Fermeture de la frontière entre la Guinée et le Sénégal : Conséquences chez les transporteurs routiers…

CONAKRY- La fermeture de la frontière entre la Guinée et le Sénégal a causé de nombreuses conséquences. Il est 12h GMT à la gare routière de Matam où les passagers en partance pour le Sénégal s’embarquent. Les quelques rares taxis qui y sont stationnés sont vides. A cause de la fermeture de la frontière avec le Sénégal à cause de l’épidémie de fièvre hémorragique à virus Ebola, certains chauffeurs ont finalement décidé de prendre d’autres destinations.
Un chauffeur de taxi nous a laissé entendre que depuis trois jours son véhicule est garé il n’a eu que quatre passagers.
‘’Si avant la fermeture de la frontière, chaque matin, 5 véhicules pleins étaient en partance pour le Sénégal, aujourd’hui, certains chauffeurs sont obligés d’emprunter une autre destination dans les préfectures de l’intérieur du pays pour avoir quelques clients’’, nous a confié le conducteur d’un taxi inter urbain, sans décliné son identité.
Selon le témoignage d’un autre chauffeur qui venait de revenir du Sénégal, les quelques rares passagers qui vont actuellement au Sénégal sont généralement des personnes qui ont des rendez-vous médicaux ou dans les ambassades.
Alors, les chauffeurs prennent le risque d’embarquer les passagers jusqu’au niveau des frontières. Les personnes qui veulent franchir la frontière en prenant un autre chemin dans la brousse à bord des taxis motos pour rejoindre le Sénégal sont souvent arrêtés par les gardes frontalières.
« On paye cher les motos taxis pour passer, avant on payait deux mille francs CFA maintenant c’est dix mille FCA et si tu a des bagages tu ne passe pas. Quelque fois on arrête même les gens »a expliqué le chauffeur de taxi, Lamine Bah.
Le président du syndicat des transporteurs de la ligne Guinée-Sénégal, Manga Camara, relate aussi que la fermeture des frontières entre les deux pays a eu de nombreuses conséquences chez les conducteurs de taxi. Selon lui, plus de 200 taxi quittaient la Guinée pour la localité de Manda (Sénégal). Les bus se chiffreraient eu à 480. Ce syndicaliste parle également de plusieurs centaines de millions de francs guinéens perdus à cause de cette décision de Dakar de fermer ses frontières avec la Guinée.
« Actuellement, il n’y a pas de mouvement comme avant. Les chauffeurs souffrent. Si le gouvernement ne négocie pas avec les autorités sénégalaises pour que cette situation là change un peu, il y a beaucoup de personnes qui risquent de mourir de faim et le bilan pourrait dépasser celui de l’épidémie d’Ebola » témoigne ce syndicaliste.
Dans la foulée, un autre chauffeur nous explique sa souffrance. « Il n’y a pas de rentrée ni de sortie vers le Sénégal, nous souffrons beaucoup, parce que notre travail est bloqué et je gagne de l’argent dans cette activité pour subvenir aux besoins de ma famille », se lamente-il.
Un agent du service des douanes guinéennes a confié à notre rédaction que Dakar a autorisé à partir de ce mardi 26 août 2014, que les citoyens en provenance de son territoire franchissent la frontière.
Du côté du Sénégal, on commence également à ressentir les coups de la fermeture de la frontière. Plusieurs denrées venaient de la Guinée pour approvisionner certains marchés du Sénégal.
BAH Aïssatou
Pour africaguinee.com
Tél : (+224) 655 31 11 14
Créé le 27 août 2014 16:39
Nous vous proposons aussi
Wayan (Pita) : Dans le quotidien « insoutenable » des femmes, confrontées à une grave pénurie d’eau…
TAGS
étiquettes: Reportages