Francophonie : Les enjeux du sommet des Chefs d’Etat ouvert à Djerba…

Ouverture du 18ème Sommet de la Francophonie à Djerba

DJERBA-Le 18è sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Francophonie s’est ouvert ce samedi 19 novembre 2022, à Djerba, avec pour thème phare « Connectivité dans la diversité : le Numérique, vecteur de développement et de solidarité dans l’espace francophone ». Les travaux se poursuivront jusqu’au 20 novembre. Les détails sur les enjeux du sommet avec notre envoyé spécial.

Cette biennale des dirigeants des pays ayant le français en partage a connu un coup d’arrêt de deux ans à cause de la crise sanitaire liée à la covid-19. Une trentaine de chefs d’Etat dont Emmanuel Macron, Macky Sall, Alassane Ouattara, Mohamed Bazoum, Aly Bongo, les Premiers ministres Canadien et Belge, Justin Tudeau, Charles Michel, ont effectué le déplacement.

Plusieurs sujets seront sur la table lors du huis-clos : langue française qui connait un recul dans le monde, développement durable, éducation, conflits, crises politiques sur fond de coup d’Etat…bref le menu est riche et complexe. Ce, dans un monde qui a connu ces dernières années des bouleversements sans précédents.  La guerre en Ukraine et ses conséquences désastreuses dans le monde ne sera pas occultée.

Francophonie de l’avenir

Ce sommet qui définit les orientations de la Francophonie pour son rayonnement dans le monde sera l’occasion pour la Secrétaire Générale de dresser devant les chefs d’Etat, le bilan de son mandat à travers la remise d’un rapport d’activité et présenter sa vision pour l’avenir de l’OIF. Dans un monde fracturé par des crises multiforme, la francophonie doit demeurer un trait d’union de dialogue en restant constamment en alerte pour éviter que les tensions ne dégénèrent en conflit, a martelé la Secrétaire Générale de l’OIF, Louise Mushikiwabo, qui précise que ce Sommet est celui de la francophonie de l’avenir.

« En 2020, nous aurions voulu célébrer l’âge de maturité de notre organisation, son cinquantenaire, mais la pandémie nous a obligé à reporter par deux fois notre Sommet. Cela n’a fait qu’amplifier notre volonté de réfléchir à l’avenir de notre organisation, de l’inscrire et de la positionner fermement dans le présent pour mieux l’orienter vers cet avenir », a déclaré le rawandaise madame Mushikiwabo.

Au moment de son élection en 2018 à Erevan en Arménie, la francophonie institutionnelle avait une belle trajectoire derrière elle. D’abord, l’expérience originale de Coopération, grâce à la langue partagée au service de la diversité et du dialogue des Cultures. A partir des années 2000, elle était devenue une entité surtout politique, en plaçant au cœur de son action, la promotion de la démocratie et de l’État de Droit au service de la Paix.

Constats

« Mon constat, à mon arrivée à la tête de l’organisation en 2019 a été le suivant : 50 ans après la signature du traité fondateur de Niamey, il devenait urgent de faire évoluer l’OIF pour la rendre plus pertinente dans un monde multipolaire composé de nombreuses organisations régionales plus spécialisées parallèlement pour faire face aux nouveaux enjeux globaux où des populations perdaient confiance dans une certaine forme de multilatéralisme. L’organisation avait besoin de se renouveler pour apporter des réponses plus adéquates, ajuster ses interventions à son budget. Elle devait mettre fin à un mode de fonctionnement lourd et complexe peu adapté l’ère des résultats tangibles et des communications instantanées », a pointé la Secrétaire Générale de l’OIF qui ne rougit pas de son bilan à la tête de l’organisation.

La place du français dans le monde

Selon l’Observatoire de la langue française, en 2022 le nombre de locuteurs du français est de 321 millions répartis sur les cinq continents.  C’est la 5e langue la plus parlée au monde après l’anglais, le chinois, l’hindi et l’espagnol. 62 % des francophones résident en Afrique, soit 2,5 points de plus qu’en 2018. Sur les 51 millions d’apprenants le français, près de 70 % résident sur le conti­nent africain.

« Vous m’avez fait confiance pour incarner et diriger le changement devenu indispensable. L’heure est désormais aux premiers résultats de la transformation dans laquelle j’ai engagé notre organisation. Ces quatre dernières années, le climat a été peu favorable. Des tempêtes d’une violence exceptionnelle ont secoué le monde et l’espace francophone, une pandémie d’une ampleur inédite, la récession économique qui s’en est suivie, la multiplication de crises de conflits politiques… mais je suis heureuse de vous dire ces circonstances adverses ne nous ont pas empêché d’avoir des résultats probants et encourageants.

Tout cela n’aurait pas été possible, sans votre soutien. Une organisation ne peut pas changer, se réformer sans l’accompagnement des Etats-membres », a martelé la patronne de l’OIF, qui ajoute que « notre organisation doit continuer à évoluer sans remettre en cause sa spécificité, ni son identité. Nous savons qui nous sommes et d’où nous venons ».

Propositions…

La francophonie a pour mission de promouvoir la langue française et la diversité culturelle et linguistique. L'autre mission qu'elle s'est fixée, c'est la promotion de la paix, de la démocratie et des droits de l’Homme en appuyant l’éducation, la formation, l’enseignement supérieur et la rechercher. Pour faire aux nombreux défis futurs, Louise Mushikiwabo préconise une francophonie renouvelée, dans laquelle chaque pays a pleinement sa place.

« Tous les pays membres de notre organisation comptent à mes yeux. Fidèle au nouveau cadre stratégique de 2023-2030 que vous allez adopter (…) Nous allons vers une francophonie décomplexée. Je me considère comme une francophone décomplexée. Une langue française tellement assumée par toutes et tous, aux côtés des autres langues.

A part la France, tous nos autres membres ont une ou d’autres langue. C’est cette francophonie que nous voulons bien installer dans l’avenir et la rendre plus pertinente. Le destin de la francophonie est entre vos main. C’est à nous tous de donner corps à son venir dans cette ville de Djerba », a indiqué la Secrétaire Générale.

À l’issue des débats, les chefs d’Etat et de Gouvernement adopteront plusieurs, documents normatifs (déclarations, résolutions, règlement…). Ils désigneront également  le ou la prochain(e) secrétaire général (e) de la francophonie ainsi que le prochain pays hôte.

Nous y reviendrons !

Diallo Boubacar 1

Envoyé Spécial d’Africaguinee.com à Djerba

Créé le 19 novembre 2022 13:36

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