Fabien Offner : « La liberté d’expression et l’accès à l’information sont des droits fondamentaux… »

DAKAR-Fabien Offner, chercheur Senior à Amnesty International s’est exprimé sur les restrictions des réseaux sociaux et le brouillage des ondes de certaines radios en Guinée. Dans un entretien accordé à Africaguinee.com, le défenseur des Droits de l’Homme rappelle que la liberté d’expression et l’accès à l’information sont des droits fondamentaux protégés par des normes et instruments internationaux.

« La liberté d’expression et l’accès à l’information sont des droits fondamentaux protégés par des normes et instruments internationaux, parmi lesquels la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples », a déclaré M. Offner.

Il précise que la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) a développé ces dernières années plusieurs normes, principes et autres résolutions sur le sujet qui ne souffrent aucune ambiguïté. « La CADHP a par exemple adopté en 2019 une  DÉCLARATION DE PRINCIPES SUR LA LIBERTÉ D’EXPRESSION ET L’ACCÈS À L’INFORMATION EN Afrique . Le Principe 38 sur la non-ingérence formule ainsi que ‘’Les États ne tolèrent pas et ne s’impliquent pas dans 26 l’interruption de l’accès à Internet et à d’autres technologies numériques ciblant des segments de la population ou une population toute entière’’ », précise-t-il.

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Ce jeudi 29 novembre, soit une semaine après les restrictions constatées en Guinée, le Gouvernement à travers son porte-parole a réagi soulignant que « l’internet n’est pas un droit » et que la liberté d’expression implique aussi la responsabilité. Pour Fabien Offner, il s’agit là d’une méconnaissance du droit international.

« Si Monsieur Ousmane Gaoual Diallo a effectivement déclaré que ‘l’internet n’est pas un droit’, il s’agit là d’une méconnaissance du droit international, comme l’ont d’ailleurs fait remarquer de nombreuses personnes en Guinée récemment. Certes, il n’existe pas de droit à l’internet formulé tel-quel de façon explicite dans un traité international contraignant. Mais dans les faits, le droit d’accès à internet est reconnu comme faisant partie de la ‘’famille’’ plus large du droit à la liberté d’expression.

Par ailleurs, dans le contexte actuel en Guinée, il est évident qu’on ne parle pas de citoyens qui manifestent dans les villes et villages pour réclamer l’accès à un réseau wifi, mais bien de coupures d’internet et de restrictions d’accès aux réseaux sociaux fréquents et inexpliqués, dans un contexte plus large de brouillages des fréquences de certaines radios, et d’impossibilité d’accès à certains sites d’information », soutient le chercheur Senior à Amnesty International.

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Concernant l’Afrique de l’Ouest spécifiquement, rappelle M. Offner, des décisions très claires ont été rendues par la Cour de la justice de la Cédéao à ce sujet. La Cour a ainsi jugé en 2020 que l’État du Togo avait violé les droits de ses citoyens à la liberté d’expression en coupant internet, et l’a condamné à payer des réparations et à prendre des mesures pour que cette situation ne se répète pas.

Une décision similaire a été prise tout récemment au sujet de la Guinée, à la suite d’une plainte déposée concernant des coupures en 2020 sous Alpha Condé. « Nous attendons de prendre connaissance de la décision qui n’a pas encore été publiée », indique le chercheur.

A suivre…

Siddy Koundara Diallo

Pour Africaguinee.com

Créé le 1 décembre 2023 17:35

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