Reportage : Immersion dans la vie des étudiants de l’Université de Labé…

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LABE- En Guinée, si la plus part des universités publiques du pays sont dépourvues de dortoirs pour loger les étudiants, le centre universitaire de Labé sis à Hafia, en moyenne Guinée, fait exception. Ce temple du savoir, la benjamine des Universités publiques guinéennes, se démarque cette réalité. Une résidence universitaire accueille une partie de l’effectif estudiantin en attendant la finition des travaux de construction des dortoirs.

Ceux qui n’ont pas la chance de résider dans la cité estudiantine, sont à la merci des propriétaires de maison.

« Ici nous avons trois blocs, A, B et C. chaque bloc est divisé en deux pavillons. Le bloc A est destiné aux filles, les blocs  B et C sont réservés aux garçons. Ça n’existe pas dans les autres institutions d’enseignement supérieur du pays », confie un étudiant croisé dans les couloirs expliquant que c’est le responsable actuel de l’université Docteur Gongoré Diallo qui a rendu ces dortoirs opérationnels au bonheur des étudiants.

Kamano Joseph Faoulan, président de la cité universitaire est satisfait. La cité accueille au moins 280 étudiants. Chaque étudiant paye 10.000 GNF comme frais de logement mensuel.

« Nous avons le minimum vital. Comme vous le constatez nous avons l’eau, l’électricité. Le premier étudiant à loger ici c’est moi, au mois de janvier 2016 on était environ 260 étudiants, le nombre a augmenté jusqu’à 280. Nous logeons 11 étudiants par cabine. Vous voyez qu’il y a 11 lits dans la cabine où nous sommes. Nous payons 10000 francs. Je pense que c’est un cadeau par rapport à ce qu’on nous proposait dans les habitations du village », explique, joyeux Joseph. Il raconte qu’en 1ère année, il payait mensuellement la somme de 30.000 GNF comme frais de logement, tandis qu’en 2ème année, il déboursait entre 50.000 et 60000 francs guinéens. « C’était exorbitant pour un étudiant », se souvient-t-il.

Dans le pavillon réservé aux filles, la tolérance et la convivialité sont de mise. Personne ne viole ce « pacte », comme le confirme Diallo Diamilatou étudiante en MIAGE : « On se sent ici très bien, le calme règne. On se partage tout en famille ici. Il n’y a pas beaucoup de filles à la Cité », explique-t-elle.

« On ne peut pas parler d’aisance à l’université, mais ici ça va, si nous avons l’argent, le logement ne pose pas problème. On se respecte mutuellement depuis l’année dernière. Moi je suis voilée j’ai beaucoup de principes mais les autres me respectent. Je ne vois pas de choses qui me choquent », témoigne Aissatou Lamarana Diallo étudiante en administration publique.

En attendant la finition des travaux de construction de la résidence estudiantine, d’autres étudiants logent à leurs frais dans les villages avoisinant l’université.  Ceux qui sont dans cette situation, jugent les frais de loyer à Hafia Centre, exorbitants.  

« Le problème ici, les concessionnaires fixent les prix du loyer selon leur humeur. Ce qui est difficile chaque année, ils haussent le loyer à chaque rentrée universitaire alors que toutes les conditions ne sont pas réunies. Les latrines posent problème, l’eau s’obtient parfois à la cité universitaire. Je paye la chambre avec une copine 70.000 GNF le mois. Ce n’est pas facile. Mais je préfère rester dans le village au lieu de rejoindre les autres dans les dortoirs, parce que plusieurs étudiantes se partagent une cabine », raconte Mlle Koundouno originaire de Guéckedou en Guinée Forestière.

Alseny Baldé, quant à lui dénonce la cupidité des concessionnaires mais reconnait la mauvaise foi de certains étudiants. «  Les concessionnaires doivent savoir que nous sommes leurs enfants, et qu’on n’est là que pour 3 ans ou 4 ans après nous partirons chez nous. De l’autre coté aussi, c’est les étudiants mêmes surtout les sortants qui laissent derrière un mauvais souvenir. Certains rentrent avec les clés à la fin du cycle. Tout ça se répercute sur les nouveaux étudiants, ce qui fait qu’ ils nous gèrent d’une main de fer », rapport cet étudiant qui accuse les propriétaires de maison  de gérer chacun selon son comportement.

« On ne compte que sur ce que nos parents nous envoient, les pécules ne tombent pas par mois, c’est trimestriel. Et ce montant ne sert qu’à l’achat de la documentation », plaide Alsény Baldé, qui paye 60.000 GNF comme frais de loyer par mois.

Saisi à propos, le rectorat de l’université de Hafia a estimé que ce problème de logement sera résolu dès que les chantiers engagés seront achevés. Le délais d’exécution des travaux est de trois ans. En attendant ceux qui n’ont pas la chance de résider dans la cité universitaire doivent garder leur mal en patience et être à la merci des propriétaires de maison.

« Hafia est devenu une ville où des étudiants déferlent chaque année. Les habitations sont devenues des débouchées pour les gens des villages, mais la fin des travaux mettra fin à tout ça pour soulager les étudiants », promet un encadreur de l’Université.

 

Alpha Ousmane Bah 

Correspondant régional Africaguinee.com

A Labé

Tel. : (224) 657 41 09 69

Créé le 7 décembre 2016 09:13

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