Cas Ousmane Gaoual Diallo : Première réaction de Cellou Dalein Diallo… (Exclusif)

Cellou Dalein Diallo, leader de l'Union des Forces Démocratiques de Guinée

CONAKRY- C’est la toute première réaction de Cellou Dalein Diallo depuis l’arrestation ce Mardi 2 Août 2016 du député Ousmane Gaoual Diallo. Le Chef de file de l’opposition promet de réagir contre l’interpellation de son Conseiller politique. Cellou Dalein Diallo va t-il appeler ses militants à sortir dans les rues ? Que compte faire la première formation politique de l’opposition pour dénoncer l’arrestation de son député Ousmane Gaoual Diallo. Cellou Dalein Diallo s’est confié en exclusivité à notre rédaction…

 

AFRICAGUINEE.COM : Monsieur Cellou Dalein Diallo bonjour !

CELLOU DALEIN DIALLO : Bonjour Monsieur Diallo !

Votre député Ousmane Gaoual Diallo accusé d’offense au Chef de l’Etat est placé en garde à vue depuis 48 heures. Votre première réaction ?

J’ai déjà exprimé ma réaction dans la déclaration que le parti a diffusée. Je suis choqué, indigné par cette instrumentalisation de notre Justice pour combattre l’Opposition guinéenne. Ce n’est pas le premier cas. Déjà, on a constaté qu’il y avait cette justice à deux vitesses depuis fort longtemps. On l’a dénoncé. Aujourd’hui les gens qui ont commis les crimes à Mali se promènent en toute liberté, personne n’est interpelé. Or, c’est connu de tout le monde. Ça été dénoncé par tout le monde, des délégations sont parties constater. Mais aucun acte n’est posé allant dans le sens de la justice pour les pauvres populations de Mali. On a détruit leurs biens, on a blessé des personnes, on a tué des animaux domestiques. Aucune réparation, aucune justice, parce que peut-être on considère que ce n’est pas un fief du RPG (parti au pouvoir, Ndlr).

 A Koundara depuis septembre 2015 tous les responsables du parti (UFDG) sont détenus sans jugement. Il n’y a pas eu mort d’hommes, il n’y a pas eu de blessés, jusqu’à présent, ils sont en prison sans jugement. A Banankoro, les militants du RPG ont fait pire, ils ont incendié onze concessions appartenant à des militants et à sympathisants de l’UFDG. Ils ont calciné trois voitures et 104 motos, ils ont blessé des gens sans jamais être interpelés. A chaque fois que le RPG bouge, c’est la prison, c’est la justice, lorsqu’on se plaint, on est victime d’injustice. La justice se dit incompétente.

Vous vous souvenez que des officiers sont venus empêcher les femmes de l’opposition de marcher alors que cette marche était autorisée par la commune sur un itinéraire défini. On se plaint devant la justice contre des officiers qui ont empêché l’exercice d’un droit consacré par la Constitution, la Justice dit qu’elle est incompétente pour traiter ce dossier.
Aujourd’hui, tout le monde sait le comportement de certains responsables du RPG qui attaquent l’opposition. Le président de l’UFDG a été accusé d’atteinte à la sûreté intérieur de l’Etat, accusé d’organiser un coup d’Etat militaire. Ce sont des accusations très graves. Mais rien n’est fait, ni pour les discipliner, ni pour les interpeler. Il suffit qu’Ousmane Gaoual, dans cette escalade fasse des déclarations qu’on considère comme injurieuses vis-à-vis de tel ou tel, pour qu’on l’arrête sans lever son immunité parlementaire. Simplement parce qu’on veut le faire taire, parce que c’est un cadre du parti qui est très actif dans la communication, dans la dénonciation. Et ça gêne le Pouvoir, on en profite pour affaiblir l’UFDG sur le plan de la communication et sur le plan de la gestion du débat public. On décide de l’arrêter arbitrairement. Qu’est-ce que les autres n’ont pas dit ? Ils ont décidé d’assumer l’organisation, le recrutement et l’entretien d’une milice privée pour s’opposer par la force l’exercice d’un droit consacré par la Constitution. Personne ne les a interpelés, ni les discipliner. Mais lorsqu’il s’agit de l’UFDG, c’est tout de suite, la justice qui est complètement instrumentalisée, elle arrête, juge et condamne.

Nous sommes profondément choqués par cette attitude. J’ai invité les militants du parti à rester mobilisés pour la défense de nos droits parce que nous ne pouvons pas compter sur la Justice. On ne peut pas compter sur l’Etat, il faut qu’on compte sur nous-mêmes. Et c’est triste pour le pays, parce qu’il n’y a pas de recours. Tous les dossiers qu’on a portés pratiquement devant la justice, elle s’est déclarée incompétente, l’exécutif aussi se dit incompétent. Lorsqu’il s’agit d’affaires électorales, la CENI (Commission électorale nationale indépendante, Ndlr) dit qu’elle est incompétente. Quelle va être désormais notre recours ?

Vous appelez donc à la mobilisation ?

Oui à la mobilisation parce qu’il faudrait que ça soit exclusivement la rue ! Et c’est triste pour la Guinée. Nous n’avons pas à l’UFDG cette vocation d’affrontement. Nous sommes pour le débat, la confrontation des idées. Nous avons essayé de l’instaurer à l’Assemblée Nationale, c’est impossible. Nous avons essayé de l’instaurer avec le Gouvernement, c’est impossible. Nous avons essayé de l’instaurer avec la CENI, c’est impossible. Personne ne veut du dialogue. On veut toujours nous mettre devant le fait accompli. Et maintenant la justice est devenue l’instrument privilégié de M. Alpha Condé pour affaiblir son opposition politique.

A quoi peut-on s’attendre dans les prochains jours ?

On va réagir. Vous serez informés. On va se retrouver au niveau de l’UFDG, pour analyser la situation et prendre des décisions. L’opposition aussi, tous les partis politiques qui y militent ont déjà exprimé leur solidarité. Nous allons nous retrouver pour décider qu’est-ce qu’il y a lieu de faire. Parce que nous sommes malheureusement dans un pays de non-droit.

Un mot sur la libération annoncée de vos agents détenus à la maison centrale ?

Il y a longtemps qu’on a prononcé le non-lieu. Mais M. Alpha Condé a décidé de les maintenir en prison jusque maintenant. Si on décide de libérer des innocents, que voulez-vous qu’on dise ? Pourquoi on les a tant maintenus en prison ? Normalement on devrait se plaindre contre la Justice pour les avoir injustement détenus depuis tout ce temps. Parce qu’il n’y avait pas de motifs, dès le premier jour de leur comparution, le Procureur avait demandé leur libération.

Merci de suivre la suite de cet entretien exclusif sur la vidéo ci-dessous…

 

Interview réalisée par Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tel. : (00224) 655 31 11 12

 

Créé le 4 août 2016 11:55

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