Economie: entretien avec El hadj Mamadou Saliou Bah, Président section GOHA Madina…

El hadj Mamadou Saliou Bah, Président section GOHA Madina

CONAKRY-Comment les opérateurs économiques de Guinée ont perçu la nouvelle portant sur l’indemnisation des victimes de pillages. Dans une interview accordée à notre rédaction, Elhadj Mamadou Saliou Bah ‘’ Boumma’’, président de la section du GOHA (Groupe organisé des Hommes d’Affaires) du grand marché Madina a exprimé ses sentiments. Dans cet entretien, l’opérateur économique a également décrit la situation économique du pays et des difficultés auxquelles sont confrontées les hommes d’affaires. La hausse du prix des denrées sur le marché et la montée en flèche du cours des devises par rapport à la monnaie nationale, sont entre aux sujets évoqués dans cet entretien.

 

AFRICAGUINEE.COM : Bonjour El hadj Mamadou Saliou Bah ! Comment avez-vous accueilli la nouvelle sur l’indemnisation des victimes de pillages, étant donné que la majeure partie des victimes sont du marché Madina ?

EL HADJ MAMADOU SALIOU BAH: Nous avons accueilli cela avec joie puisque vous connaissez ce qu’on a subi à Madina (grand marché de Guinée, ndlr), avec d’énormes pertes. Si aujourd’hui l’Etat se décide de rembourser les gens, cela nous réconforte à plus d’un titre. Nous nous sommes battus pendant des années pour que cela soit reconnu au niveau de nos autorités. Le GOHA (Groupe organisé des Hommes d’Affaires), a organisé des conférences de presse pour cela, nous avons commis même des huissiers de justice et des avocats pour qu’on obtienne gain de cause.

Comment se porte le monde des affaires aujourd’hui après la fin d’Ebola en Guinée ?

Après cette épidémie qui nous a frappée pendant près de deux ans, les choses ont du mal à rentrer dans l’ordre. Nous pensions qu’au sortir de cette maladie, nous aurions pu avoir un soutien au niveau de l’Etat. On avait appris que les institutions de Brettons Woods allaient aider la Guinée à sortir de cela. Donc par ricochet le secteur privé avait pensé y trouver son compte aussi. Pour le moment nous n’avons rien eu et donc nous sommes confrontés à assez de difficultés dans ce marché pour le moment.

De quels genres de problèmes parlez-vous ?

Ils sont énormes (…). Aujourd’hui pour parler honnêtement c’est difficile pour nous avec les taxes qui sont excessivement chères. Au niveau du port autonome de Conakry, les taxes sur les produits ont grimpé à plus de 95%, voir même plus. Ce sont de grandes souffrances pour le climat des affaires dans le pays. Sur le marché c’est encore pire (…), tous nos clients qui venaient des pays limitrophes comme le Libéria, la Sierra-Leone, Mali, Cap-Vert ou Guinée-Bissau ont boudé la destination Guinée. Pour cause la flambée vertigineuse des prix.

A votre avis, qu’est-ce qui expliquerait la hausse du prix des denrées au niveau de nos marchés ?

Il y a essentiellement deux facteurs. Nous avons le facteur de la douane et celui des devises. Aujourd’hui le dollar se négocie à 9350 GNF et 9300 GNF, même chose pour l’Euro qui est à 10200 et 10150 GNF. Au niveau de la douane et des impôts, la taxe sur la TVA tout a augmenté à plus de 200%. C’est ce qui fait que les prix ont flambé sur le marché.

Madina est un centre commercial d’une grande importance dans la Sous-région, mais ce marché est confronté à l’épineux problème d’insalubrité et d’insécurité. Comment parvenez-vous à gérer tout cela ?

En 2011 nous avions commencé à nettoyer le marché cde Madina (…). Nous avions pris l’initiative de faire un assainissement général chaque samedi, mais les autorités de l’époque nous ont barré le chemin. Aujourd’hui ce marché est impraticable, toutes les routes sont défoncées. Pire il n’y a aucune structure pour nettoyer Madina. Nous avions à un moment demandé à l’Etat de nous aider à avoir des lampadaires mais c’est rester sans suite. Parlant de la sécurité nous souffrons au même titre que l’ensemble des guinéens. Nous d’ailleurs opérateurs économiques nous sommes les premières victimes avec les attaques ciblées ou les coupeurs de route. Ceci est un énorme problème.

A chaque fois nous assistons à une montée vertigineuse des devises dans le pays. A votre avis qu’est-ce qui explique cette flambée ?

C’est au niveau de l’Etat. Si le pays ne produit rien, les devises automatiquement vont connaitre une hausse. La Guinée ne produit rien hormis la bauxite.

Vous avez une approche de solution par rapport à cet état de fait ?

La solution, il faut que les guinéens se mettent au travail. Il faut une productivité à notre niveau pour pouvoir vendre afin qu’on ait des rentrées de devises. S’il n’y a pas de production il faut s’assurer que les devises ne vont jamais baisser.

Avez-vous un appel à lancer ?

Il faut que le Gouvernement associe le GOHA dans certaines décisions qui concernent le monde des affaires en Guinée. Les 95% des opérateurs économiques de ce pays sont dans les structures du GOHA. C’est ce groupe qui représente tous les opérateurs économiques dans ce pays. Je pense que l’Etat s’il doit faire quelque chose il doit nous associer pour prendre des dispositions ensemble.

 

Entretient réalisé par

BAH Boubacar LOUDAH

Pour Africaguinee.com

Tel. : (+224) 655 31 11 13

 

 

 

 

Créé le 17 novembre 2016 11:21

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