Manifestation de l’opposition en Guinée : « Personne n’est au dessus de la loi… » prévient Ibrahima Keira (Interview)

keira

CONAKRY- Face aux menaces de l’opposition, le camp présidentiel vient de lancer un avertissement. L’ancien Ministre Alpha Ibrahima Keira, cadre du RPG Arc-en-ciel, a mis en garde l’opposition qui projette de sortir dans la rue le 10 août prochain. Dans cette interview exclusive accordée à notre rédaction, l’ancien Ministre Secrétaire Général à la Présidence réagit également aux nombreuses accusations portées contre la mouvance présidentielle.

 

AFRICAGUINEE.COM : Monsieur Keira bonjour !

ALPHA IBRAHIMA KEIRA : Oui bonjour !

Pourquoi le RPG arc en ciel est-il opposé à la manifestation de l’opposition ?

Le RPG arc-en-ciel n’est pas opposé à cette manifestation. C’est un droit constitutionnellement reconnu à tous les citoyens, à tous les partis politiques légalement agréés de pouvoir manifester. Il est évident qu’il y a des conditions dans lesquelles ces manifestations doivent se faire. Donc, pour nous, cette manifestation si elle a lieu, doit être inscrite dans le cadre du respect des droits et des libertés de tous les citoyens. Surtout ne pas porter atteinte à l’ordre public.

L’opposition multiplie quand même des meetings de sensibilisation à l’endroit de ses partisans sur le caractère « pacifique » de sa manifestation du 04 août…

On verra ! De toute façon je ne suis pas un procureur ni un policier. Mais je crois que le ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation et le ministère de la sécurité veilleront au respect des valeurs de la République.

Vous affirmez que le RPG n’est pas opposé à la manifestation de l’opposition, pourtant on a vu dimanche dernier certains leaders du parti tenir des discours caustiques teintés de menaces à l’endroit de ceux-là qui sortiraient manifester à l’appel de l’opposition.  Comment vous expliquez ça ?

Il n’y a pas eu de termes caustiques comme vous le dites, contre ceux qui sortiront manifester. C’est leur droit de manifester. Mais nous avons appelé au respect de la Loi. L’ordre public ne peut pas être soumis à l’exercice d’un droit quelconque. Personne n’est au-dessus de la loi. Chaque citoyen, dans le cadre de sa citoyenneté est tenu au respect scrupuleux des lois de la République.

Nous avons organisé un meeting de sensibilisation, d’information de nos militants et sympathisants sur la situation sociopolitique actuelle. Et les appeler au renforcement de l’unité nationale, la paix, la quiétude sociale et surtout les informer sur les grandes ambitions du Chef de l’Etat pour la Guinée.

Le prochain meeting est prévu quand et où ?

Les communes de la Capitale sont en compétition. Donc, celle qui va nous faire connaître le programme dans les jours à venir sera retenue pour la tenue du second meeting du RPG arc-en-ciel. Parce que nous voulons faire des meetings tournants dans les cinq communes de la capitale et à l’intérieur du pays pour informer largement nos militants.

L’opposition accuse le RPG arc-en-ciel  de préparer des contre-manifestants pour perturber sa marche. Que répondez-vous ?

Je pense que ce sont des allégations purement politiciennes qui ne peuvent être prouvées. Le RPG-arc-en-ciel est un parti bien organisé qui n’a pas intérêt à ce qu’il y ait des troubles dans le pays. Quand vous êtes au Pouvoir, vous êtes obligés d’être fervents défenseurs de la quiétude sociale, de la paix. Donc c’est paradoxal d’entendre qu’un parti au Pouvoir est en train de préparer des contremanifestants pour créer l’anarchie dans le pays.

Etes-vous prêts à vous plier aux exigences de l’Opposition pour la reprise du dialogue ?

La mouvance est ouverte au dialogue comme on l’a toujours dit. Nous l’avons toujours manifesté dans nos comportements et dans nos discours. On souhaiterait vraiment que l’Opposition en fasse de même. Mais il faut rappeler que le cadre de dialogue légal et privilégié, c’est l’Assemblée Nationale. Heureusement aujourd’hui, qu’on une Assemblée Nationale où il y a la cohabitation entre l’Opposition et la mouvance. Les règles démocratiques et le débat contradictoire exigent qu’il y ait un dialogue constructif qui s’instaure entre les deux groupes parlementaires. Malheureusement en Guinée, les gens ont pris l’habitude en dépit de l’existence du cadre juridique et réglementaire de trouver d’autres cadres extra-juridiques pour débattre des questions spécifiques dans le dessein inavoué de violer les lois de la République. C’est ce qui nous met chaque fois en porte à faux et dans des difficultés dans la Construction de notre démocratie.

L’Opposition estime qu’à chaque fois qu’elle a fait des propositions au Parlement, elles ont été carrément rejetées en bloc par la majorité présidentielle. Comment dans ce contexte-là peut-on dialoguer ?

Une Opposition peut exprimer ses désidératas, s’ils sont acceptés par la majorité c’est tant mieux, à l’Assemblée c’est la règle de la démocratie, c’est la majorité qui prévaut.  Vous ne pouvez pas faire prévaloir vos prétentions si vous n’avez pas la majorité.

La tâche semble de plus en plus compliquée pour le Premier ministre de pouvoir réunir toutes les parties autour de la table d’autant plus que l’opposition annonce qu’elle récuse le ministre Sako pour présider le cadre dialogue. Quelle issue entrevoyez-vous ?

J’appelle nos politiciens à la tolérance et se mettre au-dessus de certaines considérations qui ne tiennent pas. En Guinée, on est obligé de se faire confiance. Personne n’est saint, chacun a ses défauts, mais il faut qu’on accepte qu’on soit ouvert au dialogue. Mais si on prend l’habitude de récuser chaque fois certaines personnes dans le cadre d’un dialogue qu’on veut inclusif, on sera obligé d’envoyer des vietnamiens ou des chinois pour présider les dialogues politiques en Guinée. Laissez-moi vous dire que si vous demandez au ministre Sako, il vous dira que certains membres de l’Opposition sont de mauvaise foi. Donc, il faut être au-dessus de certaines mesquineries et accepter de venir à ce dialogue, que l’on parle avec confiance.

L’ancien Premier Ministre Cellou Dalein Diallo vous accuse d’insubordination et d’indiscipline lors qu’il occupait la primature au temps de Lansana Conté. Que lui répondez-vous ?

Je ne vais pas engager des polémiques sur cette sortie de M. le Premier Ministre. J’ai assez de respect pour sa personne, mais la suite des choses démontre que la vérité est là, on ne peut pas la cacher des doigts. Etant donné que la décision finale a porté sur le renvoi de M. le Premier ministre en exercice pour faute lourde. Donc, je pense que le problème a été résolu à l’époque par le Président de la République. Surtout que le Premier ministre n’était pas chef du gouvernement à l’époque, je ne vois pas en quoi il y a eu insubordination de ma part étant donné que tous les ministres sont responsables devant le Président de la République.

Ma position était purement conforme à la loi en vigueur. Est-ce qu’il fallait violer la loi pour faire plaisir à quelqu’un ? Je pense qu’on est ministre de la République pour faire respecter la loi et c’est ce que j’ai fait. Je n’ai pas de regret ni de remords. Ma position été reconnu par le Chef de l’Etat. Et la sanction qui a suivi cette affaire illustre à suffisance que je n’avais dit que la vérité.

Monsieur Keira merci !

Je vous en prie !

 

Entretien réalisé par Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 655 31 11 12

Créé le 2 août 2016 11:26

Nous vous proposons aussi

TAGS

étiquettes: , ,

SONOCO

TOTALENERGIES

UNICEF

LONAGUI

cbg_gif_300x300

CBG

UBA

smb-2

Consortium SMB-Winning

Annonces

Recommandé pour vous

Annonces

logo-fondation-orange_3

Avis d’appel d’offre ouvert…

mercredi, 15 mai 24 - 11:36 am