Fermeture prolongée des frontières : La grosse galère des productrices locales…
LABE-La fermeture prolongée des frontières terrestres entre la Guinée, le Sénégal et la Guinée Bissau continue d’impacter les producteurs locaux mais aussi les vendeuses notamment de fruits.
Ces femmes ont du mal à écouler leurs marchandises dans les marchés hebdomadaires sur l’axe Labé-Koundara plus précisement à Thiaguel-Bori. L’An dernier, l'Union des productrices de choux avait enregistré des pertes estimées à 4 milliards Gnf.
Parmi les vicitmes, il y a ces femmes dont l’activité principale est la vente des fruits sauvages. C’est le cas des vendeuses des noix de néré qui, avec la fermeture des frontières, ont du mal à générer des bénéfices.
« Nous achetons la calebasse de noix de néré à 10 mille Gnf pour revendre à 11 milleGnf sans compter les frais de transport. Nous les femmes, nous travaillons seulement, mais on n’a pas de bénéfices. Nous vendons entre les marchés hebdomadaires, nous n’avons pas la capacité d’envoyer vers l’étranger, c’est d’autres femmes qui avaient l’habitude de racheter avec nous pour exporter au Sénégal, mais les frontières sont fermées", explique Ramatoulaye Kollagui Diallo.
C’est le jour du marché hebdomadaire de Tchiangel Bori. Fatoumata Lamarana Diallo n’est pas tombée d’accord avec sa cliente sur le prix. Elle est inquiète parce que sa marchandise est périssable.
« Aujourd’hui, ils ne nous ont pas proposé un bon prix. D’habitude, on vend le Landolfia (Laaré) à 25 ou 30 mille Gnf. Aujourd’hui, nos clients n’ont pas payé cette somme pour ces fruits sauvages. Si nous cueillons pour vendre et qu’ils n’achètent pas ça risque de pourrir, certains envoient à Conakry, d’autres jusqu’à Koundara. Nous souhaitons que nos clients écoulent leurs marchandises afin qu’ils reviennent acheter pour nous ».
La situation du marché inquiète Aissatou Diallo qui se plaint de ne plus pouvoir faire de gains.
« Nos difficultés majeures, nous ne faisons pas de bénéfice. Actuellement, les paysans viennent nous vendre ces fruits à un prix élevé et quand nous partons pour revendre, parfois nous avons du mal à récupérer l’argent que nous avons investi », témoigne-t-elle.
Avant, Maladho Diallo exportait vers le Sénégal. Avec la fermeture prolongée de la frontière, elle s’est tournée vers Conakry. Mais ce n'est pas pareil.
« Parfois, ils nous disent que les sacs ne sont pas remplis ou les fruits sont mal placés mais nous, nous savons qu’on a fait notre travail. Nous vendons les avocats à bas prix mais aussi par détails, nous vendons trois à 2 mille ou cinq à 2 mille Gnf. Comme les frontières sont fermées, il n’y a pas de prix tout ce qu’on vendait à cinq mille est à deux mille maintenant. A vrai dire, il y a beaucoup de difficultés», se lamente la marchande de fruits.
Cette autre commerçante du nom de Mariama Diallo se trouve aujourd’hui dans une situation précaire à cause, dit-elle, de la fermeture des frontières.
« Depuis la fermeture des frontières, là où tu pouvais avoir 500 mille Gnf actuellement le gain est très minime. Mais comme nous ne pouvons pas rester les bras croisés, nous partons maintenant du côté de Conakry. Nous souffrons parce que c’est grâce à ce que nous vendons qu’on nourrit nos enfants et actuellement la clientèle est très rare. Nous demandons aux autorités de nous aider à rouvrir les frontières pour que nous puissions avoir de quoi subvenir à nos besoins», plaide cette vendeuse en détresse.
Depuis la fermeture des frontières terrestres particulièrement avec le Sénégal, une crise sans précèdent frappe le secteur tertiaire avec la rupture ou la hausse du prix de certains produits prisés sur le marché. La mise en œuvre de l'accord militaire et de coopération, censé accélérer le processus, piétine.
Thierno Oumar Tounkara
Pour Africaguinee.com
Créé le 13 août 2021 10:27
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