Ramadan : Immersion dans ‘’l’enfer’’ des étudiants du centre universitaire de Labé…

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LABE- « la bénédiction du mois saint (Ramadan) ne nous profite guère… ». Tel est la complainte d’un étudiant du centre universitaire de Labé. Ce cri de cœur résume le calvaire quotidien que traversent les étudiants en ce mois de ramadan, dans le campus de Hafia situé à 22kilomètres du centre urbain de Labé.

Les étudiants du Centre universitaire de Labé passent le Ramadan « ventre creux ». Filles comme garçons sont soumis au même régime alimentaire. Un régime réduit à son plus strict minimum. Il est 19 heures, lundi 29 juin, moment de la rupture du jeun. Un peu plus de 123 étudiants rôdent autour de cinq (5) petites marmites. La scène est digne d’une vie carcérale.

Bangoura Abdoulaye est étudiant en lettres modernes. Il raconte le calvaire qu’il traverse en ce mois de pénitence. « Nous vivons une période de ramadan très difficile’’, entame l’universitaire, précisant qu’ils n’ont pas encore reçu leurs bourses d’entretien. Une bourse que l’Etat accorde aux étudiants. Cette bourse oscille entre 80.000 à 105.000 (9 à 12 euros) francs guinéens, selon le niveau d’étude.

Au centre universitaire de Labé on mange pour ne pas mourir de faim, raconte un étudiant. Le peu d’aliments sont dépourvus de calories pouvant donner la force pour bien affronter le jeun. « Les nourritures manquent de qualité et de quantité », se plaint Bangoura Abdoulaye, expliquant qu’il y a d’autres qui n’ont rien à se mettre sous la dent.

Assises sous un hangar qui sert de cuisine de fortune, quatre étudiantes surveillent deux marmites. D’une frétillante voix, une d’entre elle témoigne sous le saut de l’anonymat, des difficultés qu’elles rencontrent quotidiennement. 

 « Après les cours, nous courrons  pour avoir de l’eau. Les condiments coûtent chers à Hafia ici. Avoir une sauce pour la rupture constitue un véritable problème. Nous mangeons ici des choses que nous n’avions jamais connues avant », explique-t-elle, révélant qu’une personne de bonne volonté leur est venu en assistance avec une somme de 100.000 francs guinéens pour  un effectif de 123 étudiants dans les dortoirs.

Le mois saint de Ramadan est un mois de bénédictions, de pardons et d’abondances, enseignent les textes liturgiques. Un enseignement que cet étudiant a du mal à croire tellement que leur situation contraste avec ces écrits. « La bénédiction de ce mois saint ne nous profite guère », s’insurge le jeune originaire de Koundara.

Au repas de 4 heures, on se contente d’un thé simple accompagné d’un morceau de pain. « Beaucoup d’étudiants filent vers ma cabine en sollicitant de l’eau chaude avec du sucre. On s’assiste dans la plus grande discrétion », révèle l’étudiant.

« La manière dont on fait la rupture ici c’est grave, si on mange aujourd’hui à 19 heures il faut demain encore  à la même heure pour beaucoup d’entre nous, faute de moyens. Ceux qui trouvent un autre repas après la rupture se comptent au bout du doigt », se lamente le chargé des affaires religieuses aux dortoirs de l’Université.

Keita Fodéba lance un S.O.S pour venir en aide aux étudiants : « Nous avons nos regards rivés sur les bonnes volontés pour nous assister, nous sommes en permanence dans le besoin. C’est dit dans le coran que celui qui assiste un pauvre en lui donnant 50.000gnf cette somme sera multipliée par dix à l’au-delà. Alors prière de nous assister en cette période du mois saint », prêche Keita Fodeba.

 

Un reportage d’Alpha Ousmane Bah

Correspondant Régional d’Africaguinee.com

 

Créé le 1 juillet 2015 10:52

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