Labé : inquiétude des citoyens sur la montée des prix à la veille du ramadan…

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LABE- L’inquiétude grandit chez de nombreux citoyens à Labé, à la veille du mois saint de Ramadan ! Beaucoup craignent une hausse vertigineuse des prix à cette période de grande consommation.

« Cette année si les prix montent à la veille et pendant le mois de ramadan, elles seront peu les familles qui supporteront les coûts des produits de grande consommation sur le marché. D’abord parce que la vie est très chère actuellement chez nous, et si une autre cherté s’y ajoute au mois de ramadan qui s’annonce les pauvres consommateurs auront de gros ennuis. Les commerçants guinéens doivent apprendre à faire des réductions pendant ce mois saint », préconise ce maitre coranique et imam dans une mosquée.

Alors que les opérateurs économiques menacent d’engager des poursuites judicaires à l’encontre de toute personne qui les accuserait de faire monter les prix sur le marché, Madame Fatoumata Barry, veuve et mère de 6 enfants ne passe pas par le dos de la cuillère pour fustiger le comportement des commerçants à l’approche du mois de ramadan.

« Il ne faut pas douter, c’est les commerçants qui rendent la vie chère aux citoyens guinéens, chaque jour que Dieu fait ils augmentent les prix, ils veulent mobiliser des intérêts sans jamais penser  à la pauvreté des uns et des autres. Sinon je ne vois pas la raison que le prix d’un produit varie deux fois, trois fois par jour ou par semaine. Je pense qu’ils ne font pas le dédouanement tous les jours pour se comporter de la sorte. Le matin ils passent des coups de fil partout dans l’intention de faire basculer tout. Ils savent absolument qu’ils pourront écouler leurs produits parce que les gens sont dans le besoin », fustige madame Barry, accusant l’Etat aussi de ne pas jouer son rôle.

« L’Etat ne fait rien pour stabiliser les prix à l’image du Sénégal ou de la Côte d’Ivoire où les contrôleurs de prix se pointent devant ta place avec toutes les mesures de répression. C’est grave dans notre pays, l’Etat n’a pas pitié de nous et entre nous citoyens l’amour n’y est pas » martèle cette mère de famille.

Pour Mody Ibrahima habitant du quartier Daka 2, dans un pays à majorité musulmane, les prix devraient baisser à l’approche du mois de ramadan ou pendant le mois. Il rappelle que dans beaucoup de pays musulmans, les prix baissent à cette période, les loyers aussi, tout est revu à la baisse afin que les musulmans passent un mois saint sans difficulté. Mais en Guinée, déplore-t-il, c’est toujours le contraire. « Les prix sont stables pendant les autres mois, mais que le mois de ramadan arrive on fait monter tout », témoigne ce citoyen.

Au grand marché de Labé, des commerçants estiment qu’ils sont accusés à tort par les consommateurs. Amadou Barry vendeur de sucre explique les raisons de la hausse des prix.

« C’est à Conakry que les prix sont revus à la hausse. C’est là-bas que nous nous approvisionnons. si vous prenez à Conakry à un prix élevé, arrivé à Labé, tu sera obligé de rajouter tout ça sur ton prix de vente en local. En aucun cas tu ne va acheter cher et vendre moins, tu as besoin de bénéfice forcement. A cela s’ajoute les frais de transport, les chauffeurs des gros porteurs facturent par tonne. Au mois de ramadan, parfois les véhicules sont rares, ils augmentent. Tous ces facteurs contribuent à la hausse des prix y compris le dédouanement » tâche de justifier ce jeune commerçant

Pour Mody Sarifou Sengouma Diallo, operateur économique qui évolue sur l’axe Labé-Banjul, le problème est à voir ailleurs. « Notre principal problème, c’est la douane, à tout moment ils augmentent les frais de dédouanement de façon verbale. Récemment ils ont dit que le dédouanement des cube Maggi a augmenté, le lait également, il suffit de venir à la frontière avec un camion chargé de lait, on t’oblige à augmenter chaque fois entre 5 et 10 millions sur le prix de dédouanement normal. Il y a quelques jours ils ont augmenté les frais de sardines. Au poste frontalier de Sambailo chaque passage c’est des nouveaux tarifs, nous sommes venus avec des tomates ils nous ont dit il faut augmenter », explique cet opérateur économique.

Selon lui, aucun commerçant ne va augmenter du prix sans raison valable, ajoutant que tout ce qui est augmenté sur les frais de dédouanement, ceci  est rajouté sur le prix des produits. L’incidence c’est toujours sur le consommateur, prévient-il.

« Actuellement on ne peut pas accuser la devise, c’est plus ou moins stable. Sinon rien ne pourra nous empêcher de réduire les prix à l’image de l’Arabie Saoudite. C’est facile d’accuser les commerçants en Guinée, mais n’oubliez pas aussi c’est le seul pays à majorité musulmane où l’Etat ne lève pas les frais de dédouanement sur les produits de grande consommation pendant les 3 mois qui précédent le mois saint de saint de ramadan », a précisé cet operateur économique qui importe de la marchandise en Guinée.

Pourtant à la chambre de commerce préfectorale de Labé, le président Mamadou Saliou Ley Minanko n’est pas d’accord.

« C’est devenu une tradition chez nous, à l’arrivée du mois saint de ramadan, parce que à cette période que vous ayez les moyens ou pas, vous êtes obligés de faire des achats, chaque commerçant augmente son prix au double ou au triple. Tout cela est imputable à l’absence des lois du commerce dans le pays et le manque de pitié qui anime les riches, ça n’arrange pas le pays et la vie ne sera jamais aisée pour les pauvres. Le sac de sucre était vendu entre 200,000gnf et 250,000 il y a deux ans, de nos jours le même sac avec la même quantité se vend à 400,000gnf, personne ne peut justifier cette augmentation directe de 200,000 gnf par les frais de dédouanement.» a déclaré le président de la chambre de commerce préfectorale qui a fait un appel à l’endroit des commerçant pour le bien des musulmans.

«Aux commerçants surtout qui ne peuvent pas dire que les taxes payées à Labé sont élevées ces dernières années à Labé je les prie tous de ne pas augmenter les prix de leurs produits jusqu’à la fin du mois de ramadan à cause de Dieu et de son prophète et le mois saint lui-même. Dites vous tout simplement si vous haussez les prix, les pauvres n’auront pas quoi manger, vous riches vous resterez avec l’argent mais en réalité vous n’aurez rien en matière de baraka du mois de ramadan », prévient-il.

Certains grossistes nous ont confié avoir entendu les cris de cœur des citoyens dont le pouvoir d’achat est très faible. D’autres disent avoir reçu les conseils du grand-imam de Labé afin de stabiliser les prix pendant toute la période de jeun. Ils promettent d’agir dans ce sens mais en attendant de voir la réalisation de ces promesses, le sac de sucre se négocie entre 400,000 et 405000 francs à Labé, le riz importé entre 380000 et 390000gnf selon les endroits, le riz blanc dans la bagatelle de 240000 et 250000gnf. Un bidon d’huile de palme (usine) 180000gnf, l’huile de palme version  locale n’Nzérékoré 155000 gnf, l’huile d’arachide le bidon de litre se vend à 225000 à Labé.

 

Reportage réalisé par Alpha Ousmane Bah

Pour Africaguinee.com

Tél : (00224) 657 41 09 69

Créé le 13 mai 2017 13:17

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