c’est maintenant qu’on a une République en place, nous avons toutes les institutions en place qu’on nous demande de certifier ! Pourquoi ? Non on n’est pas d’accord. Ça ne se fera pas ici.

Votre mot de la fin ?

Mon mot de la fin, c’est de vous remercier de m’avoir donné l’occasion de m’exprimer sur  certaines  questions. J’ai un tout petit peu  élevé le ton, ce n’est pas souvent le cas,  mais je voulais profiter de l’occasion pour encore une fois demander à nos amis d’en face, je parle de l’opposition, de mettre la balle à terre. Parce que de toute les façons nous parlons d’un même pays, nous parlons des intérêts d’une même Nation. Quand quelqu’un est au pouvoir, tu vois qu’il pose des actes positifs, une opposition responsable appuie ça. Parce que tu sais que c’est un problème en moins, comme tu aspires venir au Pouvoir demain. Si on bitume d’ici Coyah, s’ils viennent au pouvoir demain, est-ce qu’ils vont refaire ça ? Non ! Donc ce sont des actes qu’il faut appuyer. Il ne faut pas sortir des enfants drogués pour déverser de l’huile sur ça et mettre le feu. Ce bitume là va brûler, et puis qui a perdu ? On croit que c’est le président de la République ou le Gouvernement ? Non, c’est le contribuable guinéen. Parce que celui qui est au pouvoir prend l’argent du contribuable guinéen pour faire ce travail. Donc je les invite surtout à retourner à l’Assemblée prendre leur place. L’Assemblée est faite pour le débat. La démocratie a partagé les rôles. Le débat doit qui quitter la rue pour venir à l’hémicycle.  

Monsieur Saramady Touré merci.

Je vous en prie.

 

Interview réalisée par Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 655 31 11 12

 

Créé le 3 août 2015 10:07

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