Immersion à Timbi-Madina : Sur les pas des producteurs agricoles en période de récolte de la pomme de terre…

TIMBI-MADINA-Nous sommes à Timbi Madina, capitale de la « BELLE DE GUINÉE », comprenez par-là, la pomme de terre. Après le riz, c’est une l’une des denrées les plus consommées en Guinée. Cette cette commune rurale, relevant la préfecture de Pita en Moyenne Guinée, est zone de production par excellence de ce tubercule.

Africaguinee.com a partagé le quotidien des producteurs au moment des récoltes en cours. Sur place, toute la main-d’œuvre de la chaine de production s’active dans les champs. Environ 8% de la production sont déjà récoltés, les magasins de stocks et les chambres « froides » sont préparés pour contenir les premières récoltes.

La moisson est bonne, selon le constat fait par notre reporter qui a fait une immersion sur les lieux. De bonnes nouvelles s’annoncent pour les consommateurs. Les prix commencent à baisser. La fédération des paysans du Fouta Djallon, compte honorer l’accord qu’elle a signé avec l’Etat guinéen à travers le ministère de l’agriculture. Celui de vendre la pomme de terre à un prix accessible jusqu’au dernier kilomètre du territoire national. Reportage.

Nous voilà à Laafou. Bah Fatoumata, la soixantaine cultive la pomme de terre depuis le début des années « 90 ». Ce matin, elle démarre la récolte avec des centaines de femmes qu’elle a employée comme main-d’œuvre locale. A un coin du champ, l’on aperçoit une centaine de 102 sacs de 25kg alignés, soit 2 tonnes et demis. Ils sont déjà prêts pour le marché.

« Nous sommes là comme vous le voyez, chacun trouve son compte dans la production de la pomme de terre. Je viens de commencer la récolte, ça fait juste 2 jours. Ce qui facilite le travail, même si tu n’as pas d’argent, tu trouves les semences et les engrais à crédit auprès de la fédération. A la récolte le remboursement est facilité de plusieurs façons. Ils peuvent racheter ta production avec la différence de prix au prêt, tu peux rembourser aussi par les récoltes comme tu peux aller vendre et venir payer. Je suis loin de finir la récolte. Peut-être que ça me prendra 2 ou 3 semaines. Dans 10 jours, je pense que tout citoyen peut acheter sans se plaindre de la cherté du prix », explique cette productrice.

Elhadj Mamadou Diallo, jeune producteur, cordonne la récolte dans l’un des champs de 29 hectares à Koubi depuis 3 jours.

« Nous sommes au 3ème jour de récolte aujourd’hui. Au premier jour, nous avons récolté 90 tonnes. 84 tonnes au deuxième jour, nous sommes au 3ème jour aujourd’hui, depuis le matin la mobilisation des femmes est forte. Nous espérons comptabiliser plusieurs dizaines de tonnes aujourd’hui encore. Vous savez les femmes constituent l’essentiel de la main-d’œuvre sous la coordination des techniciens agricoles de la fédération des paysans. On peut dire que la récolte est bonne, il y a de l’avenir. Nous avons eu un souci de machine qui arrache les pommes de terre, elle est en réparation, ce qui fait que les femmes récoltent à la main en attendant.  Sinon, avant la panne, il revenait juste aux femmes de ramasser les tubercules et les mettre dans les sacs.

Ce qu’il faut saluer les pommes de terre récoltées sont belles et la production a été une fois augmentée. C’est la variété Nicolas que vous voyez… nous sommes contents avec ce que nous avons comme quantité déjà récoltée. Il reste beaucoup d’hectares à récolter encore », explique le jeune producteur.

Déjà, les magasins et les chambres froides sont prêts. Ils commencent à recevoir les première récoltes contenues dans les caisses. Mamadou Diallo, responsable commercial précise :

« Comme vous voyez ici, c’est une grande chambre d’une capacité de 1500 tonnes, mais les quantités de récoltes attendues ne peuvent toutes être là parce que la production est grande. Il y a deux autres chambres en ville que nous allons remplir aussi. Au moins 5000 tonnes peuvent être stockés ainsi que dans les magasins relais. Après le reste des récoltes peut aller directement sur le marché. Donc parallèlement il y aura la commercialisation », explique-il.

Yero Camara, chef des équipes, organise les femmes pour la récolte. Il paye chacune d’elle en fin de journée. Lui-même producteur agricole était inquiet à un moment à cause de la pénurie d’eau causée par la crise du carburant.  Mais les pommes de terre qui sortent de terre lui redonnent le sourire.

« Il faut saluer le courage et l’effort des uns et des autres, la fédération en premier, franchement la production a donné, un moment la crainte était là surtout pour l’eau à cause du carburant. Nous étions tous à deux (2) doigts de pleurer, heureusement les récoltes commencent à nous rassurer, la pomme de terre est très bonne vraiment. Je pense que cela va soulager les consommateurs partout en termes de prix et de disponibilité, c’est le manque qui dérange tout le monde. Vous avez vu combien de fois les femmes sont joyeuses, les récoltes sont bonnes et le ramadan est là, elles savent qu’elles bénéficieront en tubercules comme en argent en guise de rémunération. Il n’y a pas raison que nous ne passions un bon ramadan », déclare cet acteur de la chaine de production.

A la fédération des paysans du Fuuta Djallon, Elhadj Moussa Para Diallo est rassuré que la pomme de terre ne manquera pas de sitôt sur le marché. Il livre la cause de la baisse drastique du coût de la pomme de terre :

« La production a été faible un moment et les prix ont suivi sans cesse. Les réalités changent sur le terrain. Avec l’accompagnement de l’Etat notamment par le ministère de l’agriculture à travers le FODA pour avoir suffisamment d’intrants agricoles, des engins pour travailler à temps, présentement la récolte se fait un peu partout.  Ce qui fait que les prix ont baissé drastiquement. Avec le ministère nous avons tiré les leçons de l’an dernier où la production était de 80.000 tonnes, pour la campagne 2023-2024 nous avons décidé d’aller à 150.000 tonnes.

Donc, le sac rendu à Conakry ne doit pas dépasser 160.000gnf et dans les grandes villes. Si vous venez dans les zones de production, le sac est à 125 000gnf. En termes de quantité de semence en dehors de ce que nous avons semé, au moins 2500 tonnes ont été distribuées par la fédération, je pense que 500 autres ont été distribués soit à Dalaba, à Mamou et à Labé. Notre souhait, c’est d’atteindre 4500 tonnes, nous visons l’export », explique Elhadj Moussa Para Diallo.

A suivre…

Alpha Ousmane Bah

De retour de Timbi-Madina

Pour Africaguinee.com

Tel : (+224) 664 93 45 45

Créé le 10 mars 2024 15:40

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