Bah Oury s’exprime : « Il faut qu’on sache pourquoi l’UFDG a perdu en 2010… » (Interview)

CONAKRY- Engagé dans une « bataille » contre la Direction nationale de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée, Bah Oury sollicite la lecture de la gestion passée de la formation politique dirigée par Cellou Dalein Diallo. Dans la suite de notre entretien exclusif, Bah Oury a levé un coin du voile sur le bras de fer qui oppose l’UFDG à l’Union des Forces Républicaines dirigée par Sidya Touré. Exclusif !!!

Pourquoi récemment vous avez présenté des excuses à l’endroit de l’UFR de Sidya Touré ?

C’est tout à fait normal. Même si on n’est pas d’accord, je veux que les désaccords soient sur la base du respect mutuel des positions des uns et des autres. Je peux ne pas partager une décision, mais je n’irai pas jusqu’à proférer des injures à l’endroit de ceux qui voient les choses autrement que moi. J’ai dit à plusieurs endroits mon désaccord par rapport à certaines décisions, qu’elles soient de l’UFDG, du RPG ou de l’UFR, mais de grâce je dois respecter leur position. L’enjeu c’est de les amener et les convaincre  que ce je défends peut être une solution,  à eux de me convaincre du contraire. C’est ce qu’on appel un débat civilisé. Ce n’est pas se jeter des quolibets par-dessus la tête des citoyens. De ce point de vu, il faut que nous soyons sérieux, responsables parce que nous avons un pays qui a besoin d’être mieux vu par nous-mêmes et par les autres. Parce qu’il a été très souvent mal vu du fait du comportement irresponsable de quelques uns d’entre nous.

Dans votre bras de fer avec la direction nationale de l’UFDG, il se dit que vous avez la pression des sages du Foutah. Qu’en est-il réellement ?

Beaucoup de personnes sont victimes de mensonges et de calomnies qu’un petit groupe de personnes pour sauvegarder leur privilège, ont distillé par-ci par-là. La question de l’alternance au niveau de l’UFDG est une question qui doit être normale. Se poser les questions  sur le bilan de la gouvernance du directoire actuel est tout à fait salutaire et normal. Si la Gouvernance a été bonne, je serais le premier à dire qu’elle a été bonne. Si elle est mauvaise, il faut le dire parce que nous ne voulons pas échouer tout le temps. Nous avons eu des personnes victimes de cette politique à tous les niveaux. Nous ne pouvons pas continuer à marcher comme des aveugles. C’est la raison pour laquelle, il  faut passer en revue le bilan et la gestion de l’UFDG. Pourquoi on a perdu en 2010 ? Pourquoi on a perdu en 2013 ? Pourquoi on a perdu en 2015 ? Pourquoi y a-t-il eu tant de morts ? Certaines réponses demandent et impliquent la responsabilité aussi bien du Pouvoir en place que de la direction qui a pris des mesures et des stratégies qui ont mis l’UFDG dans l’impasse. Voilà ce qu’il faut faire pour envisager les choses autrement.

Un leadership d’une institution qui échoue plusieurs fois, si on ne pose pas la question comment changer ce leadership pour avoir des stratégies gagnantes, cette institution va périr. Je veux et je souhaite que l’UFDG vive. C’est la raison pour laquelle, avec beaucoup de personnes, nous sommes en train de travailler pour que  l’UFDG puisse continuer sa route et être en phase avec les attentes et les aspirations de nos compatriotes.

On vous a aperçu dans un tribunal ce lundi. Que faisiez-vous ?

J’étais parti apporter mon soutien à Mamadou Barry qui a porté une plainte pour abus de Pouvoir du fait qu’il a été exclu par le Conseil Politique du parti. C’est pourquoi, je suis allé lui apporter mon soutien et montrer que la plainte de Mamadou Barry pour son exclusion illégale du parti est un acte profondément civique. Je suis en accord avec lui pour dire que la mauvaise gouvernance doit être combattue partout. Un organe consultatif qui prend les décisions à la place du bureau exécutif national ne doit pas être applaudi, au contraire,  il doit être dénoncé. Voilà la raison pour laquelle j’étais au tribunal de première instance de Dixinn.

Un mot pour conclure ?

Le combat continue. Que les militants sincères de l’UFDG n’aient pas peur. Nous renforcerons l’UFDG, et l’UFDG changera en bien. Parce que nous sommes porteurs d’un message pour que l’UFDG continue sa route pour très longtemps. Nous n’allons pas faire comme certains le croient, la politique du pire. Nous sommes pour la  vie et l’UFDG doit continuer sa vie.

Entretien réalisé par Boubacar 1 Diallo

Pour Africaguinee.com

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