Labé : A la découverte des « braves artisanes » de Popodara…

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LABE-A Hindéya Sillorbhé, village relevant de la sous-préfecture de Popodara, préfecture de Labé, elles sont nombreuses, ces artisanes dont la principale activité est la fabrication des paniers, des chapeaux et des léfa sur la base des fibres végétales. C’est un métier mesquin qui requiert ingéniosité et concentration. Notre correspondant est allé à la rencontre de ces femmes. Leur créativité force l'admiration. Grâce à cette activité, elles parviennent à gagner modestement, mais dignement leur vie. Des difficultés ? Comme dans toute activité, ces artisanes sont confrontées à des difficultés, qu'elles surmontent. Elles demandent à être accompagnées. Reportage.

« Ce travail n’est pas du tout aisé, mais grâce à Dieu, nous accordons de l’importance, nous fabriquons des paniers, des chapeaux et des léfa et nous en tirons profit. Mais trouver le matériel de travail est un peu difficile. La fibre végétale ne se trouve pas dans notre village. Nous partons jusqu’au district de Satina ou dans la sous-préfecture de Kouramangui pour la chercher. Le caoutchouc, aussi on est obligé de venir en ville pour acheter. Nous trouvons une partie du caoutchouc sur l’emballage des pneus neufs et l’autre, nous achetons chez les vendeurs de cigarettes. Nous faisons de toutes les couleurs. Depuis que nous avons commencé ce travail, ces paniers sont partis dans plusieurs pays voisins de la Guinée. Nous voyons des acheteurs, mais jamais quelqu’un n’est venu nous dire qu’il veut nous porter assistance. Nous gagnons ici notre vie», indique Adama Hawa Diallo, la cinquantaine.

Depuis près de 15 ans, Mariama Oury Diallo est dans ce métier. Elle déplore la rareté de la clientèle. « La plus grande difficulté que nous avons, nous confectionnons, mais on ne trouve pas de clientèle. Ce travail nous permet de vivre, je viens de léguer un métier aux membres de ma famille qui font le tissage eux aussi, c’est juste la clientèle qui nous manque. Moi, j’envoie à Conakry, Boké et Kamsar pour vendre. C’est nos parents qui nous ont initié à faire ce métier ici, avant c’est les léfa seulement qu’on fabriquait. Un jour, ma jeune sœur a décidé de faire un panier, elle a mis la forme et a réussi à fabriquer. Depuis lors, elle a appris aux autres filles. Nous n’avons jamais reçu une visite des autorités pour une aide financière ou matérielle”.

Grâce à son ingéniosité, Marlyatou Diallo est celle qui a introduit le nouveau modèle de panier dans le travail artisanal de la fibre végétale. Le jour où elle a fabriqué le panier, tout le village l'a applaudi.  « Avant, on ne faisait que des léfa, un jour, je me suis dit de changer ma fabrication et faire un panier et j’ai réussi. Quelqu’un est venu l’acheter. Le lendemain aussi quand j’ai fait un autre. Un client est venu acheter, j’ai continué. C'est comme ça que tous les autres ont eu le goût de ma création, personne ne m’a donné l’idée, c’est la volonté divine. Le jour où j’ai fait le premier panier tout le village m’avait applaudi. Ensuite, j’ai appris à trois personnes qui, à leur tour, ont appris aux autres. En ce moment, le matériel était facile à avoir, mais actuellement ce n’est pas facile. Ce travail demande une réflexion et beaucoup de courage. Nous gagnons ici notre quotidien pour assister nos maris dans le foyer. Nous demandons aux autorités de nous soutenir.  Si tu vois une femme s’asseoir toute une journée pour faire une telle activité, c’est pour gagner sa vie, sans passer par les travers de la société. Nous fournissons cet effort pour faire vivre nos enfants sans passer par l’illicite. Ce que nous gagnons, c’est de notre propre sueur, nous le donnons à qui nous voulons », soutient la créatrice des paniers en fibre végétale.

Aissatou Lamarana Diallo se dit fière de son travail et assure que les paniers en fibre végétale et léfa qu'elle fabrique ont une longue durée de vie. « Si nous attachons, il est très difficile que cela se détache, ça peut faire des années, nous pouvons fabriquer avec des fils de couleurs rouge ou avec du caoutchouc des emballages de cigarette. Le seul problème des fils, c’est le feu. D’autres, nous demandent d’envoyer au Sénégal ou au Liberia, même en ce moment, des gens nous ont appelés pour envoyer là-bas. Mais comme les moyens ne sont pas là, on préfère vendre ici. A certaines périodes, des gens achètent avec nous pour importer dans ces pays voisins. Il y a des personnes qui viennent pour apprendre, mais ils n’arrivent pas parce que le travail est trop mesquin», explique-t-elle.

Les artisanes de Popodra, comme beaucoup d’autres sont organisées en groupement, mais le manque d’accompagnement, contribue à freiner la prospérité de leur activité.

 

Un reportage de Thierno Oumar Tounkara

Pour Africaguinee.com

 
Créé le 16 mars 2021 08:33

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