Guinée : « De bonnes nouvelles sont en perspectives… », selon Ousmane Gaoual Diallo

CONAKRY-Afrcaguinee.com a été reçu ce mercredi 2 août 2023 par le ministre Porte-parole du Gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo. Dans la première partie de cet entretien exclusif, nous avons évoqué avec le ministre des Postes, Télécommunications et de l’Économie Numérique, le processus d’évaluation des membres du Gouvernement qui vient d’être bouclé par le Premier ministre. De l’exécution des tâches assignées à son département dans le cadre des contrats de performance signées en janvier, aux perspectives…le porte-parole du Gouvernement parle sans détours.

 

AFRICAGUINEE.COM : le Premier ministre vient de boucler un travail d’évaluation des membres du gouvernement. Comment s’est passée cette évaluation en ce qui vous concerne ?

OUSMANE GAOUAL DIALLO : C’est plutôt une revue de programme plutôt qu’une évaluation, puisque on est à mi-parcours. Nous sommes à six mois d’exercice budgétaire. C’est une manière de permettre aux ministres de faire le point sur l’état d’avancement des projets qui sont initiés dans leurs départements, comparativement aux objectifs qui leur sont assignés. Puis identifier les poches de difficultés qu’ils rencontrent là-dedans pour essayer de faire, soit un fléchissement des objectifs ou réadapter, en mobilisant les moyens nécessaires pour que les objectifs assignés puissent être atteints. D’ailleurs dans le langage courant, on appelle ça revue trimestrielle d’activités. C’est quelque chose qui contribue à la transparence et qui permet au gouvernement d’anticiper sur les éventuelles difficultés. Il ne faut pas attendre la fin de l’année pour se rendre compte que tel ou tel ministère a rencontré des problèmes pour la mise en œuvre de la lettre de mission qui lui a été assignée. Donc, on essaye d’anticiper. L’exercice devrait être trimestriel pour permettre effectivement de faire ces fléchissements.

On est à quel niveau d’exécution de différentes tâches qu’on vous a assignées ?

Trois missions essentielles ont été confiées au département : le premier, c’est le rapatriement du point GN, le second c’est la démocratisation de l’accès à l’internet mobile avec une baisse des prix, le troisième, c’est de relancer les activités de Guinée-Télécom.

Pour commencer par Guinée-Télécom, lorsque nous sommes arrivés, il n’y avait pas grand-chose. L’entreprise n’existait pas sur le point de vue du droit. Ce qui a été fait. Les actifs ont été évalués, un capital de 5 millions de dollars, est là. L’entreprise a acquis des licences exploitation de la 2G, 3G et la 4G. Ensuite, il y a eu une mise à jour des installations qui ont permis de faire des tests techniques qui sont très bien concluants. Un rapport avec les coûts estimés nécessaires pour la relance de Guinée-Télécom a été déposé au bureau du Premier ministre. Un arbitrage a été fait et il a été décidé de lancer l’opérateur Guinée-Télécom avant la fin de l’année.

Cette décision-là est subordonnée premièrement, à la libération du capital nécessaire à cette opération, au recrutement d’un cabinet devant assurer la gestion de Guinée-Télécom dans une période de relance. Un appel d’offre est lancé à cet effet. Hier, il y a eu l’ouverture des plis. Donc, un cabinet va être désigné pour s’occuper de l’accompagnement de la période de relance de Guinée-Télécom dans les prochains jours. C’est une période qui se déroule. Il faut donc attendre le premier trimestre 2024 pour voir effectivement la possibilité d’émettre. Mais sur la plan technique, l’entreprise est prête. Et dès le lancement, Guinée-Télécom devrait couvrir la totalité du pays.

Les opérations techniques sont en train d’être peaufinées. Sur le plan commercial, il y a besoin de recruter des gens pour le faire. Et sur le plan des infrastructures, il y a besoin de réhabiliter des bâtiments qui vont servir de guichet à l’intérieur. On a besoin d’acheter un logiciel de facturation qui permet de créditer les minutes et puis un logiciel de gestion des transactions monétaires pour le mobile money. Donc, les deux-là, il faut les acquérir et qui permettra de lancer Guinée-Télécom dans un premier temps et puis au fur et à mesure, d’étendre son réseau à travers le pays et le densifier.

Le deuxième point, sur le plan de démocratisation de l’accès à l’internet, à notre arrivée, avec les mesures qui ont été préconisées aussi bien par la précédente ministre des télécommunications et moi-même, ça a permis de baisser de 12% les coûts de communication et de 40% la baisse des prix d’accès à l’internet. C’est une baisse qui n’est pas encore suffisante, parce que, aujourd’hui l’internet domestique n’est pas une réalité populaire. Il faut travailler dans ce sens, les solutions techniques existent et puis la stratégie n’est pas encore arrêtée pour permettre l’ouverture de ce segment-là, avec un cap pour nous, indiscutable d’amener les opérateurs à vendre aux guinéens, au maximum 300 mille francs guinéens par mois, pour la triple play (internet, télévision et téléphonie). Donc, ces trois segments devraient arriver dans les foyers pour un prix qui ne devrait pas dépasser les 300 mille francs par mois. Les modèles économiques sont en train d’être testés un peu partout. Il y a de bonnes perspectives.

Sur le rapatriement du point GN, de bonnes nouvelles sont en cours. Nous pensons pouvoir boucler ça d’ici une semaine où 10 jours maximum. Il y a des bonnes actions qui sont là. Après, il y a en accessoire, le développement de beaucoup d’infrastructures. Le ministère a aussi pour mission de fédérer tous les projets de digitalisations de l’Etat. Il y a eu une mise en place d’une stratégie nationale de digitalisation qui a été vulgarisée et qui permet aujourd’hui l’inclusion du digital dans tous les secteurs. Aujourd’hui, les départements ministériels font de moins en moins l’usage du papier, nous travaillons tous sur une application de gestion de courriers électroniques qui permet la circulation des documents administratifs à l’intérieur des départements comme entre les départements. Ce qui accélère le traitement des dossiers, trace bien les circuits des documents, on n’a plus à dire que tel document est perdu, on sait à l’instant T qui a traité le dossier, combien de temps le dossier a mis chez tel ou tel acteur.  C’est quelque chose qui rationnalise et qui rend efficace le travail public.

A côté de ça, nous avons pour ambition d’étendre aussi l’étape à l’intérieur du pays pour faire en sorte que nos concitoyens les plus éloignés de la capitale puissent avoir accès aux services publics de base : carte d’identité, passeport, permis de conduire, permis de construire, casier judiciaire. Tout un ensemble des documents administratifs qui exigent aujourd’hui que les citoyens se déplacent vers Conakry. Demain ils devraient pouvoir disposer de ces documents à l’intérieur du pays. Les projets sont dans les tuyaux, ils suivent les processus des marchés publics mais si tout se passe bien c’est des choses qu’on devrait boucler d’ici la fin de l’année.

Quelle va être la prochaine étape ?

Du point de vue du premier ministre, je pense que la prochaine étape c’est de faire le point. Une fois qu’ils ont fait un diagnostic des échanges qu’il y a eu, ils vont faire des recommandations à chaque ministre pour permettre une meilleure réorientation de l’action publique. Par exemple, si vous regardez dans mon budget en tant que ministre des postes, télécommunications, vous avez des rubriques qui ont une ligne budgétaire bien fournie mais pour lesquelles il n’y a pas de projets réels, bancables qu’on peut utiliser et puis de l’autre côté, vous avez des projets qui sont en maturité et pour lesquels il n’y a pas de réserve financière. Donc, il faut faire cet arbitrage aussi pour réajuster le budget et affecter de l’argent là où les projets sont en maturité pour permettre au ministère de dérouler. Ceci est une réalité que beaucoup de ministères rencontrent.

Beaucoup de ministres sont en vacances. Quelle est l’approche mise en place pour la continuité des services ?

Chaque ministre a un suppléant. Moi, je supplée la ministre de la communication et par ricochet elle me supplée quand je ne suis pas là. Chaque ministre à son binôme à l’intérieur du gouvernement. Donc, on part en vacances par moitié, il y a une partie du gouvernement qui va partir en congés pour 15 jours et puis il y a l’autre qui va assurer les affaires courantes. Ensuite quand la première équipe rentre et l’autre suit derrière. A l’arrivée, à la fin du mois d’août, on aura fini de prendre l’essentiel de nos jours de congés que le chef de l’Etat nous a accordés.

A suivre…

 

Entretien réalisé par Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Créé le 3 août 2023 07:02

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