Crise en Guinée Bissau : Voici « pourquoi » Embalo a dissous l’Assemblée Nationale…

BISSAU-La Guinée Bissau, petit pays lusophone d’un peu plus de deux millions d’habitants replonge dans une grave crise politique voire même institutionnelle. Suite à la tentative de coup d’Etat survenue le 1er décembre 2023, le Président Umaro Sissoco Embalo a décidé de dissoudre l’Assemblée Nationale, dominée par l’opposition. Son principal opposant Domingos Pereira, à la tête de l’institution parlementaire dénonce une décision illégale et met le président au défi. Le bras de fer est désormais lancé à un peu plus d’un an de la prochaine élection Présidentielle

De retour de Dubai samedi 02 décembre dans la soirée, le Général Embalo avait tapé du poing sur la table affirmant que ceux qui sont impliqués dans les troubles subiraient des conséquences lourdes. Ce matin, pendant que le parlement était en session, il a pris son décret qui a presque pris tout le monde de court. Pourquoi cette mesure considérée comme radicale ? Que reproche Umaro Sissoco Embalo à l’institution parlementaire ? Comment en est-on arrivé là ? Africaguinee.com a cherché à en savoir davantage. Nous levons le voile sur cette crise qui plonge la Guinée Bissau dans une nouvelle incertitude.

En effet, le dirigeant bissau-guinéen ne digère toujours pas l’assaut mené par la Garde Nationale contre les cellules de la Police Judiciaire à Bissau. Un raid armé au cours duquel deux ministres accusés de malversations financières ont été libérés. « Il s’agit d’un acte tentative de renverser l’ordre constitutionnel », indique d’emblée le Président Embalo, qui pointe la passivité du Gouvernement.

Il accuse aussi la Garde nationale d’entraver, par l’usage de la force, les procédures en cours au sein du ministère public. Selon lui, cet acte révèle la complicité d’une grande corruption avec certains intérêts politiques installés au sein même de l’appareil d’État.

« Lors du récent débat parlementaire sur le détournement des fonds publics, l’Assemblée Nationale Populaire, au lieu de lutter pour la stricte application de la loi d’exécution du budget et d’exercer son rôle de contrôle des actes du Gouvernement, elle a préféré prendre la défense des membres de l’Exécutif soupçonnés d’être impliqués dans des actes de corruption portant gravement atteinte aux intérêts supérieurs de l’État », fustige le Président dans son décret consulté par Africaguinee.com.

Il relève que l’Etat possède de preuves de complicité politique. Les derniers développements (tentative de coup d’État), affecte le fonctionnement normal des institutions et confirment l’existence d’une grave crise politique, selon le Président qui a donc décidé de dissoudre le Parlement. Il annonce que la date de la tenue des prochaines élections législatives sera fixée en temps utile, conformément aux dispositions de la Constitution de la République.

Du berger à la bergère, la réaction du président de l’Assemblée Nationale Populaire (ANP) ne s’est pas fait attendre.  Domingos Simões Pereira a mis au défi le Président Embalo, lui demandant de présenter immédiatement les preuves qu’il affirme détenir sur les véritables raisons de la tentative de coup d’État.

« J’invite le président (Sissoco Embaló) à présenter immédiatement publiquement les preuves dont il dit disposer, sinon il laissera les institutions faire leur travail, en révélant la vérité au peuple guinéen« , dit-il.

Domingos Simões Pereira prévient que ce n’est pas en faisant taire les institutions qu’il atteindra son objectif. D’après le chef du Parlement dissout, la Constitution de la République interdit la dissolution de l’Assemblée nationale dans les 12 mois suivant les élections.

« L’article 94 de la Constitution de la République stipule clairement que l’ANP ne peut être dissoute dans les 12 mois qui suivent les élections législatives, donc forcer le prononcé n’aboutit qu’à la nullité et à l’inexistence, à moins qu’il ne s’agisse d’un énième crime contre la souveraineté de la République », attaque l’opposant Domingos Preira.

Le Parlement dissout est largement dominé par la coalition portée par le PAIGC « PAI-Terra Ranka » avec 54 sièges contre 29 pour le Madem du Président Embalo.

Dossier à suivre…

Boubacar 1 Diallo

Pour Africaguinee.com

Créé le 4 décembre 2023 18:59

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