Immigration en Angola : Comment le “rêve“ des jeunes guinéens se transforme en “cauchemar“

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CONAKRY- Chaque jour, ils sont des centaines à quitter leur pays la Guinée pour partir à l’aventure. Ces personnes issues pour la plupart de la couche juvénile, tentent généralement de traverser l’océan atlantique pour rejoindre ce qu’ils considèrent comme étant l’Eldorado, l’Europe.

Depuis la crise qui a frappé le vieux continent entre 2011 et 2012, la destination de ces nombreux guinéens a changé. Désormais, ils tentent leur chance dans d’autres pays africains comme le Mozambique, l’Afrique du Sud ou encore l’Angola.

Ce dernier pays qui a connu des années de guerre civile, est aujourd’hui convoité à cause de ses nombreuses potentialités, notamment dans le secteur du commerce. Selon une source proche de l’association des guinéens à Luanda, chaque semaine, ils sont près d’une centaine à quitter Conakry pour rejoindre la capitale angolaise. Cette aventure qui leur réserve de nombreuses surprises transforme généralement leur rêve en un véritable “cauchemar“.

A l’aéroport de Casablanca, nous avons rencontré un jeune guinéen qui dit être originaire de la préfecture de Télémelé. M. Barry dit vouloir se rendre à Luanda. A la question de savoir pour quoi faire, sans surprise il répond : “ Je vais aller tenter ma chance là-bas parce que je ne faisais rien en Guinée. J’ai étudié jusqu’à un certain niveau et après j’ai arrêté. J’ai donc décidé de partir à l’aventure pour pouvoir gagner ma vie“ témoigne ce jeune guinéen âgé de 29 ans.

Dans la salle d’attente de l’aéroport Mohamed V de Casablanca, M. Barry semble être partagé entre joie d’avoir pu sortir hors des frontières guinéennes et angoisse à cause de sa méconnaissance de son futur “pays d’accueil“. Au cours de notre entretien, il nous explique son parcours : “ C’est un frère qui se trouvait à Luanda qui m’a aidé à avoir les papiers (visa, Ndlr). Malheureusement il est décédé il ya de cela quelques jours. C’est lui avait tout financé pour moi et c’est lui qui devait normalement venir me chercher à l’aéroport, mais malheureusement il n’est plus en vie. Je suis donc obligé de me battre tout seul“ nous narre notre interlocuteur.

Informé par un de ses compatriotes ayant déjà vécu en Angola sur la situation des étrangers en général, et des guinéens en particulier, M. Barry soupire et commence à prendre conscience de sa situation. En effet, selon de nombreux témoins, les policiers angolais exigent désormais à tous les étrangers une adresse complète de la personne devant t’accueillir dans leur pays, même étant muni d’un visa en cours de validité.

Les yeux rouges à cause de son anxiété et du manque de sommeil, M. Barry tente de se rapprocher des autres passagers devant prendre le même vol que lui. Il espère rencontrer un compatriote qui aurait plus d’expérience et qui pourrait l’aider. Le jeune guinéen rencontre plusieurs de ses compatriotes devant eux aussi se rendre à Luanda, mais aucun d’entre eux ne donne suite à sa requête.

A l’heure d’embarquement, M. Barry prend sa valisette et fait la queue sur la logue file d’attente. Muni d’un passeport avec un visa devant expiré dans une semaine, le jeune guinéen va s’embarquer dans l’avion de la compagnie “Royal Air Maroc“, dans l’espoir que sa première tentative lui réussira.

Selon des statistiques fournies par l’Ambassade de Guinée à Luanda, entre 50 et 60.000 Guinéens vivent dans ce pays, dont seulement 800 sont en situation régulière ! Des Guinéens sont de plus en plus victimes de persécution, de rafles, de tortures et de violence gratuite de la part des forces de sécurité angolaises ou de simples citoyens.

Entre mars 2011 et février 2012, 15 ressortissants guinéens dont une femme par viol; ont été tués à travers le pays et des centaines d’autres croupissent actuellement dans une prison dénommée “Tirinta“. Selon M. Diallo (qui a voulu garder l’anonymat, Ndlr), il faut débourser entre 4 à 5000 dollars pour réunir tous les documents de voyage, y compris le visa pour se rendre en Angola. Seulement, l’inconvénient est que la plupart des gens qui y vont, obtiennent des visas de seulement 3 mois. Ce qui signifie qu’au-delà de 90 jours, la personne devient “illégale“ sur le territoire du président angolais José Eduardo Dos Santos. C’est cela d’ailleurs qui justifierait le nombre de rapatriement de guinéens en provenance de ce pays situé au sud-ouest du continent africain.

 Selon plusieurs ressortissants guinéens vivant en Angola et qui ont bien voulu se confier au micro de notre rédaction, il faut débourser plus de 1500 US pour espérer sortir de la prison et être rapatrié. Et pire encore, les agents de sécurité ne te donnent pas le temps de donner au revoir à qui que ça soit à plus forte raison prendre certaines de tes affaires avant ton embarquement. 

SOUARE Mamadou Hassimiou

Pour Africaguinee.com

Tél. : (+224) 655 31 11 11

Créé le 26 mai 2014 16:58

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