Guinée : Grogne des étudiants dans les universités publiques…

Des étudiants rassemblés à l'Université Général Lansana Conté de Sonfonia

CONAKRY-La rentrée universitaire 2020/2021 s’annonce mal dans les universités publiques guinéennes. La hausse vertigineuse des frais d'inscription et de réinscription irrite les étudiants. Ils interpellent les autorités. Reportage.

Deux cent mille (200.000 GNF) par étudiant, c’est la somme demandée dans les universités publiques comme frais pour la réinscription. Un montant élevé pour plusieurs étudiants. La semaine dernière, certains ont même battu le pavé à l’université général Lansana Conté de Sonfonia. Leur revendication principale : la baisse des frais d'inscription et de réinscription qu’ils estiment exorbitants compte tenu de la crise sanitaire et ses graves conséquences économiques.

Le mouvement a été soutenu par plusieurs internautes et étudiants des autres universités qui ne manquent pas d'arguments pour dénoncer cette décision des universités publiques guinéennes. Il est 11h, nous sommes à l’institut supérieur de l’information et de la communication (ISIC) de Kountia. C’est la pause. Des étudiants s’apprêtent à aller prendre leur petit déjeuner. Moussa Sylla est étudiant en licence 2 journalisme dans cet institut. Il n’a pas encore fait sa réinscription. Le montant exigé par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique est trop élevé, d’après lui.

 

« Il faut dire que depuis l’apparition de la pandémie au coronavirus en Guinée et dans le monde, la situation est très difficile pour nous et surtout pour nos parents. C’est pourquoi nous supplions le gouvernement de diminuer les frais d’inscription et de réinscription parce que ce n’est pas facile pour nous » plaide-t-il.

 

Dans cet unique institut de journalisme en Guinée, les étudiants n’ont pas organisé une marche pour exprimer leur opposition face à cette hausse. Ils espèrent que le gouvernement va accepter de satisfaire la demande des étudiants.

Cette hausse des frais de réinscription est un fardeau de plus pour les étudiants et leurs parents, dira Abdoulaye Camara, étudiant en L2 journalisme. Le gouvernement doit y penser surtout que certains ne vivent pas avec leurs parents dans la capitale, a-t-il martelé.

« Nous vivons dans des conditions difficiles, voire même misérables. Surtout les étudiants qui vivent à Conakry et d’autres dont les parents sont à l’intérieur du pays. Ces étudiants sont souvent obligés de tendre la main à leurs parents et en plus de ça les pécules qu’on nous donne sont insuffisantes. Donc vous voyez avec tout ça, on nous dit que la réinscription c’est plus de deux cent mille francs guinéens, c’est trop élevé c’est pourquoi nous demandons au gouvernement de revoir un peu ce prix à la baisse » ajoute Abdoulaye Camara.

Nous quittons l’ISIC de Kountia pour l’université Général Lansana Conté de Sonfonia, sous un soleil de plomb. Dans ce temple, des étudiants ont déjà exprimé leur désapprobation face à la décision de leur ministère de tutelle. Ils ont organisé une manifestation pacifique pour se faire entendre.

Assis à trois sur un banc en argile, ces trois étudiants sont encore mécontents de l’augmentation des frais de réinscription. Ils le font savoir devant notre micro.

« Avec la situation actuelle, nos parents sont en panne financièrement.  Et à Conakry ici c’est nous qui payons le logement, le transport et si on nous parle des frais de réinscriptions qui s’élèvent à deux cent dix mille francs alors qu’on a des brochures à acheter, ça nous coûte cher. Nous voulons que l’Etat nous vienne en aide » sollicite Ousmane Diallo, étudiant en Histoire des Relations internationales.

« Je m’attendais à payer 50 000 gnf pour la réinscription, c’est à mon fort étonnement que j’ai appris que c’est 210 000 gnf. Le moment est trop dur et en dehors de cette réinscription il y a d’autres frais obligatoires dans les universités. Nous demandons à l’Etat de penser à la situation de nous étudiants » lance Koi Piavogui, étudiant en licence 2, histoire des relations internationales à l’UGLC de Sonfonia.

 Au ministère de l’enseignement supérieur, aucune décision n’a encore été prise par rapport à cette revendication. Un responsable de ce département nous a confié que cette hausse ne date pas de cette année. Une affirmation qui n’a pas été démentie par le président du collectif des étudiants des universités publiques de Guinée.

Toutefois, une délégation conduite par le président de ce collectif d’étudiants a été reçue par le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.  Des engagements clairs n’ont pas été pris par le ministre d’après Alpha Oumar Tourkoun Diallo.

« Le ministre nous a promis de tout mettre en œuvre par rapport à la situation pour voir qu’est-ce qu’il faut pour que les lignes bougent. Pour le moment il dit qu’il ne peut pas se décider sans consulter la conférence des recteurs et proposer notre requête au conseil interministériel avant la confirmation. Il nous a aussi demandé de faire un mémo et le lui déposer mercredi » a confirmé Alpha Oumar Tourkoun Diallo.

Faut-il préciser que l’année dernière, les étudiants en fin de cycle ont payé 15 000 Gnf pour la               réinscription. Par contre, les autres ont payé la somme deux cent mille (200 000 Gnf), mais l'épidémie de covid-19 qui frappe le pays a drastiquement secoué les maigres économies des parents. 

Affaire à Suivre…

Siddy Koundara Diallo

Pour Africaguinee.com

Tel: (00224) 664-72-76-28

Créé le 17 décembre 2020 08:24

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