Enseignement supérieur : Voici « pourquoi » le syndicat veut aller en grève…

CONAKRY-Le Syndicat National Autonome de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (SNAESURS), menace de déclencher une grève générale et illimitée en début janvier 2024 ! Pourquoi cette menace alors que le pays est plongé depuis le 18 décembre 2023 dans une nouvelle crise ? Le premier secrétaire général adjoint du SNAESURS a répondu aux questions d’un reporter d’Africaguinee.com.

AFRICAGUINEE.COM : Le Syndicat national autonome de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (SNAESURS) menace d’aller en grève en début janvier prochain. Pourquoi maintenant alors que le pays fait face une crise d’une envergure nationale ?

MAMADOU MOUCTAR BAH : Nous sommes assez responsables. Nous, nous estimons qu’il n’y a pas de crise économique en Guinée. Par rapport à ce qui s’est passé à Kaloum, je profite de votre micro pour présenter la compassion du Snaesurs à ces guinéens qui ont perdu leur vie et à leurs familles, lors de l’explosion.

Ceci dit, on a été très clair dans la correspondance qu’on a adressée à madame la ministre Dre Diaka Sidibé. Si toutefois, au 31 décembre, nous n’avons pas les arrêtés des documents relatifs à ces deux points qu’on a cités de façon expresse (Engagement de tous les homologués des IES, CR et CDI à la fonction publique, conformément au protocole d’accord du 20 juillet 2023 et  la signature de l’arrêté conjoint relatif à la revalorisation des primes liées aux grades  d’ici le 31 décembre 2023, ndlr). Ensuite, entamer l’application du protocole d’accord, sûrement on sera dans l’obligation de déclencher une grève à l’enseignement supérieur.

Je rappelle que nous avons signé ce protocole d’accord depuis juillet 2023. A l’époque, je crois qu’il n’y avait pas de problème en Guinée. Il est juste question d’appliquer ce protocole d’accord et puis on est quitte et on avance. L’Etat a suffisamment de possibilités pour répondre à ces deux points, à respecter cet engagement qu’ils ont effectivement signé avec le syndicat de l’enseignement supérieur. Donc, ce n’est pas que nous sommes en train d’ajouter une crise à une autre crise. Ce n’est pas la vocation d’un syndicat responsable, comme le nôtre.

A date, avez-vous eu un retour de la part du gouvernement ?

Vous savez, ça ne peut pas aller du tic au tac. La lettre a été signée et déposée aujourd’hui. On a fait neuf ampliations, y compris même à l’attention de monsieur le président de la république. Parce que nous, nous disons que l’Etat guinéen est assez responsable et très responsable. Il ne peut se dérober dans l’application d’un engagement déjà pris. On a déposé les correspondances dans les différents services qui sont concernés pour contribuer à la solution de ce problème-là, histoire d’éviter qu’on ne se retrouve dans une grève à l’enseignement supérieur dès le début de l’année 2024. C’est dans cet élan que nous avons déposé. Mais il revient au ministère de l’enseignement supérieur et au gouvernement, de trouver la solution à ce problème. Et la solution à ce problème n’est rien d’autre que d’appliquer l’accord qu’ils ont signé le 20 juillet 2023.

Êtes-vous favorable à de nouvelles négociations ?

Absolument ! C’est une obligation syndicale. Si toutefois on nous invite, même si c’est ce soir-là, pour en discuter, nous serons disposés à venir échanger avec eux afin qu’ils mettent les documents que nous avons demandés conformément au protocole d’accord. C’est le métier qu’on enseigne à l’université. Par conséquent, nous connaissons parfaitement, nous avons des spécialistes dans tous les domaines, dans les différents bureaux du syndicat. Nous sommes censés comprendre qu’il y a un problème ou qu’il n’y a pas un problème. Jusqu’à preuve de contraire, pour nous, il n’y a pas de crise économique en Guinée.

A suivre…

Entretien réalisé par Dansa Camara DC 

Pour Africaguinee.com