Modèle de réussite : A la rencontre de Sory Camara mécanicien handicapé…
FARANAH-Son handicap physique constitue sa principale source de motivation. Contrairement à beaucoup d'autres personnes, qui comme lui, vivent avec un handicap et mendient, Sory Camara, se démarque par son courage et son ingéniosité. Alors que certaines personnes ayant une mobilité réduite optent pour la mendicité pour vivre, ce n'est pas le cas chez Sory qui a pris son destin en main. Rompu dans le bricolage d'engins à deux roues, ce père de famille a son atelier dans la commune urbaine de Faranah. Son atelier est devenu un centre d'apprentissage de métiers pour de nombreux jeunes vivant avec un handicap, comme lui. Africaguinee.com, l'a rencontré.
Agé de 35 ans, Sory Camara communément appelé “Destin" est devenu infirme à 12 ans. Inscrit à l’école franco-arabe, il abandonne les études faute des moyens. Il n’a jamais voulu compter sur quelqu'un pour gagner sa vie. Il a appris son métier de mécanicien moto au Mali. A retour à Faranah, il y a 13 ans, il a ouvert un atelier dans le quartier Tonkolonko situé dans la commune urbaine où il fait la réparation des jantes, la vulcanisation, la transformation des engins à 2 roues en tricycle pour faciliter le déplacement des personnes vivant avec le handicap. Sory n’est pas né avec le handicap, il l’est devenu à 12 ans après avoir subi plusieurs fractures. Il se souvient :
“Je ne pouvais plus me tenir débout bien qu'on m'avait traité. Mes parents m'avaient inscrit à l'école franco-arabe. Après quelques années, j'ai abandonné les études parce que mes parents n'avaient pas les moyens de me payer les fournitures scolaires”, se souvient-il.
Lire aussi-Kouroussa : Naissance d'un bébé "hors du commun" à Cisséla…
Après l'abandon de ses études, il part pour le Mali apprendre un métier. A son retour, il y a 13 ans, il ouvre son atelier. Aujourd'hui il gagne dignement sa vie. Sory qui vit dans sa propre maison, s'est marié, et a trois enfants. “Je peux modifier une moto KTM pour en faire un engin à 3 roues. Je peux réparer les jantes avec des rayons déformés. Je fais aussi la vulcanisation et je peux aussi dépanner les vélos. J’ai ouvert cet atelier, il y a 13 ans. J’ai huit apprentis dont trois handicapés. Ce métier m’a beaucoup apporté. J’ai construit une maison. Je suis marié et père de trois enfants. J'ai acheté une moto qui me facilite les déplacement à la recherche des matériels de travail”, explique-t-il.
Mboh Lounceny Condé dit Djina vit lui aussi avec un handicap depuis son enfance. Il a été frappé par une poliomyélite alors qu'il avait cinq ans. « C'est à l'âge de 5 ans qu'une maladie m'a attrapé et qui a déformé mes pieds, je ne pouvais plus marcher correctement. Mes parents m'ont inscrit dans un foyer coranique où simultanément j'ai fait la couture. Après avoir maîtrisé la couture, je suis venu chez maître Sory pour apprendre son métier que je trouve important surtout pour les handicapés. Aujourd'hui, grâce à lui, je m'adapte petit à petit, je commence à comprendre cette autre profession», se réjouit cet apprenant qui, grâce à son nouveau métier, est en train de préparer son mariage.
Grâce à son ingéniosité dans la transformation de moto en tricycle, maître Sory Camara soulage bon nombre de personnes à mobilité réduite. C'est le cas d'Abdel Kader Camara, communément appelé Baaba, réparateur de radios au marché de Faranah. Mais grâce à Sory, il a eu un tricycle qui lui permet de se déplacer facilement.
«Un jour, j'étais de passage sur mon vélo, je me suis rencontré avec maitre Sory sur sa moto tricycle modifiée, je lui ai demandé comment il va m'aider à avoir le même modèle, il m'a dit de trouver un montant de 2 millions Gnf. Quelques temps après j'ai gagné le montant que je le lui ai remis. Il m'a donné la moto. Cela fait une année depuis que je l'ai achetée mais, je n'ai plus de problème pour me déplacer», se rappelle Baaba.
Alpha Amadou Barry
Correspondant régional d'Africaguinee.com
A Faranah
Créé le 28 février 2021 12:31
Nous vous proposons aussi
TAGS
étiquettes: Faranah, Reportages