Dr Faya Millimono : « Ce n’est pas Alpha Condé seulement que nous comptons remplacer… » (Interview exclusive)

Dr Faya Millimono

CONAKRY- A moins d’un mois du scrutin présidentiel en Guinée, le ton commence à monter du côté des adversaires du président sortant Alpha Condé. Dr Faya Millimono, candidat du Bloc Libéral revient ici sur leurs préoccupations. Dans cet entretien exclusif accordé à une journaliste de notre rédaction, le chef de file du Bloc Libéral explique également le programme de Gouvernance qu’il compte mettre en œuvre s’il est élu au soir du 11 octobre prochain. Exclusif !!!

 

AFRICAGUINEE.COM : Dr Faya Millimono bonjour !

DR FAYA MILLIMONO : Bonjour Mademoiselle Aissatou !

Pourquoi c’est à seulement quelques semaines de l’élection présidentielle que vous menacez de boycotter ce scrutin ?

Une réunion a permis aux sept candidats de faire le constat sur le processus électoral. Et  on a constaté qu’il y a assez d’irrégularités et d’anomalies qui devraient en principe être corrigées pour permettre d’aller à des élections crédibles et transparentes. C’est une question de responsabilité, nous sommes des guinéens. Nous voulons que notre pays soit en paix. C’est souvent à l’occasion des élections bâclées que des conflits naissent dans les pays africains. Nous ne voulons pas compter parmi ces pays africains, c’est pour cette raison en toute responsabilité, les sept candidats se sont réunis pour dire, il faut que ces anomalies soient corrigés.

Est-ce que l’opposition n’est pas tombée dans son propre piège quand on sait que vous auriez pu exiger que ces problèmes soient résolus en amont ?

Il n’y a pas de piège. Je crois que  dans l’histoire de ce pays nous avons vécu des situations. Lorsqu’on a constaté des anomalies on accepte de les corriger pour pouvoir aller à des élections apaisées. Le RPG arc-en-ciel ne nous dira pas le contraire. En 2010, entre les deux tours il y avait une constitution qui prévoyait  au plus deux semaines entre la proclamation des résultats officiels du premier tour et  la tenue du second tour. Si  ça nous a pris quatre mois pour y arriver, c’est parce qu’il avait des anomalies, que les uns et les autres ont fait constater. On a gardé une certaine patience pour que ces anomalies soient corrigées.

Aujourd’hui,  le fichier est complètement tripatouillé. Le seul consensus par rapport au fichier, c’est qu’il y a beaucoup d’enfants dans le fichier. On a vu les rangs d’enfants sortis dans les classes de la quatrième année. Comment pouvez-vous expliquer que  400 mille personnes  naissent le même jour en Guinée ?  Même la Chine populaire ne produit pas autant par jour,  même par mois. Donc, il y a trop d’anomalies qui doivent être corrigées. C’est le cas aussi des conseils communaux provisoires. C’est un accord qu’il faut respecter, je crois que chacun s’est engagé. Donc ce n’est pas tomber dans un piège, C’est pour cette raison en tant que candidats nous prendrons des dispositions  pour que des questions qui méritent d’être tranchées soient tranchées pour nous permettre d’aller à des élections responsables.

Vous avez annoncé un rapprochement entre votre formation politique et le parti FPDD de Dadis Camara. Peut-on savoir ce qui a prévalu à ce mariage politique en vue ?

Selon les réponses qui m’ont été données, bien entendu, je crois qu’il avait  déjà une intention d’alliance entre  le FPDD et l’UFDG au second tour de l’élection présidentielle. En tant que parti politique qui va aux élections et qui a un candidat en lice, nous avons donc pensé qu’on devrait aller vers tous les partis politiques susceptibles de nous apporter leurs voix. Entre autre parti,  nous avons eu à contacter le FPDD que dirige le président Moussa Dadis Camara. Au cours de notre entretien on a fait mention qu’il y a eu une consultation assez approfondie de toutes les structures à la base du parti qui avaient devant elles comme question,   qui des candidats en lice elle soutiendrait au premier tour ?  Et le choix est porté sur ma modeste personne. C’est la base qui a souhaité qu’on accompagne le candidat Faya Millimono au premier tour.

Quelle direction prendrait le Bloc Libéral si son candidat ne réussissait pas à franchir le cap du premier tour du scrutin présidentiel ?

Nous n’avons pas de plan B, puisque nous sommes tellement convaincus que les guinéens sont prêts pour la rupture.  Nous avons dit que nous ne venons pas dans cette compétition simplement pour remplacer Alpha Condé, mais pour remplacer un système qui a fait défaut depuis plus de 50 ans. Donc nous venons très confiants avec une ambition de gagner ces élections. Pour nous le plan A c’est d’être au second tour et de réclamer la présidence de la République.

Votre candidature a été une surprise pour de nombreux observateurs. Comment avez-vous réussi à mobiliser les fonds pour la caution et la campagne électorale ?

Heureusement tout le monde peut se tromper parfois  sur le compte du Bloc Liberal.  On a dit  qu’on n’aura pas un agrément on l’a obtenu. On avait dit qu’on n’aura pas un siège nous  l’avons. On a dit qu’on aura jamais un congrès nous l’avons fait. On a dit que notre parti ne sera jamais implanté dans le pays, nous l’avons fait.

Comment avez-vous fait pour mobiliser tous ces fonds ?

C’est exactement ce qui se fait  dans toute démocratie. Nous avons des  cartes qui sont imprimées depuis le début de l’année, des cartes  d’une valeur allant de 7 mille GNF à 10 millions GNF. Il y a beaucoup de guinéens qui ont suivi avec attention l’actualité politique de notre pays et qui croit  que nous avons une vision dont la Guinée a besoin. C’est ceux-là qui sont en train d’apporter leur soutien pour que la Guinée prospère, ce travail continue, les gens sont en train de parler de la caution de 800 millions que nous avons payée pour être candidat, mais ce qu’on dépenserait avant ces élections c’est des milliards. Tout le monde s’est toujours trompé au compte du BL et  continuera à être surpris. Et la plus grande surprise que nous   réservons au peuple de Guinée, c’est celle d’être à Sékoutouréyah à la fin de ce processus. 

Si au soir du 11 octobre le candidat vainqueur du scrutin s’appelait Dr Faya Millimono, quelles seraient vos priorités ?

La priorité, il faut  démanteler  le système que nous avons trouvé en place. Nous sommes dans  un présidentialisme caduc aujourd’hui, où tous les pouvoirs sont  détenus par une seule personne, qui a le droit de vie et de mort sur les gens. Nous allons donc procéder à ce démantèlement de ce pouvoir pour renforcer le pouvoir judicaire et législatif. Mais également pour  envoyer un ensemble de pouvoirs exercés au sommet vers la base. Ceci est quelque chose de fondamentale, nous allons nous battre pour diminuer  au maximum la taille du gouvernement central dans notre pays.

Aujourd’hui, même un marabout peut créer un département ministériel et vous dire de faire  des sacrifices pour en être le titulaire.   Avec nous il y aura une loi organique qui définira la structure du gouvernement. Et  les 20 personnes qui seront désignés par moi pour être ministre devront passer  devant l’Assemblée pour convaincre non seulement les représentants du peuple, et qu’on reconnaisse en ces gens la compétence, l’expertise et l’intégrité. On a trop recyclé dans notre pays, en mettant des gens qui nous ont fait pleurer hier,  en tuant les guinéens, en détournant ce qui était destiné à l’éducation de nos enfants, etc.

Nous avons une vision pour l’émergence d’un espace économique  fort en Afrique de l’Ouest. Nous rêvons d’une défense commune, d’une monnaie commune et à des  mégas projets qui vont faciliter le mouvement des personnes et de leurs biens en Afrique de l’Ouest. Ce qui peut nous concurrencer des autres puissances économiques à travers  le monde. Nous avons dans le volet de notre vision  sur  la question l’éducation, nous voulons consacrer 30% du budget à l’éducation nationale.

 Votre mot de la fin ?

C’est de dire aux guinéens, voici l’opportunité qui s’est présentée, vous avez là  un candidat qui est prêt à mettre fin à votre souffrance, nous venons avec des solutions. Nous sommes engagés comme par le passé ; et nous avons toujours été l’avocat de cette majorité silencieuse. Nous avons promis aux guinéens que cette majorité silencieuse allait se réveiller et qu’un jour la rupture serait réalisée par le  Bloc Liberal. C’est le jour qui est arrivé, les jeunes sont un peu partout en mouvement et certains sont  en train de prendre l’argent avec Alpha Condé pour faire la campagne pour le B L.  Ça fait partir, de la manière dont la rupture s’opérera cette année dans notre pays. Nous disons à tous les guinéens de voter utile, en votant pour le candidat Faya Millimono.   

Dr Faya Millimono merci !

 C’est  moi qui vous remercie !

 

Entretien réalisé par BAH Aissatou

Pour africaguinee.com

 Tél : (+224) 655 31 11 14

     

 

 

 

Créé le 18 septembre 2015 10:42

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