Covid-19 : Rackets et corruption à ciel ouvert sur les routes guinéennes…

Un barrage installé à l'entrée de la ville de Mamou

CONAKRY- C’est un fait ! La corruption est encore très présente en Guinée dans tous les secteurs. Selon les derniers chiffres fournis par  l’Agence nationale de lutte contre la corruption, la Guinée accumule chaque année  une perte de plus de six cents milliards de francs guinéens (600.000.000.000GNF).

La mesure prise par le Gouvernement guinéen relative à l’interdiction de sortir de Conakry en cette période de confinement dû à la Covid-19 est foulée au sol. Alors que les autorités sanitaires peinent à endiguer la chaîne de transmission de la maladie, chaque jour des fils de véhicules remplis de passagers quittent la capitale pour les villes de l’intérieur du pays. Ce qui n’est pas sans conséquences dans les efforts fournis dans la lutte contre la propagation de l’épidémie. De nos jours, les chauffeurs, en complicité avec des agents de sécurité postés au niveau des barrages piétinent cette interdiction. D’ailleurs, c’est devenu un business très lucratif pour ces agents qui acceptent des dessous de table.

Sur le tronçon Coyah-Kindia-Mamou, long de 217 kilomètres, il existe neuf (9) checkpoints. Au niveau de tous ces barrages, chauffeurs, passagers et agents de sécurité se livrent à une corruption à ciel ouvert. C’est devenu la règle. En ce qui concerne les conducteurs des engins, il est obligatoire de payer une somme d’argent au niveau de chaque barrage. C'est la condition à remplir avant de passer. Les prix varient en fonction de l’humeur des agents qui sont postés sur les lieux. Selon le constat qu’on a fait sur cette route, les conducteurs des taxis payent entre 10 et 50 mille francs guinéens.

Interrogés sur cet état de fait, certains conducteurs de taxis ont accepté d’expliquer leur calvaire sur ce tronçon. Le premier chauffeur est un habitué de la ligne Kagbélen-Mamou. Selon lui, il dépense presque la moitié de sa recette au niveau des barrages.

« Ces agents au niveau des barrages nous fatiguent énormément. Ils nous demandent de présenter nos documents pour pouvoir juste nous soutirer de l’argent. Pour masquer un peu la corruption, on met de l’argent à l’intérieur de nos documents avant de les tendre. L’agent qui est chargé de les contrôler soutire doucement l’argent et nous remet nos documents. Chacun sait jouer le jeu. En plus, à chaque barrage, on paye 10 mille francs pour ce qu’ils appellent ‘’levée du barrage’’. Maintenant, moi puisque je me suis noué des amitiés avec certains d’entre eux, des fois on me demande juste 5 mille francs », a expliqué ce chauffeur de taxi.

L'autre facette de cette corruption concerne les passagers qui n’ont pas de carte d’identité nationale. Partout où ces barrages sont installés, les passagers qui n’ont pas de pièce d'identité sont obligés de payer une somme de 10 mille francs.

« De Dalaba à Coyah il y a onze barrages. Et partout où on t’arrête tu es obligé de payer de l’argent pour passer. En plus si tu as un passager qui n’a pas de carte d’identité, lui aussi va payer 10 mille francs. Si ce passager n’a pas d’argent sur lui, parce qu’on rencontre souvent ce genre de cas, je suis obligé de payer pour lui pour ne pas qu’on nous retarde », révèle cet autre conducteur.

Outre  cette affaire de corruption, il y a aussi le problème lié au non-respect des mesures de sécurité sanitaires. Par endroit, on constate des kits sanitaires installés. Comme au barrage de Kouriah, à la sortie de Coyah, le barrage de Séguéyah à la rentrée de Kindia, en plus la sortie de la ville et les deux autres barrages qui sont à la rentrée et à la sortie de la ville de Mamou, où un kit de lavage des mains est installé. En plus, la prise de température est  obligatoire pour tous les passagers qui sont à bord des véhicules en provenance de Conakry. Cependant, les piétons ne sont pas contrôlés par les agents. Certains peuvent être malades et donc des agents de transmission de la maladie du Coronavirus. Et pourtant, à quelques mètres des barrages, certains passagers qui n’ont pas de carte d’identité descendent des véhicules pour marcher afin d’éviter d’être verbalisé. Les piétons, les vendeurs ambulants, les riverains de ces barrages circulent sans masque de protection et se mélangent avec les passants sans contrôle.

Ce n’est pas tout, l’autre calvaire des usagers de la route nationale numéro 1 Conakry-Mamou c’est aussi la dégradation très poussée de la route. En cas de fortes pluies, les chauffeurs sont obligés de garer leurs engins pour éviter des accidents de la circulation. Ce phénomène touche en grande partie les gros porteurs.

 

Oumar Bady Diallo

Pour Africaguinee.com

Tel: (00224) 666 134 023

Créé le 15 juillet 2020 11:19

Nous vous proposons aussi

TAGS

étiquettes: ,

SONOCO

TOTALENERGIES

UNICEF

LONAGUI

cbg_gif_300x300

CBG

UBA

smb-2

Consortium SMB-Winning

Annonces

Recommandé pour vous

Annonces

logo-fondation-orange_3

Avis d’appel d’offre ouvert…

mercredi, 15 mai 24 - 11:36 am