Les prix grimpent à la veille de la Tabaski: Un bélier se négocie jusqu’à 2.000.000GNF

Un parc de vente de bétails à Conakry

CONAKRY- A l’instar de leurs coreligionnaires, les fidèles musulmans guinéens vont fêter l’Eid El Kébir (Tabaski) le vendredi 31 juillet. A Conakry cette fête appelée également « fête du mouton » arrive dans un contexte très particulier cette année, à cause de la crise sanitaire liée au Coronavirus. Reportage.

Déjà frappé de plein-fouet par les effets de cette crise, les vendeurs de bétails sont confrontés à d’autres difficultés. Outre le coût élevé des frais de dédouanement, la dégradation très poussée des voiries, ils font face à des rackets policiers au niveaux des barrages sur les routes menant à la capitale. Cette situation a occasionné une hausse vertigineuse des prix des bétails au niveau parcs. Un bélier se négocie aujourd’hui entre 1.600.000 à 2 millions de francs guinéens. Des coûts quasi-insupportables pour de nombreux musulmans, qui voulaient pourtant faire le sacrifice du mouton, comme le recommandent les préceptes de l’islam.

A l’inverse, sur les marchés, les prix des denrées alimentaires mais également des habits ont grimpé à l’approche de la fête de tabaski. Vendeurs et acheteurs chacun se plaint de la cherté des prix sur le marché. Selon notre constat au parc de bétails de Simbaya Gare, les prix ont grimpé de manière drastique contrairement aux années précédentes.  Un mouton qui se négociait à 900 mille GNF, s’arrache aujourd’hui entre 1 million 600 GNF à 2 millions GNF, selon la qualité et la provenance.

Croisée sur les lieux, une mère de famille qui était venue acheter un mouton regrette cette augmentation. Elle est repartie bredouille. « Le prix d’un mouton coûte cher cette année. Je ne sais pas comment faire. J’ai longuement négocié avec les vendeurs, mais on ne s’est pas entendu. Ils me disent que le transport a augmenté actuellement et que sur la route on les fatigue au niveau des barrages. Je pense que je vais aller ailleurs pour voir si je peux avoir au moins un mouton avec un peu de rabais sur le prix. On souffre actuellement », s’est Lamentée Tété Nabé.

Pourquoi cette hausse sur le marché du bétail ?

Les vendeurs expliquent cette hausse des prix par la dégradation poussée des routes, mais aussi par la cherté du transport. « C’est à cause du carburant, le manque de route et l’augmentation du transport. Pour se rendre à un endroit où le tarif était à 50 mille, le prix a doublé. Et tout ça c’est des frais supplémentaires. Pour déplacer un camion pour transporter le bétail, c’est difficile et il y a trop de retard sur la route. Certains moutons meurent sur la route à cause de ce retard. On peut faire trois jours sur la route parce que nous allons parfois à Gaoual pour acheter. Au niveau des barrages, les policiers te font payer de l’argent. C’est devenu un fond de commerce pour eux. On ne peut pas estimer les pertes que nous enregistrons sur la route », a dénoncé Thierno Diallo, vendeur de bétail.

Il n’y a pas que les bétails qui sont chers. Les denrées de première nécessité notamment le riz, l’oignon, et l’huile c’est le même constat alarmant. Pourtant le gouvernement a annoncé une détaxation de ces denrées à l’importation.

Un sac de riz importé de 50 kilogrammes s’arrache entre 220 mille francs guinéens à 300 mille francs guinéens selon la qualité, soit une augmentation de 20 mille francs guinéens. Un sac d’oignon se négocie à 190 mille francs guinéens alors qu’avant c’était à 170 mille francs.  Le bidon d’huile de palme de 20 litres est à 190 mille alors que dans un passé récent il était 180 mille francs guinéens.  Le bidon d’huile d’arachide de 20 litres se négocie entre 240 mille à 260 mille francs guinéens selon la qualité alors que le kilo de riz du pays se vend à 800 mille francs guinéens. Le sac de sucre se vend à 300 mille francs guinéens tandis qu’un sac de pomme de terre est vendu aujourd’hui à 150 mille francs guinéens.

 

Même réalité en ce qui qui concerne les habits, prêt à porter et chaussures. Rencontrée, une mère de famille affirme avoir fait le tour du marché pour trouver des habits pour ses enfants, mais elle trouve les prix excessivement chers. « Cette fois-ci nous ne savons pas comment faire. Les habits pour enfants coûtent chers. Je suis venu payer les habits pour mes enfants mais difficilement j’ai pu avoir ces complets. C’est un calvaire cette situation de crise dans notre pays », déplore cette dame alors que les commerçants se plaignent eux, de la rareté de la clientèle.

 

« En un mois je n’ai vendu qu’une seule paire de chaussure pour enfant. Je suis obligée de vendre comme j’ai acheté pour récupérer au moins mon argent. Il y a un manque de clients, les gens viennent demander mais n’achètent pas… c’est vraiment dur pour nous. A cause du Coronavirus les marchandises ne rentrent pas dans le pays jusqu’à présent », a déploré Aissatou Barry.

Cette autre commerçante exprime les mêmes plaintes.  « Nous souffrons ici vraiment. Les choses ont vraiment changé. Nous n’avons pas de clients, les prix ont augmenté (…). Les gens n’ont pas d’argent pour venir payer. Vous voyez, le marché est vide », soupire Madame Diaouné.

Ousmane Condé a sa boutique de tenues africaines au Centre-ville de Kaloum. Il explique la rareté de la clientèle à cause de la crise économique dans le pays.

« Actuellement, les clients viennent peu parce que les temps sont durs à cause du Coronavirus. Les boubous et vêtements pour hommes en provenance de la Côte-D’Ivoire, Ghana et le Mali sont vendus à 450 mille ou 350 mille francs guinéens, selon la qualité.  Nous avons des robes à 150 mille francs guinéens. Mais nous n’avons que des clients qui viennent prendre des habits en crédits », confie M. Condé.

 

Un reportage de Bah Aissatou

Pour Africaguinee.com

Tél. : (+224) 655 31 11 14

 

Créé le 30 juillet 2020 13:22

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