Exclusif : Le Directeur Général du Fonds d’Entretien Routier répond aux accusations de Cellou Dalein… (Interview)

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CONAKRY- Après les accusations de Cellou Dalein Diallo, le Directeur Général du Fonds d’Entretien Routier est sorti de sa réserve. Souleymane Traoré qui s’est confié cette semaine à notre rédaction, est revenu sur les objectifs et les difficultés que rencontre son service. Pour les usagers de la route nationale numéro 1 et ceux des voiries de Conakry, le Directeur Général du FER fait de « bonnes » annonces. Exclusif !!!

 

AFRICAGUINEE.COM :  Bonjour Monsieur Traoré !

SOULEYMANE TRAORE : Bonjour Monsieur Souaré !

Cela fait plusieurs mois depuis que vous avez pris fonction à la tête du Fonds d’Entretien Routier (FER). Comment se porte aujourd’hui ce service ?

Le Fonds d’Entretien Routier (FER) essaye de faire la principale activité pour laquelle il a été créé, c'est-à-dire financer l’entretien des routes. Ce travail nous l’exerçons à travers tout le pays avec les moyens de bord qui ne suffisent pas pour couvrir l’ensemble de nos besoins, mais nous essayons de faire ce que nous pouvons.

Aujourd’hui force est de constater que le réseau routier guinéen est dans état qu’on n’aurait pas souhaité. Cela est dû à quoi à votre avis ?

Le réseau routier est vieux pour ainsi dire. Surtout de la route nationale numéro un, qui part de Conakry-Kindia-Mamou. Elle n’a pas été réhabilitée pendant très longtemps et celle de la voirie de Conakry est très ancienne. Ajoutant à cela, la saison des pluies qui est toujours source de problèmes dans une ville comme Conakry où l’urbanisation n’a pas respecté souvent les voies d’évacuation des eaux, cela pose un certain nombre de difficultés. Nous avons bien entendu conclu les contrats qu’il fallait pour ces travaux d’entretien mais nous sommes obligés d’attendre la fin de la saison des pluies pour commencer.

A voir l’état de nos routes on est tenté de dire que votre service ne joue pas pleinement son rôle…

Vous savez, il y a beaucoup d’amalgame. En premier lieu, le FER a pour mission de financer l’entretien des routes. Vous regarderez dans l’opinion, l’ensemble des problèmes routiers du pays se résument au FER, qui ne finance pas la construction des nouvelles routes mais qui intervient dans le financement des chaussées qui sont vieillissantes. Mais nous ne disons pas que nous accomplissons l’ensemble de nos missions parce que nous n’arrivons pas à couvrir plus de 30% des besoins de financement de l’entretien de nos routes. Mais à la sortie, si vous regardez même les articles de presse datant de 2002-2003, les gens avaient les mêmes critiques. Donc dans tous les pays du monde, quand il y a assez de pluie, cela joue sur le réseau routier. Nous pouvons quand même rassurer les usagers et les autres que début septembre déjà les travaux commenceront pour entretenir l’ensemble du réseau routier de Conakry.

Le Fonds d’Entretien Routier est ce service, qui aux yeux des observateurs ne manque pas d’assez de ressources d’autant plus qu’il y a une marge dont le F.E.R bénéficie sur chaque litre d’essence vendu. Comment expliquez-vous ce manque de moyen ?

Ce serait trop simpliste de résumer à cela. Moi je suis partisan de la transparence et des ressources du FER et des actions que nous finançons. C’est pour cette raison, si vous prenez les états financiers du FER, ils sont publiés dans les journaux ou certains sites d’informations. Nos ressources sont connues, puisque nous intervenons à l’échelle nationale c'est-à-dire nous finançons les activités des pistes rurales, des routes communautaires et des routes nationales. Nous ne pouvons pas couvrir dans les ressources que nous avons plus de 30% de nos besoins. Nos ressources annuelles se chiffrent à 140 ou à 150 milliards (…), au moment où je vous parle, les contrats qui sont conclus pour l’entretien de la voirie de Conakry se chiffrent à 42 milliards. Il y a des travaux d’urgence, il y a des ponts sur la route nationale Conakry-Kindia qui date des années 20 ou 30. Les plus récents datent de 1950. A chaque saison des pluies, vous avez des ponts comme ça qui s’écroulent sur lesquels il faut travailler. Quand vous prenez le ratio, vous comprendrez les difficultés que nous avons ; mais nous essayons de faire le mieux que nous pouvons.

Le chef de file de l’opposition lors d’une de ses sorties médiatiques a estimé que les fonds du FER avaient été orientés vers la campagne électorale. Que répondez-vous ?

Je réponds en disant qu’un leader politique qui s’exprime dans son QG pour faire plaisir et à pour haranguer ses militants (…), peut dire assez de choses. Je ne me permettrais pas de répondre directement au premier ministre Cellou Dalein pour lequel j’ai beaucoup de respect (…). Mais je pense que ce sont juste des accusations pour faire plaisir à des militants. Les fonds que nous gérons sont connus et audités. Pour la seule année 2015, nous avons dépensé plus de 150 projets pour plus de 100 milliards GNF donc pour des ressources qui font 140 milliards est-ce que si ces fonds étaient destinés à financer une campagne présidentielle, nous n’aurions fait aucune intervention sur le réseau guinéen. Pour quelqu’un qui connait bien le ministère des Travaux publiques et qui connait le FER, je crois que ce sont des accusations justes pour faire plaisir à ses militants. Je vous rappelle que je m’amusais à lire comme je vous l’ai dit des articles de presse de 2002 et de 2003 où il était ministre des Travaux publiques, vous retrouvez les mêmes accusations, la presse disait la même chose de la voirie de Conakry et donc pour moi, je n’ai pas à polémiquer là-dessus, ce ne sont que des débats politiques livrés par des politiciens.

Quels sont les autres sources de financement du FER, outre la marge dont nous avons fait allusion tout à l’heure sur le prix de chaque litre de carburant ?

Pour l’instant la seule ressource du FER est justement la redevance des entretiens routiers qui est de 250 GNF par litre. Nous essayons de rechercher la diversification des ressources notamment par des sources de péage et de pesage. Dans d’autres pays il y a la vignette qui existe, mais pour l’instant c’est la seule ressource disponible au niveau du Fonds d’entretien routier.

Est-ce que le FER intervient sur toutes les routes, quelque soit son niveau de dégradation ?

Notre mission c’est de fiancer l’entretien des routes, ainsi il ne doit intervenir ni sur la réhabilitation ni sur la construction des routes. Nous ne construisons pas de nouvelles routes mais nous finançons l’entretien des routes. D’autres services techniques comme la direction de l’entretien routier ou du Génie rural ou la direction des routes préfectorales ont pour mission d’entretenir ces routes.

Si la dégradation est poussée donc le FER n’intervient pas ?

En principe si elle est poussée, c’est toute la problématique de la chose. Si la dégradation est poussée, le FER ne doit pas intervenir. Mais vous avez des chaussées comme la route Conakry-Kindia-Mamou, même Mamou-Dalaba-Labé, les dégradations ont dépassé depuis longtemps le seuil de l’entretien. Donc faut-il laisser les routes comme telles pour que l’Etat puisse mobiliser les financements pour la construction ou bien faut-il essayer de les réparer de manière à ce que la traficabilité soit au moins maintenue. C’est le dilemme dans lequel nous sommes. Au regard du trafic sur ces routes nous sommes dans l’obligation de financer l’entretien de ces routes, bien que ça dépassé le seuil de l’entretien et ça donne l’impression qu’on fait du surplace mais nous avons le devoir de le faire jusqu’à ce qu’on obtienne le financement de la construction des routes.

Etes-vous de ceux-là qui estiment que nos routes sont mal construites d’autant plus qu’on constate très souvent que certaines routes se dégradent en moins d’une année de leur construction ?

J’avoue que par le passé les routes qui ont été faites n’ont pas duré le plus longtemps que possible. Alors il y a eu des défauts de construction, le trafic a augmenté sur certaines voies, mais je suis convaincu que les routes qui sont construites maintenant et qui obéissent à un certain nombre de critères vont nous permettre d’avoir une durée plus longue. Mais à condition que nous puissions mettre en place tout le contrôle de la surcharge parce que c’est l’une des difficultés que nous avons (…), sur nos routes, il y a assez de surcharges qui détruisent facilement nos routes.

Avez-vous un dernier mot à l’endroit des usagers de la route ?

Pour les usagers de la route, notamment nos concitoyens de Conakry qui se plaignent énormément aujourd’hui, c’est de leur dire que nous comprenons les difficultés qu’il y a sur le réseau. Il y a des dispositions et les contrats qui ont été signés avant la saison des pluies, mais que le bitume ne se fait pas pendant la saison des pluies. Dès le début du mois de septembre, les travaux vont commencer sur la voirie de Conakry pour son entretien complet. Nous avons conclu comme je vous l’ai dit un contrat de 42 milliards GNF pour ces routes. C’est valable pour la route Coyah-Mamou qui sera entretenue et de même que les travaux sur la route Labé-Mali-Tougué, Mamou-Faranah dont les routes vont être réprofilées entièrement ainsi que les travaux sur les routes communautaires du pays. Nous sommes dans la saison et cela ne peut pas permettre de travailler mais dès l’accalmie des pluies, les populations seront soulagées.

Je vous remercie !

C’est à moi de vous remercier !

 

Entretien réalisé par Souaré Mamadou Hassimiou

Pour Africaguinee.com

Tel. : (00224) 655 31 11 11

 

Créé le 26 août 2016 11:24

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