Grand reportage: Voyage au Cœur du centre de traitement d’Ebola de Conakry… (Exclusif)

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CONAKRY-Comment fonctionne le Centre de traitement Ebola à Donka ? La Guinée, à l’instar de trois pays de la sous-région Ouest Africaine est embrasée par une grave épidémie de fièvre hémorragique virale, Ebola. En neuf mois, elle a fait plus de 2000 morts dans cette région du continent africain. Avant que l’aide de la communauté internationale (qui tarde à venir), n’arrive, les pays touchés tentent, clopin-clopant à faire face à l’épidémie, avec des moyens rudimentaires de bord.   Reportage exclusif dans un centre de traitement Ebola à Conakry…

La Guinée d’où est partie l’épidémie en janvier dernier, est un  petit pays de l’Afrique occidentale, située au bord de l’océan atlantique. Elle a une superficie 245.857 kilomètre carré et une population de moins de 12 millions d’habitants. Cet Etat âgé de 56 ans connait depuis le début de l’année 2014, l’un des pires cauchemars sanitaires de son histoire. Un virus hautement contagieux et mortel ravageant presque tout sur son passage, en ne laissant que misère et désolation a déposé son venin en Guinée. ‘’C’est une maladie qu’on a jamais connu dans le pays’’, confie Dr Barry Moumié, médecin chef du service des maladies infectieuses, qui dirige également le service d’accueil des malades dans les centre de traitement Ebola dans le pays.

 Le système de santé de ce pays est l’un des plus déliquescents de la sous-région. C’est dans ces conditions que le virus Ebola va mettre à nue tous les tares du système de santé du pays. Moins de 3% du budget national sont accordés au secteur de la Santé. ‘’Il faut être aveugle pour ne pas voir que notre système de santé est malade’’, a déclaré le président guinéen Alpha Condé récemment lors des Etats-Généraux de la Santé en Guinée.  Cette déclaration de la plus haute autorité du pays est révélatrice de bien des réalités.

A ce jour, le pays dispose de deux centres de traitement Ebola. L’un à Conakry et l’autre à Guéckedou, dans le sud du pays, l’épicentre de l’épidémie. ‘’Nous avons deux grands centres de traitement dans le pays. Il y a celui de Guéckédou et Conakry. Il y a aussi des centres de transits’’, nous a expliqué le Chef du service d’accueil des malades dans les centre de traitement Ebola.

Le centre de traitement Ebola de Conakry se trouve dans l’enceinte du CHU-Donka (le plus grand centre hospitalier du pays, qui vit au rythme incessant des délestages de courant électrique et d’eau potable). Il est aménagé dans un grand espace situé à côté de l’administration générale de l’Hôpital. A première vue, le visiteur est frappé d’abord par la clôture, faites de grillages en plastic au couleur orange. Un premier signe d’avertissement qui indique qu’il est défendu à toute personne étrangère de franchir ce cordon de sécurité.  A l’intérieur, plusieurs tentes sont installées. Le logo de Médecins Sans Frontières est visible un peu partout. Un des éléments révélateurs que c’est cette ONG humanitaire qui gère le centre.

A la rentrée, deux messieurs vêtus de bouses sont assis. Ils contrôlent chaque entrée. L’un est chargé de relever l’identité des personnes entrant sur un gros cahier, tant disque le second s’occupe du  respect des règles d’hygiènes. Chaque visiteur est soumis à un exercice très strict. Un seau rempli d’eau chlorée  est flanqué sur un tabouret presqu’au seuil de la portière. A quelques mètres près, un autre est placé. Il sert de poubelles. Il faut se laver les mains, désinfecter les chaussures avant d’accéder au centre. Chaque personne qui entre ou sort  est soumis à cette  corvée. C’est le cas d’une équipe de Médecins Sans frontières (MSF) qui est arrivé à bord d’une Land-Cruiser à notre présence. ‘’Bonjour ! Comment ça va ce matin ? Et la famille’’. Après les salutations d’usage, chacun se soumet au rite (lavage des mains, désinfection de chaussures…) avant de s’engouffrer à l’intérieur du centre.

A l’intérieur, tout semble bien ordonné. Chaque catégorie (cas confirmés, cas suspects, visiteurs, personnes contacts…) à une tente qui lui est  exclusivement et spécialement réservée. Il y en a pour les visiteurs, les cas confirmés, les cas suspects et les personnes contacts.

‘’Dans le centre, nous avons des compartiments bien connus. Il y a ce qu’on appelle la zone à bas risque et  la zone à haut risque. Dans la zone à haut risque est délimitée en deux partie. Il y a là où on garde les cas suspects et là  où on garde les cas confirmés’’, précise Dr Moumié.

Ici, les malades sont reçus depuis le tri. ‘’Dès que  les malades viennent, détaille-t-il, au triage, on peut faire la part des choses. Si le malade répond à la définition des cas Ebola, nous le gardons, nous le traitons’’, relate  le médecin chef du service des maladies infectieuses.

Le jour de notre arrivée, 25 malades étaient suivis au centre. Parmi eux, 14 cas sont confirmés, 11 sont suspects. Trois (3) équipes de huit agents se relaient chaque jour dans le suivi des patients. Les soins se font par équipe d’au moins de deux agents. Mais avec un virus aussi mortel que contagieux, il faut bien un équipement sécuritaire fortement impressionnant pour s’approcher des malades. Aucune partie du corps ne doit  en effet rester dehors. Tout le corps doit être hermétiquement couvert. Cette tenue de protection est  appelée combinaison. Quand on est dans cette combinaison, on peut perdre jusqu’à 1 litre d’eau par heure ; tellement  qu’il y a une chaleur torride. C’est pourquoi, l’on ne peut y rester longtemps.

Ebola est certes une maladie hautement dangereuse. Mais au-delà de sa dangerosité, et de sa folie meurtrière, il y a que pour la combattre, il faut énormément de moyens. Hormis les bottes et les lunettes, chaque combinaison doit être incinérée après usage. ‘’Environs 80 combinaisons sont utilisées par jour’’, confie un responsable de MSF du centre. Et, aucun objet ne doit sortir du centre.

Pour renforcer leur  équipe, MSF s’occupe aussi de la formation des personnes qui sont guéries d’Ebola pour les aider à la prise en charge des malades. Ce jour, une quinzaine était en formation, nous a-t-on renseigné sur place.

Les dernières statistiques de l’épidémie en Guinée, fournie par le ministère de la santé à la date du 18 septembre,  font état de 974 cas dont 630 décès.

 

Un reportage de Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 655 31 11 12

 

Créé le 23 septembre 2014 10:35

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