Poursuivi pour détournement, un haut cadre du ministère de la Santé se confesse devant la CRIEF : «J’ambitionnais ouvrir une clinique… »

CONAKRY- C’est un prévenu pas comme les autres qui a été entendu ce mardi 19 mars 2024 devant la chambre des appels de la CRIEF (Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières).  Soriba Keïta, Directeur Général des Infrastructures, Équipements et Maintenances au ministère de la santé, a plaidé coupable des accusations de ‘’détournement de deniers publics’’, articulées contre lui.

Concrètement, ce haut cadre du ministère de la Santé est accusé d’avoir détourné du matériel sanitaire destiné au Centre d’Assistance Sociale et Humanitaire, géré par une ONG Belge basée à Gouessou Centre dans la préfecture de Lola. Devant le juge Francis Kova Zoumanigui, il a expliqué ce qui l’a poussé à détourner ces biens qui devaient servir à l’amélioration des conditions de santé des populations de cette localité du sud de la Guinée. Ses aveux sont tonitruants.

« Oui je reconnais les faits. Au fait, les équipements qu’on me reproche d’avoir détourné ont été retrouvés dans mon magasin à Maférinyah le lundi 4 décembre 2023 suite à une filature. Ensuite le jeudi 7 décembre, il y a eu la perquisition. On m’a demandé de payer le déplacement pour embarquer les équipements pour les transporter au haut commandement de la gendarmerie ici à Conakry. Je suis resté du 7 au 12 décembre au haut commandement avant de me déférer. Ensuite, j’ai été placé sous mandat de dépôt à la Maison Centrale de Coronthie. Après je suis resté en prison jusqu’au 3 janvier, le jour de mon procès et après le jugement on m’a libéré et j’ai payé l’amende. Ces matériels sont des biens de l’Etat et normalement on doit garder ces matériels dans les lieux destinés à cet effet ou dans les structures sanitaires », a expliqué le Directeur général des infrastructures et équipements et maintenances au ministère de la santé.

Pourquoi j’ai détourné ces équipements.  

« L’être humain a besoin de changement qualitatif et quantitatif, l’être humain a toujours des ambitions. C’est ce qui m’est arrivé parce que j’avais une ambition de créer ma clinique. Je suis fonctionnaire et je suis payé à 3 500 000 GNF mais la charge de l’être humain est trop. Je suis la seule personne habilitée à émettre des bons de sortie des matériels au compte du département de la santé mais mes attributions légales ne permettent pas d’émettre ces bons de sortie pour des intérêts privés. Normalement la destination de ces matériels était à Lola pour aider à améliorer la vie des populations, je n’avais pas le droit de posséder ces équipements dans ma concession. Je reconnais que mon acte constitue un détournement des biens de l’Etat », a confessé Soriba Keïta. Ci-dessous, la liste des équipements détournés.

Après que le prévenu ait plaidé coupable, le juge Francis Kova Zoumanigui a déclaré close l’instruction et a renvoyé l’affaire le 2 avril 2024 pour les plaidoiries et réquisitions.

Pour rappel, suivant procès-verbal en cas de flagrant délit du 12 décembre 2023, du procureur spécial de la CRIEF, Soriba Keïta a comparu par devant la 2ème chambre du jugement. A l’issu d’un procès expéditif, cette chambre, a dans son jugement N°002 du 3 janvier 2024 condamné M. Soriba Keïta à 2 ans d’emprisonnement assortis de sursis et au payement de 25 millions gnf d’amende. Contre ce jugement, l’agent judiciaire de l’Etat et le procureur spécial près la CRIEF ont relevé appel. C’est ce procès en appel qui a débuté ce mardi 19 mars 2024.

A suivre !

Oumar Bady Diallo

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 666 134 023

Créé le 19 mars 2024 17:47

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